« Si tu peux marcher, tu peux danser. Si tu peux parler, tu peux chanter…»
— Proverbe Africain
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Concept de "photographie artistique"

Portrait de fabou

Alors qu'est-ce que j'entends pas « photographie artistique »? Déjà ce que ce n'est pas : ce n'est pas de la photographie artistique. C'est un style que je m'attribue très modestement. Cela est né avec l'émergence de la photographie numérique. Les appareils photo numériques c'est bien connu ont permis a des millions de photos ineptes d'exister. Ce n'est pas le moindre de leur mérite. Donc la photo numérique a permis à des tas de personnes de prendre en photo leurs pieds, ce qui en soit peut s'apparenter à une démarche « artistique » inconsciente. Disons que ce n'est qu'un embryon de démarche artistique matinée d'une bonne dose de connerie, un prémisse. Une des variantes célèbres de cette photo est celle de la photo des culs très en vogue dans le milieu de l'ovalie (mais pas seulement, les étudiants en sont très friands également). Là, de pseudo démarche artistique il n'y a point. C'est encore plus basique. Ca porte à peine le nom de photo. Disons que c'est plutôt un alibi d'exhibistionnistes paillards, la justification d'une brochette de baloches pendouillantes. Mais la "photo artistique" vole bien plus haut que çà, à des hauteurs insoupçonnées des piètres photographes de pieds ou d’étrons de chien ou de comas éthylique etc En effet, le photographe artistique porte un regard enchanté sur son environnement et tente d’en rendre compte au moyen de son appareil photo, bien conscient que ce qu’il perçoit et ressent sur l’instant n’aura qu’une pâle représentation photographique au mieux. Pour lui uniquement et ceux qui l’accompagnaient à ce moment pour peu qu’ils soient dans un état d’esprit proche, la photo déclenchera le souvenir et les sensations d’alors ressurgiront atténuées et c’est déjà pas si mal. La photographie artistique est une tentative désespérée de rendre compte de la vision décalée, hautement improbable, dérangée, anti-conformiste … du photographe. Admettons-le, la photographie artistique n’a la plupart du temps aucun intérêt pour celui qui ne l’a pas prise. Ses qualités esthétiques sont nulles ou presque. Ce ne sont pas de belles photos en général Avant d’aller plus loin et avant que le lecteur ne se fourvoie je tiens à préciser que le « photographe artistique » n’a aucune prétention artistique, ne théorise pas sa pratique (sauf pour les poch’ après 50 cl de bière et le visionnage d’un film japonais en noir et blanc racontant les pérégrinations d’un masseur aveugle passé maître dans le maniement du sabre). Il aspire certes à exposer ses œuvres (car il qualifie tout de même paradoxalement ses photos d’œuvre) au centre d’art contemporain de Barcelone mais c’est par pure fantaisie. Pourquoi ? Parcequ’il y a 3 vélos, il y une diagonale et un cercle. Parce que c’est une scène urbaine et parcequ’elle est prise en noir et blanc. C’était sur une petite place à Barcelone, dans un quartier en périphérie du vieux quartier touristique. Une petite place calme avec un troquet minuscule. Une place où l’on s’est arrêtée sans trop savoir pourquoi. Une place de rien du tout, une place tout court. La photo suivante est également prise sur cette place. Elle est aussi « artistique ». Pourquoi ? A cause du dégradé de marches pris sous un angle improbable. Le « photographe artistique » se contorsionne souvent. Il sent les perspectives étranges.< Prolongeons l’exercice : Pour cette photo sont côté « artistique » vient de toutes les barques presque identiques qui remplissent l’image. La « sérialisation » est souvent « artistique »

Celle-ci est « artistique » parcequ’il y a confusion possible entre l’intérieur de cette cathédrale en béton armé de République Dominicaine et un vaisseau spatial telle qu’on se l’imagine grâce à des films tels « Rencontre du 3ème type » … Pour celle-là, prise à Chingetti, Mauritanie c’est le thème de la porte (récurrent chez le photographe artiste) et l’uniformité des couleurs. On oubliera pas la chaleur écrasante, le fait d’avoir d’ébouler dans cette ville après quelques jours passés dans le désert, les longues marches où l’on approche de la vacuité… Là, c’est le thème qui rend la photo « artistique » : des rondelles de bouses à sécher avant de servir de combustibles quelques part en Capadocce, Turquie. On retrouve de la « sérialisation » également. On est pas loin des étrons de chiens évoqués en début de billet. J’arrête là. Je pense que le message est passé. Pou conclure, j’imagine que le « photographe artistique » est mu au moment où il prend sa photo par un sentiment exaltant qui pourrait l’inciter à récidiver. Mais où est passée pochinelle ?

Avis de poch
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Commentaires

Portrait de borniol

sentiment d'exaltation

Depuis quelques mois, comme vous avez déjà pu le remarquer, je joue avec mon appareil, le ciel : les nuages qui se forment et se déforment,  les instants, l'eau et la  lumière. Comme tu le dis, ces photos n'ont pas grand intérêt pour celui qui ne les as pas prise, mais ce qui est commun dans chacune de ses prises était comme tu le dis ce sentiment d'exaltation lors de ces instants, qui transparait ou pas.. Je ne sais pas si elles sont "artistiques" mais elles me plaisent, alors je vous les partage..

Ombres et lumières - L'homme au chapeau (en sur-impression à droite) (prendre du recul)

 

Diagonales

diagonale

 

Ciel chargé, douche des rayons du soleil et saut du dauphin (en bas)

 

Le nuage caméléon

nuage caméléon

Du même point de vue (le hamac) à quelques secondes d'intervalles...

-- Topette

Portrait de fabou

Le saut du dauphin

Viens de le voir il y a à peine une minute... ;-) Dingue!
Portrait de fabou

Rorschach dans les nuages

Banco ! C'est de la photo "artistique". T'as tout à fait compris le concept et en plus tu le mets en pratique déjà depuis quelques mois déjà.

On sent ta passion pour le test de Rorschach dans les nuages ... et pour ton hamac.

Portrait de borniol

à force de douter...

Pour compléter, je dirais plutôt que le roschbach des nuages n'est qu'une conséquence (parmi d'autre) ou le résultat d'une "passion" pour la connaissance des choses, dont la vacuité. A quoi bon ? vaine quête ? bah oui... Il n'y a pas plus commun qu'un nuage, c'est juste de l'eau, donc pas la peine de les observer ou de lever les yeux... Mais on ne décide pas comme ça de commencer à contempler des nuages, ou la Nature ou  toute autre chose. ou de réfléchir sur telle idée jusqu'a ce que l'on ait une idée claire et distincte de la chose ...

Donc, comme toute chose, cette passion a aussi ces raisons, son enchainement de causes et d'effets. C'est pourquoi, je préfère m'intéresser plutôt  à l'ordre ou la connexion des choses ou des idées (beaucoup ont été partagées sur poch), et donc des causes  qui produisent ces effets (alors ensuite on ne s'étonne plus de rien, puisque l'on connait les causes, alors on oublie les interprétations, on fait avec notre imagination et ses illusions :).. Donc, mieux vaut s'attacher à déterminer les causes qui animent ces instants  (d'exaltation) pour mieux les comprendre, plutôt que de se focaliser sur ses effets ou les interpréter. Car ce n'est justement pas en cherchant le rorschach ou en recherchant la photo "artistique" (ou en s'y attachant) qu'on l'obtient, comme tu le dis si bien : c'est justement tout l'inverse (je parle de mon expérience dans ce cas précis) :  Si cela se produit, tant mieux (et  ca arrive bien souvent si  notre esprit est à l'écoute, notre corps vibrant en harmonie, ou dans un autre état  ou régime d'activité ou de disponibilité), et cela peut dont produire un effet (une photo par exemple) marrante ou "artistique", mais attention aux interprétations et conclusions hâtives. Il y a peut-être une part de vérité dans cette démarche, mais elle reste somme toute relative, et ne convient qu'a vous seul.

Comme tu dis : J'aspire à l'inspiration avant d'expirer.

Finit la saison du hamac pour cette année, je l'ai rentré  car il neige ici..

-- Topette

Portrait de fabou

tu kiffes, tu clickes

Attention !!! La "photo artistique" ne se recherche pas, c'est elle qui vous trouve. Impossible de la fomenter. Si on la veut ne serait-ce qu'un peu trop, elle s'évapore.

Les causes qui animent ces instants sont-ils plus importants que ces instants eux-mêmes ? La réponse qu'un individu apporte à cette question doit grandement le déterminer : intuition et connaissance. 

Plus que la photo, l'image qu'elle restitue, c'est le photographe qui est "artistique". La photo n'est rien que la "cristallisation" d'un instant étrange, ressenti comme tel par le photographe (sa vérité dans sa perception hallucinée). A ce titre, il n'y a pas que la photo qui puisse être "artistique", n'importe quelle fruit de l'activité humaine peut l'être.L'interprétation est de trop. C'est au mieux une veine et maladroite tentative d'en faire profiter (ou d'en accabler) autrui, un cri dans le désert...

 

La photo n'est rien... elle est tout : tu kiffes, tu clickes... et quand le sens de tes propres propos (pas si propres que ça) t'échappent c'est qu'il est l'heure de raccrocher.

 

Portrait de borniol

Comme un cri dans le désert

Comme on a tendance à ne retenir que ce qu'il reste (la photo), et pour finir prendre les effets pour des causes, je voulais seulement préciser que c'étaient 2 choses indissociables, et que l'une ne pouvait être comprise sans l'autre. Mais comme tu le dis, c'est sans doute une vaine et/ou maladroite démarche que de la faire comprendre ou la partager, un cri dans le désert :)...

Donc pour être plus précis,  quand je disais que les causes de ces instants étaient plus importants que ces instants eux-mêmes... j'aurais plutôt  dû dire qu'elles (ces causes) étaient déterminantes, mais que l'on est pas nécessairement obligé dy prêter attention si la question ne se pose pas. La plupart du temps, elle ne se pose pas. C'est tout simplement le réel, un étrange instant, qui a quelque chose d'éternel, c'est beau, tu kiffles, tu clickes... Alors, ces instants devraient être vécus le plus simplement, avec détachement. Mais si l'on se pose et que l'on y médite, alors on en vient tôt ou tard (par nécessité peut-être, ou après influence de Tchouang-Tseu et de son tao) aux causes de cet instant et de sa perception hallucinée : t'es pas d'accord ?

Comme les couleurs des forêts étaient magnifiques ces dernieres semaines, alors avant qu'elles ne se ramassent à la brouette, les feuilles d'automne livraient toutes leurs couleurs...  

 feuillle d'automne

 

feuilles d'automne

Et pour la route, un autre test de Rorschach dans les nuages :)

L'orage s'annonce...

 nuages

Entre-deux 

entre ciel et mer de nuage

Rayons de soleil

rayons de soleil

-- Topette

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