Je n'avais pas évoqué l'ami Nietzsche depuis un certain temps. Trève d'infidélité : la "beat generation", les romantiques allemands, Tristan et Iseult,...
Il m'est arrivé récemment de relire quelques aphorismes du Gai Savoir. Le plaisir de retrouver un ami qu'on n'a pas vu de longue date. Je devrais me déplacer partout avec dans la poche un ouvrage du moustachu, prêt à dégainer à chaque instant, à me repaitre des sentences du philosophe au marteau. Je ne le lirais jamais assez, no pas temps pour en décortiquer la pensée mais pour la ressentir. Mon esprit y est attaché, mon corps également. Il mène à l'essentiel.
§ 294
Contre les calomniateurs de la nature. _ Ils me sont désagréables, les hommes chez qui tout penchant naturel se transforme aussitôt en maladie, en quelque chose qui dénature et déshonore,_ce sot eux qui nous ont incité à croire que les penchants et pulsions de l'hommes sont mauvais; ils sont la cause de notre grande injustice envers notre nature, envers toute nature!
[...]
La suite de l'aphorisme est plus essentiel que le début cité. A charge pour le curieux d'aller fouiner.
Commentaires
suite
Pour ceux qui n'ont pas le livre -> http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Nietzsche_-_Le_Gai_Savoir.djvu/250, mais mieux vaut se le procurer pour pouvoir le mettre dans sa po-poche. Il est des oeuvres comme celles-ci, l'éthique de Spinoza ou les Yoga-Sutras de Patanjali qu'il faudrait apprendre par coeur. ce serait encore le meilleur moyen de lâcher ce foutu clavier !
...
De là vient que l'on trouve si peu de noblesse parmi les hommes : car l'on reconnaîtra toujours la noblesse à l'absence de crainte devant soi-même, à l'incapacité de faire quelque chose de honteux, au besoin de s'élever dans les airs sans hésitation, de voler où nous sommes poussés, nous autres oiseaux nés libres! Où que nous allions, tout devient libre et ensoleillé autour de nous.
Solitude des voies de la connaissance
De Diou ! Délectable !
Tâcherais néanmoins de ne pas finir comme lui, couper du monde dans lequel les hommes disent vivre. Plus on avance sur les voies de la connaissance, plus l'on se retrouve seule. Certains ne font plus face qu'à eux même.
A propos du clavier :
Ecrire à un effet salutaire, aide à la construction de la pensée. Il faut savoir lire - ce que je commence tout juste à savoir faire - et écrire - ce à quoi je m'évertue sur le poch' ou ailleurs - pour prendre à travers ces actes de connaissance l'impulsion nécessaire à l'envol vers des sommets qu'on n'entrevoit à peine, baignés qu'ils sont dans les brumes de l'illusion et du mirage. Où on relira l'extrait que tu cites...
inside moebius
Quand tu parles de solitude et de mirages, cela me fais songer au désert. Un désert où l'on est jamais seul, mais accompagné de divers personnages, réels ou imaginaires, voir d'animaux et bactéries en tout genre, au pire accompagné d'un seul grain de vie comme monod le pensait : "le grain de vie puis le grain de pensée succéderont au grain de matière"
Un grain de fable dans le désert mystique de Moebius
"Aujourd'hui la seule façon possible de s'évader, c'est d'aller dans des déserts conceptuels, dans des endroits où il y a peu de monde, en croyant des choses que les autres ne croient pas et en faisant des choses que les autres ne font pas". Moebius
Dans la série de carnets "Inside Moebius" entammée en 2007 lorsqu'il arrête de fumer de l'herbe, Moebius se met en scène dans son imaginaire, le désert B - pour le jeu de mot. Ni scénario ni trame mais des visions impressionnistes de ses humeurs.
Pour naviguer en ligne dans son inconscient et délires : http://xn--mbius-hbb.com/inside/index.html
Ca me fait penser, noël approchant, pour ceux qui n'ont pas d'idées et qui en cherche une, une bien bonne BD est la série culte de l'Incal
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