J'ai déjà évoqué ce jeux sur le poch'. Si j'écris ce billet c'est pour communiquer mon enthousiasme. J'espère que ce sera le 1er d'une (longue?) liste sur le sujet qui est vaste.
Avant de parler des règles du jeux, je vais plutôt vous communiquer "Les règles d'or du Roi" d'après Youyi Chen, traduction - interprétation : Laurent Lamôle. Cela me permettra même pour les lecteurs qui n'auraient jamais entendu parler de ce jeux, de livrer quelques éléments des règles (qui sont assez simples).
Proverbe qu'on peut s'appliquer à pas mal de jeux de stratégie : la capture au Go plus qu'aux échecs n'est pas l'essentiel. Pour ceux qui entendent parler de ce jeux pour la 1ère fois, vous avez compris qu'il y a possibilité de capturer les pierres de l'adversaire. Au passage, vous avez également compris que les pièces au Go sont des pierres (noires et blanches).
Entrer chez l'adversaire, cela suggère qu'il puisse y avoir quelque part sur le terrain (le Goban) une zone que l'adversaire puisse estimer être sienne. Je précise au passage qu'aucune pierre n'est initialement posée sur le Goban. On en déduit donc qu'un chez soi est à délimiter, construire. Ce chez soi n'a sans doute rien de définitif puisque l'adversaire peut y entrer. Le proverbe lui recommande même d'y entrer de façon "posée". Comment rentrer chez l'adversaire de façon "posée" pourra être l'objet de développement ultérieur (le temps que je comprenne ce que cela signifie).
Je ne sais pas pour vous mais pour moi les proverbes ayant trait à l'attaque ou à la défense me semblent tout de suite familiers. Passé de joueur d'échecs? Simpicité des notions d'attaque, de défense? Le proverbe semble dépasser de loin de cadre du Go. Dans la traduction, le proverbe est illustré par un coup défensif préalable qui permet par la suite d'attaquer avec plus d'aisance.
De loin : il s'agit de se concentrer sur ce qui est important, de ne pas s'attacher à ce qui est résiduel, secondaire. La difficulté est d'estimer ce qui est important, ce qui ne l'est pas. L'initiative au Go est une notion essentielle. Celui qui n'a pas l'initiative joue sous pression, il ne mène pas la danse, il subit parfois. Sa volonté semble être amenuisée. Celui qui a l'initiative est serein, donne la direction du jeux, impose ses vues qui pour peu qu'elles soient correctes l'amèneront à la victoire. Lâcher du leste pour décoller.
Va de pair avec le proverbe précédent. L'estimation est primordiale. L'intuition est un guide précieux pour peu qu'une bonne base combinatoire la sous-tende.
Va de pair avec le proverbe précédent et par transitivité etc... Mais attention, il semble que l'abandon ne doive pas être un abandon en pur perte. Il faut y trouver quelque avantage.
Jouer solide, c'est faire de bonnes formes. Notion de forme : agencement de pierres. Il y a des formes bonnes et des mauvaises.Se précipiter, c'est jouer des coups qui sont trop "rapides" (non pas qu'on ait joué en 1/2 seconde) i.e pas assez solides, légers. La connection entre pierres est plus qu'hypothétique. On comprend qu'on ne peut pas être solide et léger à la fois.
J'évoque ici la notion élémentaire de connection des pierres : les pierres se connectent entre elles par les intersections horizontales et verticales qui les entourent. Des pierres connectées forment un groupe. La connection est réalisée ou potentielle c'est à dire que bien que non connectées physiquement elles le sont néanmoins potentiellement (de façon certaines ou dépendantes du voisinage).
Il y a au Go 2 niveaux de jeux : local et global. Plusieurs situations locales doivent être considérées dans leurs interactions les unes avec les autres dans une optique globale : les batailles et la Guerre.
Par manque de temps, je livre les 2 derniers proverbes que j'illustrerais plus tard.
Finalement le Go, c'est ça :
Commentaires
Jeu de Go et Yoga Sutras
Sujet très intéressant qui annonce le Go, j m'y mets... Mais comme j'y connais quel dal "pratiquement", j'ai seulement pris les principes et en fait des analogies avec ce que je connais, qui sont plutôt en ce moment les Yoga-sutras de Patanjali, très bonne grille de lecture pratique et subtile de ce que peut le corps. J'aurais pu choisir des propositions de l'éthique de Spinoza, mais cela demande un trop gros effort (une prochaine fois).. Ce qui m'intéresse le plus, ce serait les rencontres. On en revient toujours au même : la découverte ou l'ignorance... ca me rapelle des tonnes de découvertes, comme chacun en fait. La rencontre des échecs en fût une bonne, celle du bon vin aussi, de la musique et du mouvement, j'en parle même pas, celle de certains livres de fous ou sages, de la photographie (pas encore sensible à la peinture, mais je ne cesse de désespérer. Du coté de Van gogh il y a aussi sûrement une rencontre possible, entre un tel et un tel autre). Alors , encore une rencontre de plus, une découverte de plus, pour quoi faire ? à moins que ce ne soit celle ultime, à laquelle on pourrait dire : Oui, la, il n'y a plus rien à ajouter, tout est dit ! ...
Comme, je fais l'inverse de ce que je dis, me voila maintenant plongé dans la découverte de la musique classique, alors que, paradoxe, je reçois dans la boite aux lettres des Cd de jeunes gens qui n'en veulent.. En fait, ce qui est intéressant, c'est la rencontre des choses et des corps, des rapports qu'ils composent ou décomposent comme dirait Deleuze.. et ce quelque soit le sujet ou l'objet d'expérimentation. Il y a seulement des choses qui nous conviennent mieux que d'autres au sens des rapports qu'ils composent avec vous selon vos attrributs (corps et âme)...
Donc la découverte : oui. Pour Patanjali aussi, il faut rentrer dans l'expérience, c'est la première condition.
II-18 - "Ce qui est perçu" a comme caractéristiques la clarté, le mouvement et la stabilité ; il est composé des cinq principes de la matière et des (dix) fonctions sensorielles ; il vise un (double) but: l'expérience sensorielle et la libération
II-20 - Le "principe de conscience" n'est que perception ; bien que pur, il expérimente à travers le psychisme.
II-21 - Le propre de "ce qui est perçu" est précisément d'être l'objet d'expérience du principe de conscience.
Par exemple, la rencontre avec le souffle dans le souffle est aussi une expérience de rapport de composition des corps, à des niveaux subtils, je veux bien croire, mais néanmoins réels lors de l'entrée dans cette expérimentation, puisqu'ils sont. Celci étant, mais c'est impensable : toujours ce fameux paradoxe. Une seule réponse : qui n'essaie pas ne peut savoir ce que peut le corps !
En tout cas, les principes du jeu de Go sont de bons exemples pour illustrer les aphorismes de Patanjali. Alors au risque, d'en saôuler certains, voir de se prendre des insultes, je prépare ma défense d'admin, et sors mes boucliers. (Quand vous attaquez votre adversaire, faite attention à vous même.)
* La gourmandise n'apporte pas la victoire.
"abhyasa vairagyabhyam tannirodhah" - Aphorisme I -12 : "la faculté de diriger (les activités psychiques) (s'obtiennent à la fois) par la pratique persévérante et le détachement. "
Le jeu de stratégie, comme bien d'autres choses peuvent attiser la gourmandise, sans même qu'on s'en rende compte. L'odeur est alléchante, mes yeux se posent sur de délicieux gateaux, mes pieds me guident vers la boulangerie, mes mains saisissent mon porte-monnaire, et mes papilles s'en délectent. Résultat, vous avez perdu ... pas des kilos, mais des euros. Un matin par hasard, ce n'est pas bien grave, mais tout les matins, c'est ça la gourmandise
* Restez posé lorsque vous entrez chez l'adversaire.
(...) On en déduit donc qu'un chez soi est à délimiter, construire. (...)
Rien à rajouter
* Quand vous attaquez votre adversaire, faite attention à vous même.
Dans le cadre d'un jeu ou les règles sont bien établies : oui, sinon ..."Aphorisme III-37 - Ceux-ci sont des obstacles dans le samadhi et des pouvoirs dans l'extériorité."
* Abandonnez des pierres pour gagner l'initiative.
Pareil, "Lâcher du leste pour décoller." Même si décoller est le terme adéquat de certains types avec un excès de vata (air) .I l s'agirait plutot a ce moment de se libérer de ses petits cailloux emcombrant pour se consacrer aux gros. Rien que le lâcher-prise, la il y aurait la plusieurs aphorismes de Patanjali qui le décrirait bien. Me viens Stira sukham ... - le souple et le dur, les paires d'opposés ...
Sinon s'en remettre et pratiquer Asteya – La non-convoitise : "Quand sous sommes fermement établis dans la non-convoitise, l’abondance vient à nous (Aphorisme II-37)" ou je préfère cette traduction : "Tous les joyaux apparaissent à qui est fermement établi dans l'honneteté"
(...) Et que dire du respect de la propriété intellectuelle? Le fait de copier/pirater de la musique ou des logiciels, de photocopier des livres ou de s’approprier les idées des autres va à l’encontre du principe de Asteya. On a beau essayer de les justifier, il reste que ces gestes ne sont pas motivés par un sentiment d’abondance. Au contraire! (...)
Extrait d'un blog sur le yoga au hasard.
* Laissez tomber le petit pour vous intéressez au gros.
Et en plus c'est chiant les petits cailloux, vous en aurez pleins les poch, alors qu'avec les gros, plus besoin de poch
* En cas de danger, abandonnez quelque chose.
Se détacher même de ce qui nous attire le plus, même si cela n'est pas évident, c'est parfois une histoire de survie. Mais quand il y a danger ou urgence , certains continuent à faire l'idiot en pensant qu'il y a encore quelque chose de plus urgent à penser avant de faire quoique ce soit d'autre, comme un coup de génie ou de fou qui se cacherait quelque part.
Et puis bon, ca fait jamais de mal un échec.Tout échec apporte son lot de vérité, s'il y a lacher prise ou on si l'on sait se défaire, ou accepter. Comme par magie cela finit toujours par se transformer en succès, même s'il faudrait tout de suite oublier le succès....
* Jouez des coups solides, évitez la précipitation.
C'est partout pareil, je suis sûr que tout le monde à une idée en tête :)
* Gardez à l'esprit la situation globale; vos différents coup devant agir de concert.
Se prendre régulièrement le pouls en début de pratique et en fin de pratique ou après une méditation. Le pranayama ou exercices de respiration peut vous faire penser que vous êtes dans un état méditatif, alors que vous êtes plutot dans un un état proche de l'ohio, ou le pouls s'est accélérer bien que le souffle beaucoup plus subtile. Mauvais pas classique du débutant. Equilibrer chaque chose et prendre le recul nécessaire (décoller le nez de sa vitre), sinon, il se produira l'effet inverse de ce que vous recherchiez.
Il y a au Go 2 niveaux de jeux : local et global. Plusieurs situations locales doivent être considérées dans leurs interactions les unes avec les autres dans une optique globale : les batailles et la Guerre.
J'aime bien quand, dans les choses il y a plusieurs niveaux, et c'est valable dans bcp de choses, c'est comme, pour rester dans notre domaine des conneries, des concepts qui ont plusieurs étages comme chez Leibniz ou Spinoza, et ou les paradoxes ne sont jamais très loins.. C'est aussi vrai dans les concepts que dans les percepts
* Si votre adversaire est fort, jouez la sécurité.
On ne sait ce qu'il peut... avant de le rencontrer (de rentrer dans l'expérience), donc toujours laissez jouer d'abord. Proposer un verre et plus si affinité. Ensuite les choses se feront, et si tout va vraiment très mal et que vous êtes en très mauvaise posture, il reste en dernier ressort : "isvarapranidhanad va" - Aphorisme I - 23 (S'en remettre à Isvara pour les croyants) Isvara-pranidhana, est un concept important de Patanjali après les 2 précédents (la pratique persévérante et le détachement), Isvara, symbolisant Dieu (n'importe lequel) sous son aspect personnel tel qu'il est perçu par chaque individu. (De quoi laisser l'imagination faire son choix). Concrètement il est l'un des dieux que l'on vénère dans les temples de Siva (je sens les insultes à venir). Selon la tradition, Siva est à l'origine du yoga, qu'il enseigna à son épouse Parvati. Il en de même pour Krshna, la 8ème incarnation de Visnu, qui, caché sous la forme d'un conducteur de char de guerre, enseigne le yoga à l'archer Arjuna qui dirige le char et aussi toute l'armée, dans la Bhagavad Gitaet également pour Visnu, la deuxième forme divine responsable du maintien de l'Univers. Extrait de "Yoga-Sutras de Patanjali - Bernard Bouanchaud
Bref, ca consiste à renoncer au résultat de ses actions, pour diminuer les attentes et être ainsi de plus en plus au moment présent. Sans enlever de l'importance à la motivation et au but qui sont les moteurs de l'action, il s'agit de développer une attitude d'abandon et de sagesse face aux résultats, en reconnaissant que nous ne sommes pas maitre des situations.
Prendre Ishvara comme un quelconque objet transitionnel fonctionne aussi. C'est donc un terme très complexe et difficile à traduire, comme un terme à plusieurs étages, un concept comme un autre, celui qui serait le concept ultime de tous les concepts...
* Au milieu de l'influence adverse, recherchez la paix.
Ca marche si c'est l'objectif que l'on se fixe. Tout n'est-il pas question d'objectif ? Pour cela, bien avoir identifier la cause, de préférence la bonne, les moyens viendront ensuite.
Pour finir ce tour de recoupement et d'association d'idées, qui pourrait laisser penser que cela a ni queue ni tête, je laisse le soin a ceux qui nous lisent de discerner la connerie ou pochade de celle qui ne l'est pas.
Si j'ai ou je prends le temps, je suis partant pour que l'on m'initie.
-- Topette
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