-Pourquoi les lézards recherchent-ils les vieux murs ? - Pour y trouver des lézardes.
— zeph
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Le lierre grimpe le long de ma cuisse pendant que les scorpions dansent la tarentelle

Portrait de fabou

Vous balance quelques photos prises il y a une paire d'années. Ca peut faire l'objet d'une micro expo virtuelle de photos "artistiques".

Le titre m'est venu alors que je faisais un trajet en train régionale dans un espace où bien que des traces de vie humaines soient partout perceptibles, sur la quasi totalité du voyage je n'ai rencontré âme qui vive. Juste un ciel plombé et des villages comme abandonnés des hommes... à moins qu'ils se soient tapis dans leur intérieur après s'être aperçus du grand vide laissé par l'absence de Dieu. C'est étourdis par cette nouvelle sensation instillée par le nihilisme enfin libéré de ses chaînes et prenant son envol qu'ils se sont retirés afin de livrer ce nouveau combat, cette nouvelle transcendance, reconnaissant de pouvoir à nouveau se retrouver dans la lutte. Bon, l'abus de Nietzsche est sans doute dangereux pour la santé mais pas pour celui qui ne le comprend pas. Je me contente du style. Les phrases sont tellement longues parfois qu'une fois terminées on en a oublié le début. Une petite lecture de Nietsche consiste à tenter de reconnaître certains principes exposés dans certaines situations vécues ou perçues ou fantasmées ...

Aphorisme 200 du Voyageur et son Ombre - Livre III de Humain, trop humain :

 

LE SOLITAIRE PARLE _ En guise de récompense pour beaucoup de dégoût, de découragement, d'ennui _ tels que les apporte nécessairement une solitude sans amis, sans livres, sans obligations et sans passions_, on recueille des quarts d'heure de profonde communion avec soi-même et la nature. Qui se gare complétement de la nature se gare aussi de lui-même : il ne lui sera jamais donné de boire à la coupe la plus vivifiante que l'on puisse emplir en sa source intérieure.

 

Et l'on se prend à rechercher la solitude afin de boire à cette coupe vivifiante... Encore faut-il avoir une source intérieure.

 

La grande lecture n'est pas à la portée de tout le monde. Ceux qui peuvent se la permettre, ne lisent sans doute pas.

Plus ça va et plus le philosophe allemand devient mon unique référence "culturelle". J'essaie bien quelques escapades mais c'est pour prendre une petite bouffée d'air. Son oeuvre a l'air tellement profonde qu'il faudra bien me résoudre à descendre dans ses profondeurs. ll y a une sorte d'austérité quasi ascétique à mettre son esprit sous la tutelle d'un tel mentor. Et pourtant, la joie est peut-être ce qui couve sous ses propos obscurs. L'ascension quand on s'installe dedans peut être source de joie, joie qui explose une fois le sommet atteint. Me reste à m'installer dans l'ascension tortueuses du flanc de cette montagne. A la gravir de trop prêt, on en perd la vue d'ensemble.

Communion avec la nature... C'est de cela qu'il s'agit à travers ces quelques photos. Il faut l'écrire sinon on ne l'imagine pas. Là encore l'expérience du photographe, les sensations du moment (les souvenirs qu'il en a) ne seront rendues que par les meilleurs d'entre-eux, les plus authentiques, les moins sophistiqués, ceux qui ont à coeur de pas en avoir. Ce qui n'est objectivement pas mon cas. Comme beaucoup sans doute -ça me consolerait si j'avais pour ambition d'être un bon photographe- j'use et j'abuse (quoique pas tant que ça d'après ce que j'ai vu autour de moi) de l'appareil photo numérique. Plus aucun risque à appuyer sur le bouton. L'argentique c'est un peu la roulette russe à côté. Mais je ne voudrais pas avoir l'air de lancer, re-lancer un vieux débat dont je n'ai rien à foutre (la seule vraie photo est celle prise avec ses tripes et non avec le trou de bal de son appareil)... Donc je me ballade en automne dans ce paysage et j'appuie sur le bouton. Quelques temps avant j'avais observé du train régional évoqué ci-dessus un paysage à la même texture qui m'avait fait penser à la fameuse mort de Dieu Nietzschéenne. C'est un peu la dissection de l'expo, exercice nécessaire pour enrober le squelette. Parfois vaudrait mieux se taire que d'imposer aux autres sa logohorrée (à ne pas confondre avec la logodiarrhée, qui est flux de paroles avérée utiles) foireuse mais là, pas de paroles des mots écrits, le lecteur arrête le truc à volonté du coup je ne me gêne pas. 

Quelle nature vous me direz? Une nature domestiquée par l'homme et qui reprend ses droits. La "nature qui reprend ses droits", c'est une expression pleine de sous-entendus. On l'a dit, l'a écrite sans trop savoir ce qui rampe dessous. C'est ça la nov-langue, un tas de mots agencés ensembles avec des sous-entendus des plus dangereux. On soulève la pierre et dessous une myriade de petits scorpions bruns entament un bal désordonné et désopilant... Vais pas monter un dictionnaire de nov-langue mais faudrait. Je laisse cette tâche à d'autre que moi, plus sereins et plus studieux. De véritables entomoligistes. Le père Nietzsche peut être un précieux guide pour cette tâche rébarbative.

La nature dont l'exubérance un moment tenu à l'écart revient s'installer sur les ruines en devenir des constructions humaines. Sous le bitume, la terre, profonde, puissante dont sans cesse il tente futilement de masquer la vibration sourde et inquiétante, cette vibration matricielle qui lui rappelle son origine mais aussi qui lui laisse deviner sa fin. L'alpha et l'Oméga...

Suis toujours étonné de voir combien nous n'avons de cesse de tenir à distance de nous cette nature que nous préférons recouvrir d'une couche de goudron. Faciliter les déplacements, tout ça pour finir avec internet et le transfert massif d'informations sans nbouger sa fesse d'un poil de cul. Si on avait su avant on aurait fait l'économie de la civilisation de la voiture. Ah j'oubliais, c'est presqu'un loisir d'aller chercher sa baguette avec sa bagnole. Y'a même de la littérature, de la presse qui traite de l'objet en profondeur, de sa philosophie, qui abuse James Dean qui a eu la mauvaise idée de crever au volant de sa tire à fond les ballons. Déni obsessionnel et vain. Les buildings finiront recouverts de lianes et quand ils seront re-découverts on les prendra pour quelques monuments religieux dédiés à des Dieux cosmiques effrayants.

 

Va falloir conclure je le sens. Jamais forcé le trait , après ça caricature le propos qui n'a de toute façon ni sens, ni signication.

Me suis permis récemment d'écouter quelques émissions France Culture. Beaucoup de rien. Me prend à gueuler sur l'establishment intellectuel moi l'ignare... Et pourtant dans leur ton, le choix de leurs mots, leur débit de paroles, il n'y a que de vaines tentatives de collorés ce qu'ils ont ingéré et que leur digestion amenuisée a rendu insipide. Me suis farci 3 émissions. Y'a de la marge avant de devenir catégorique.

Bien loin de l'expo... d'un autre côté, y'a 5 photos. L'intensité plus que la qualité, plus que la quantité. Transitivité dégressive... un truc comme ça. Sachant que les photos en question s'exposent au pire sur internet au mieux dans les toilettes, un lieu privilégié (que j'évoque souvent) où j'aime à m'évader avec quelques lectures apaisantes mais où je ne reste guère plus d'une minute sauf certains soirs où je manque de m'endormir dedans après avoir retapissé la faïence.

Savoir s'arrêter à temps c'est une grande vertue que je ne possède pas encore mais que je ne peux malheureusement pas acquérir par un effort de volonté. Les choses me viennent ou ne me viennent pas. Je ne choisis rien mais ce soir, la grâce m'a frappé alors je met fin à ce billet en vous saluant et en cochiant les cons (qui ont ourdi l'infâme complot de rendre comme eux ceux qui ne le sont pas encore). Peace and Love.

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Commentaires

Portrait de fabou

la mama

Je me disais allonger sur mon plumar "mais qu'est-ce que t'as avec ce Nietzsche à le ramener tout le temps devant comme un épouvantail?" etc ...

Des propos rapportés tout ça. Des trucs lus ou entendus, digérés, assimilés et rendus ou éructés... Pas encore du personnel. Le truc c'est faire son truc. Maman a donné la becquetté maintenant il faut voler de ses propres ailes, même si maman c'est Nietzsche, ta télé, ton gros con de voisin, le président de la république française... La maman suprême c'est le Soleil au dessus de nos faces et n'oublions pas la Lune, très importante la Lune, des influences insoupçonnées. La maman, la mama, c'est les forces élémentaires. Certains les ont érigées en Dieux et Déesses. C'est de là que doit sortir le poch' et pas de citations, de régurgitations infinies. S'appropier soi-même pour mieux restituer, échanger, communcation...Je joue aux échecs comme un lézard, du moins j'en prends l'apparence quand je joue. Tentative de refroidissement de l'adrénalyne. Pareil pour la pensée.

Et si un loup m'avait servi de mère, de modèle. J'aurais appris à manger de la viande crue, à défendre un territoire, à ne pas me poser métaphysique. J'aurais appris à vivre et à mourir.

Portrait de edhel

t'inquietes

pour pouvoir digerer parfois il faut regurgiter (c'est le genre de truc qu'on apprends dans mes toilettes).

le poch n'est peut être qu'une regurgitation (pour le moment) mais elle est encore necessaire.

et meme si je m'en éloigne pour le moment , dans la redaction en tout cas et pas dans la lecture. c'est plaisir de lire ta prose.

le moustachu a l'air de te marquer en profondeur ces derniers temps. du coup, j'ai rattaqué ce matin généalogie de la morale. histoire de ne pas être trop largué ou d'avoir une simple Idée sur le sujet, parce que la lecture du zaratoustra est loin quand meme.

quoiqu'il en soit, il ne faut pas oublier que la philosophie (et le moustachu, ca en est) est la pour répondre à des problemes posés.

pour le moment, pas de pb pour moi, donc pas besoin de philo pour le moment (mais je sens poindre qq interrogations)

le moment reviendra sans doute où je reprendrais le clavier pour rebondir sur tes textes..

pour le moment: le vide (qui répond aussi à ton billet sur nos comportements de croque-mort): pas de pb dans le vide, aucune gravité. (meme si parfois des sensations de lourdeur et de legereté).

tant que lune et soleil te sont compagnons, la masse restera sans poids et l'abjection de billets d'avion parachutés parmi les riches ne sera qu'un souvenir de nos tords.

pour revenir sur la régurgitation de pensée des autres. c'est le passage obligatoire et pour les plus chanceux seulement la possibilité d'avaler les fruits qu'ils ont eux meme plantés. mais la graine provient toujours d'un ailleurs. l'immanence n'est pourtant jamais loin.

Portrait de fabou

le fruit du hasard

Mon propos sur la régurgitation est excessif d'autant plus comme tu l'a bien remarqué que c'est un passage obligatoire.

En me posant un peu j'ai imaginé qu'un individu était plongé dans un espace de potentialités latentes et que certaines de ses potentialités se concrétisaient en lui, à travers lui. On dit alors : il est à l'origine de ceci ou cela mais il n'est en fait que le vecteur d'expression d'une potentialité qui pour une raison mystérieuse a subitement fondu sur sa personne.

Cette raison est peut-être la conjonction de catalyseurs qui par le jeux du hasard se sont rencontrés dans l'individu : je lis Nietzsche, je marche 2 bonnes heures, je rencontre quelqu'un avec qui j'ai une discussion sur le temps qu'il fait... Ce sont les catalyseurs. Suite à cela par des associations mystérieuses qu'il est difficile d'expliciter -mais on a souvent eu le sentiment de faire des rapprochements improbables, les membres d'une secte de haschichins savent bien ce qu'il en est- surgit la singularité, quelque chose qui m'est propre. Le fruit du hasard... c'est peut-être de cela qu'il s'agit quand on emploie l'expression à tort et à travers.

Tout ça pour dire, qu'il n'y a mon sens rien d'authentiquement personnel. Pour qu'il en soit ainsi il faudrait concevoir comme une autre réalité -notre for intérieur- d'où surgiraient des choses personnelles. Or bien que circonscrivant en nous une portion de réalité, nous sommes cette réalité néanmoins. Rien de ce qui est en nous, en dehors de nous, n'est hors de la réalité. Je le savais bien que j'étais moniste ou alors je suis à jeun.

Par propos rapportés, j'entends qui sont rendus tels quels sans appropriation préalable du rapporteur. A quoi bon, parlez de tel ou tel sujet, citer tel auteur si on n'a fait que le renifler de très haut. C'est plus petit encore que la petite lecture. Mieux vaut s'abstenir. Je comprends bien qu'il est difficile de rentrer même superficiellement dans un sujet parceque nous sommes immergés dans une énorme masse d'informations et qu'on a envie de goûter à tout. C'était mon vice, le vice du papillon, du papilloneur...

L'immanence ... c'est à creuser ce truc. Ce qui ne vient que de l'intérieur. Dieu, cause immanente des choses... Pas le temps aujourd'hui, rdv avec le Soleil...

 

Portrait de edhel

plan d'immanence

marrant, j'avais pas vu la fin de ton billet quand j'ai commencé a mettre le titre de ma reponse. mais c'est la: immanence.

fruit du hasard: experience accumulée qui fait que la pensée de l'instant est ce qu'elle est mais que le systeme de pensée a ses explications. et qu'a travers diverse expérience, lecture, culture, certains arrivent a un meme mode de pensée (les mystiques, mais aussi les maudits parmi les poetes).

suis d'accord pour dire que certaines pensées machées sont ressorties ici. par contre, ce qui est interessant c'est qu'elles etaient en nous avant d'être lues/redécouvertes (pour certaines) et que finalement, on ressente un besoin de les communiquer, a notre niveau, celui de l'inculte, du caniveau.

a ce sujet, ai vu ce soir, pendant la pause clope a la sortie d'un bar un type insulter le passant avec sa valise et sa barbe plus meritante que la mienne: "enculé, va te faire foutre, etc" ai eu une pensée pour bukowsky, les regards se sont croisés, (surtout le mien, suis pas sur que le sien ai pu traversé la route en sens unique). en meme tant, sentant les emmerdes poindre, j'ai baissé le regard, genre: vas mon ami, je ne t'apporterais que plus de désert parmi les déserts. reparti en silence le pauvre erre au coin de la rue tout proche. proximité.

putain, c'est bon 1,5 l de biere ou 2 dans le sang. ca raffraichit. (suis-je moniste ?).

apres 45 pages de généalogie de la morale du moustachu, je retiens qu'il y a rien de pire qu'un prêtre. (pretre, psychanalyste, dogmatique, bibi dans les pires heures). question: apres le dogmatique ? le vide ? la vision du moutachu ? c'est ce qui reste ? (plus facile de dire la vision du moutachu que de la préciser). toujours la création derriere. peut être est ce ce qui se trouve: la création, de troubles (a travers un trottoir), de roman, de chansons, de photos de poch, de billets (pour les faux monnayeurs), de vies.

what else ! la phrase de l'auguste: le clooney triste - ok celle la, elle est nulle, elle est pour moi -

mais c'est un peu ca: apres le 'et ouais', le 'bordel de merde', vais changer ma signature en 'boarf'

une sorte de boarf, vas y, lache toi. (lache toi meme). ( et la borniol devrait se ruer sur le lacher prise - pour pas dire le zen en nous).

bref. la nuit est là.

la nouvelle vague est là, en écoute, et sa version de god save the queen, avec en refrain, "no, no futrure, no, no future, for me".

excellent.

quoique.

boarf ;o)

 a bientot les pochs.

Portrait de borniol

Différentes connaissances, différents sentiers, maitres, Dieu ..

Hello les 2 poch,

Fabou, après avoir ton billet (témoignage poignant, et toujours d'une aussi belle prose) suivi de ton premier commentaire, j'ai ressenti le besoin de ne pas répondre tout de suite tellement ca partait, dans mon esprit, tant en profondeur et en hauteur. Quand c'est comme ca, une petite séance de méditation ne fait pas de mal, histoire de digérer, faire le vide, pour mieux . Même si elle ne s'explique pas avec des mots, voila ce qu'il ressort de mon expérience à chaud... Je vais essayer de ne pas trop être influencé par ce qu'edhel a répondu par la suite, et que je découvres maintenant,  car c'est étrangement (mais la nature fait bien les choses, on est pas poch pour rien) les idées majeures qui m'ont été donnée à penser en cette fin de méditation. Immanence, essence de l'être et tout l' toutime...

Ce que j'écris ci-dessous est largement colorisés par mon esprit  et mon vécu et le transfert de ton expérience à travers de la mienne. N'attache peu d'importance donc a ce que je penses de tes idées ou de l'interprétation que j'en fais, car c'est plutôt des miennes qu'il s'agit et de ma propre expérience

Premièrement, du moins je devrais dire finalement, il m'est venu à l'esprit que l'expression  "ni Dieu ni Maître" (même si ce ne sont pas tes propos) méritait d'être employée en  connaissance de cause, avec précaution et respect. De Maîtres on peut avoir besoin, c'est même en nous, ca répond à une nécessité (comme le dit parfaitement Edhel, donc je ne m'étale pas), une quête... bref qu'il soit yogi, sage, maître à penser, poête ou philosophe, ou diogène de la rue, les pas de ceux qui nous ont précédés sont un témoignage (dont il faut user avec discernement et variations) précieux d'êtres de la même essence, et qui ont parcourus sans doute le même sentier qui monte en faut de cette fichue montagne, et qui n'en finit jamais de grimper. La, seul,  on risque de s'y perdre ou de tourner en rond et  ce serait présomptueux de penser qu'on puisse  y arriver seul (mais ca c'est autre chose c'est plutôt l'égo que le talent, qui est le principal obstacle ...  Plus quelqu'un est comblé de dons, moins il avance sur le plan spirituel. Le talent est un obstabcle à la vie intérieure

Mais il ne s'agit pas ça, puique tu n'y va pas seul mais accompagné du moustachu. Et comme tu le dis, ce n'est pas lui , mais ta propre expérience qui t'y mènes (ou pas), nécessitant obligatoirement des réflexions existensielles, c'est normal, tu es sur un chemin qui mène à la nature de l'être, et son essence, que ce soit par les idées, le vide, l'art, ou la foi, tous les moyens mènent au même but , c'est juste une grille de lecture ou un modèle plus ou moins adéaquat... Sur ce chemin, on ne sait pas ce qui peut arriver (même un Dieu immanent de la Nature peut s'y cacher, ou toute autre expression divine et mystérieuse,  à chaque étape son lot de surprises) sinon à quoi bon gravir la montagne si on connait déjà l'histoire (du maitre) et que l'on sait déjà ce qu'il y a tout la haut. (joie, et béatitude).  Ce qui est important, ce n'est donc pas le but (haut de la montagne) mais le chemin lui même, mais la on se rejoint tous je pense.  Et je vous rejoins aussi concernant les citations ou idées de ceux qu'on lit ou qui nous aiguillent, en tant qu'elles non pas beaucoup d'intérêts, voir aucuns si elles ne sont intimement vécues et liées à une expérience. Donc, des maîtres on peut avoir besoin, et tu te sers à bon escient du moustachu, et nous en fait partager les éclairs de pensées. De Dieu , d'autres ont besoin, sans doute pas toi pour le moment, mais tant que tu n'es pas arrivé la haut sur ta montagne, tu ne peux pas être certain qu'il soit bien mort Smile. Fontaine, ... je ne boirais pas de ton eau. Si cela arrive, car des choses peuvent nous dépasser et/ou ne peuvent s'expliquer  distinctement, et comme c'est la réalité (même les expériences vécues intérieurement)  rien de plus normal et nécessaire que de continuer a douter pour ne pas s'arrêter sur des idées faites, y réflechir et y méditer, et parfois écouter ceux qui nous ont précédés. Tantôt c'est la science, la littérature, la philo, sa voie intérieure, ou rien de tout ca comme l'inconscient. C'est donc important, et essentiel de s'en servir pour se faire sa propre opinion. Mais comme aucun chemin ne se ressemble, puisqu'aucune nature propre n'est identique, mieux vaut parfois savoir se détacher, même de son maître, de sa bible, ou de sa pratique de méditation et de ses idées.

Bon tout cela concerne les voies de la connaissance, et de même que les sentiers qui y mène il en existe de différents types (encore une autre grille de lecture) .  Je pense aussi à Socrate qui aurait bien accoucher les poch de leurs vérités existentielles. Les  vérités  théoriques sont toujours en même temps une vérité pratique, qui dépend de celui qui la saisit - de l'action qu'elle exerce sur lui, de ce qu'elle fait de lui. Alors peut-être mieux vaut-il plus se diriger vers l'homme qui cherche lui même que vers l'explication du monde ou la compréhension de l'être en soi. Exigence d'une plus haute vérité, pour découvrir que mon savoir est dans une large mesure un non-savoir.

Un passage un peu long, du roman de Hesse - Siddhartha dont je parlais  il y a quelques jours et qui tombe à point, en tout cas pour moi, car cela fût une des dernières  lectures du chemin. Ce roman est une oeuvre de pure fiction. En conséquence, toute ressemblance, ou similitude avec des personnages et des faits existants ou ayant existé, ne saurait être que coïncidence fortuite...

Dernier chapitre du bouquin - Govinda (ami d'enfance de Siddhartha et qu'il a perdu de vue)  

Il vint donc au fleuve et pria le vieillard de le passer de l'autre coté. Qaund ils eurent quiité le bateau il lui dit: "tu as toujours montré beaucoup de complaisance à l'égard des moines et des pelerins ; car nombreux sont ceux d'entre nous que tu as déjà transportés d'une rive à l'autre de  ce fleuve. Mais , dis-moi, passeur, est-ce que toi aussi tu es de ceux qui cherchent le bon sentier ?"

Siddharta, dont la vieille face souriait sous la flamme du regard, répondit : "prétendrais-tu être un chercheur, ô Vénérable, toi qui es déjà chargé d'années et qui portes la devise des moines de Gotama ?

- Je suis vieux, il est vrai, reprit Govinda, mais je n'ai pas pour celà cessé de chercher. Il semble même que ma destinée soit de chercher sans répit. Toi aussi, je pense, tu as cherché. Veux-tu me dire quelques paroles, Homme vénéré ?"

Siddhartha répondit : "Que pourrais-je avoir à te dire, ô Vénérable ? ... que peut-être tu cherches trop ? Que c'est à force de chercher que tu ne trouves pas ?

- Comment cela ? fit Govinda.

- Quand on cherche, reprit Siddhartha, il arrive facilement que nos yeux ne voient que l'objet de nos recherches ; on ne trouve rien parce qu'ils sont inacessibles à autre chose, parce qu'on ne songe toujours qu'à cet objet, parce qu'on s'est fixé un but  à atteindre et qu'on est entièrement possédé ce but. Qui dit chercher dit avoir un but. Mais trouver, c 'est être libre, c'est être ouvert à tout, c'est n'avoir aucun but déterminé. Toi, Vénérable, tu es peut-être en effet un chercheur ; mais le but que tu as devant les yeux et que tu essaies d'atteindre d'empêche justement de voir ce qui est tout proche de toi.

- Je ne comprends pas encore très bien, dit Govinda, que veux tu dire par la ?

Et Siddhartha continua : "Autrefois, ô Vénérable, il y a des années, tu es venu déjà sur les bords de ce fleuve, tu y as trouvé un homme endormi auprès duquel tu t'es assis pour veiller sur son sommeil. Mais ce dormeur, ô Govinda, tu ne l'as point reconnu."

Etonné et comme sous l'action d'un charme, le moine regardait les passeur dans les yeux.

- Serais tu Siddhartha ? demanda t-il d'une voix timide. Cette fois encore je ne t'aurais pas reconnu ! O Siddhartha ! Je te saluede tout coeur ; de tout coeur je me réjouis de te voir encore une fois ! Mais comme tu es changé, mon ami ! Et maintenant, te voilà donc passeur ?

Siddhartha se mit à rire avec cordialité : "Eh oui, me voilà passeur. Il y a des gens, Govinda, qui sont obligés de changer souvent d'état, de porter toutes sortes de vêtements et je suis de ceux-là, mon cher.  [...]"

Le lendemain, quand Govinda fut sur le point de reprendre ses pérégrinations il lui dit, non sans quelques hésitations : "Avant de continuer ma route, permets-moi, Siddhartha, de te demander ceci : As tu une doctrine ? As-tu une croyance ou une science d'après laquelle tu agis et qui t'aide à vivre dans le bien ?"

Siddhartha répondit : "Tu sais, mon ami, qu'autrefois, alors que j'étais encore un tout jeune homme et que nous vivions dans la forêt parmi les ascètes, je me méfiais déjà des doctrines et des maîtres et que je finis même par leur tourner le dos. Je n'ai pas changé d'opinion. J'ai même eu depuis un grand nombre de maîtres. PEndant longtemps ce fût une belle courtisane qui m'instruisis, j'eus aussi comme maître un riche marchand et quelques joueurs de dés. Une fois ce fût un des disciples errants de Bouddha (il parle de Govinda), qui , pendant un de ses pélerinages, était demeuré assis auprès de moi, tandis que j'étais endormi dans la forêt. Lui aussi m'a appris quelque chose et je lui en suis reconnaissant, très reconnaissant. Mais c'est surtout à ce fleuve que je dois la plus grande partie de mon savoir, et à mon prédécesseur, le passeur Vasudeva. C'était un homme très simple que Vasudeva, ce n'était pas un penseur ; mais il savait les choses nécessaires tout aussi bien que Gotama, c'était un être parfait, un Saint."

Govinda dit alors : "Il me semble ô Siddhartha, que tu aimes toujours à plaisanter. Que tu n'aies point suivi de maître je le crois et je le sais. Mais n'as tu pas trouvé toi-même, je ne dirais pas une doctrine, mais certaines idées, certaines "connaissances" qui soient bien à toi et d'après lesquelles tu règles ta vie ?

Siddhartha dit : "Oui, j'ai eu des pensées, j'ai eu des "connaissances", de temps en temps. Parfois pendant une heure, pendant un jour, j'ai senti en moi les effets du Savoir comme on sent la vie dans son propre coeur. C'étaient bien certainement des idées que j'avais, mais il me serait difficile de te les communiquer. Tiens, mon bon Govinda, voici une des pensées que j'ai trouvées : la sagesse ne se communique pas. La sagesse qu'un sage cherche à communiquer a toujours un air de folie."

- Tu veux rire ? demande Govinda

- Pas du tout. Je te dis ce que j'ai trouvé. Le Savoir peut se communiquer, mais pas la Sagesse. On peut la trouver, on peut en vivre, on peut s'en faire un sentier, on peut, grâce à elle, opérer des miracles, mais quant  à la dire et à l'enseigner, non , cela ne se peut pas. C'est ce dont je me doutais parfois quand j'étais jeune homme et ce qui m'a fait fuir les maîtres. [...] Le monde, ami Govinda, n'est pas une chose imparfait ou en voie de perfection, lente à se produire : non c'est une chose parfaite et à n'importe quel moment. Chaque pêché porte déjà en soi sa grâce, tous les petits enfants ont déjà le vieillard en eux, tous les nouveaux-nés la mort tous les mortels, la vie éternelle. Aucun être humain n'a le don de voir  à quel point son prochain est parvenu sur la voie qu'il suit : Bouddha attend dans le brigand aussi bien que dans le joueur de dés et dans Brahma attend le brigand.La profonde méditation donne le moyen de tromper le temps, de considérer comme simultanné tout ce qui a été, tout ce qui est et tout ce qui sera la vie dans l'avenir (c'est marrant ca me rappelle le début de mon commentaire, ai bien fait de choisir ce texte, ou plutôt la Nature fait bien les choses) et comme cela tout est parfait, tout est Brahma. C'est pourquoi j'ai l'impression que ce qui est est bien ; je vois la Mort comme la Vie, le pêché comme la Sainteté, la prudence comme la Folie, et il doit en être ainsi de tout : je n'ai qu'à y consentir, qu'à le vouloir, qu' à l'accepter d'un coeur aimant. J'ai appris à mes propres dépens qu'il me fallait pécher par luxure, par cupidité, par vanité, qu'il me fallait passer par le plus honteux des désespoirs pour réfréner mes aspirations et mes passions, pour aimer le monde, pour ne pas le confondre avec ce monde imaginaire désira par moi et auquel je me comparais, ni avec le genre de perfection que mon esprit se représentait ; j'ai appris à le prendre tel qu'il est, à l'aimer et à en faire partie, telles sont, ô Govinda, quelques-unes des pensées qui me sont venues." [...]

"Mais je t'en ai assez dit. LEs paroles servent mal le sens mystérieux des choses, elles déforment toujours plus ou moins ce qu'on dit ; il se glisse souvent dans le discours quelque chose de faux ou de fou... et ma foi, cela aussi est très bien et n'est point non plus pour me déplaire. Je consens volontiers que la Sagesse d'un homme au toujours aux yeux de certains autres un petit aur de folie". [...]

(Siddhartha parle ensuite des mots, et paroles vides de sens ou de vérité dans l'expérience, ca aurait pu être intéressant, vu que l'on parlait de ceux que l'on citait a tort et à travers, mais bon ca fait long... et je commence à avoir des crampes)

[...] Les choses ont plus d'importance à mes yeux. Par exemple, ici, sur ce bac, il y avait un homme, mon prédécesseur et mon maître, c'était un saint homme, qui pendant de longues années n'a cru en rien, hormis en ce fleuve. Il avait remarqué que la voix du fleuve lui parlait ; c'est elle qui lui enseigna ce qu'il savait, c'est elle qui l'instruisit, qui le forma : le fleuve était son Dieu. PEndant des années, il ignora que les vents, les nuages, l'oiseau, l'insecte, sont aussi divins, en savent tout autant que ce fleuve vénérable et peuvent nous instruire comme lui. Et quand ce Saint se décida à partir pour la forêt, il savait tout, il en savait plus que toi et moi, et cela sans avoir eu ni maître ni livres, seulement parce qu'il avait la foi en son fleuve"

 

-- Topette

Portrait de fabou

Nietzsche est un Beatnik

Pour réagir vite fait - ça mériterait méditation préalable que je confonds souvent avec algorithmique - :

Je ne me définis pas comme croyant au sens chrétien du terme. "Dieu est mort", cela signifie que le Dieu des chrétiens n'est plus, ne modèle plus nos esprits, nos jugements de valeurs, notre société au sens large, dans ses extensions métaphysiques, dans ses vérités admises et qu'on ne conçoit pas de mettre en question etc... Ca a un sens bien précis, dépendant d'un contexte très particulier. Que ça signifie la fin du divin c'est extrapolation un peu cavalière pour moi. N'ayant pas baigné dans une atmosphère religieuse je n'ai pris conscience de Dieu, du dieu chrétien et de son fils et du saint esprit et de la vierge Marie que tardivement et comme un conte des mille et une nuit. La notion de foi, le sentiment à quoi cela correspond m'était complétement étranger, pas sûr qu'il me soit devenu plus familier depuis.

Suis pas du genre à proclamer "Ni Dieu ni Maître". Trop souvent c'est dit sans conviction pour la beauté percutante de la formule rock'n'roll. Il faut être velu pour dire un truc comme ça. Pas à la portée de tout le monde... Le Dieu chrétien, j'ai pris note qu'il était enterré. Comme Desproges j'ai repris des pâtes. En fait ce Dieu là n'était rien pour moi. Dans mon esprit d'autres Dieux bien plus nihilistes avaient fait leur nid -c'est une autre histoire-. Les ai enterrés aussi.

Que le divin, la notion, le sentiment du divin me soit inconnu... si je l'écris où le dis c'est mentir. Suis suspicieux envers le sentiment divin, envers la trasncendance, peut-être envers cette part spécifiquement humaine de nous. M'en tiens au doute. C'est plus funambulesque comme attitude. Ne jamais trancher. Laisse moi 2-3 mois en pleine nature, et je te vénére le soleil et la lune et le tonnerre. Je sens un fond de croyance divine qu'il serait vain de nier. Après avec ce fond de divin, il n'y a pas de recherche. Suis plus partisan -d'après ce que j'ai observé de moi- de l'assimilation par osmose : tout ce qui est cherché avec trop d'ardeur n'est pas trouvé, il me faut toujours une part de révélation.

Mon bout de route avec le moustachu : au début, je le lisais parcequ'un bouquin avec un titre comme L'Anté-Christ ça en jetait. Ai lu le bouquin, n'ai rien compris suis passé à autre chose. Bien trop jeune. Pensé lire Kerouac en romantique Allemand, Kerouac et Romantique allemand n'étant pas trop bien définis dans mon esprit. Puis Zarathoustra... Là encore, incompréhension. De la philo ça? Un poème  immense où une phrase pour être compris dans sa forme doit être relue au moins 2 fois. Ne parlons pas du sens de cette phrase... (ceci dit F.N recommande la lecture lente, ruminée...). Encore un échec : croyais lire Howl de Ginsberg.Trouver la bonne voie, la face nord, la sud, bien trop difficile. Vais passer par la face Ouest pour rattraper à mi-chemin la face Sud. En suis là. Mais soyons clair -pour une fois-: je ressens mieux ses propos mais ne suis pas à même de les exposer, décortiquer, décrypter. Les grandes figures qui jalonnent son oeuvre : Sur-humain, dernier des hommes, Eternel Retour, Gaie Savoir, Pan, Dyonisos, Apollon,... sont toujours mystérieuses pour moi. Tant que je n'ai fait pas des idoles...

Pour en revenir à ce que je disais sur les propos papier-peint :

Je crois, suis sûr qu'à part moi, tous les poch qui ont osé participer à cette ineptie qu'est ce site -remerciements au passage- l'ont fait avec franchise envers tout internaute potentiel et envers eux-même. Tchouang Tseu est ton ami pour sûr. Tout ce que tu racontes, passes du le personnage, de sa pensée a été digéré (peut être je me gourre, dans ce cas tu as un indégniable talent). Quand au bon edhel, il peut se lâcher sur tout il a carte blanche : cet homme est un punk shivaïte ... ou un truc comme ça. J'avoue pour ma part sans honte avoir été parfois un peu léger, grisé par le tourbillon des nouvelles technos : ma réflexion sur le doute s'arrête aux propos que vous avez pu lire sur ce site, le totalitarisme ne m'a pas inspiré de réflexions bien profondes, Ernst Jünger je le lis comme on lit un roman de gare, je cite Khayyam mais je ne comprends rien à son Amour de Dieu et son vin a l'air d'être coupé avec un truc puissant, Burrough est un dandy aristo pédéraste qui campe des atmosphères (Tanger, Lettres du Yage, l'Amérique,...) mais n'ai plus la jeunesse nécessaire pour lire ses cut-ups, des livres entiers de cut-ups etc... Bref, j'ai livré des trucs à peine survolés... pas très honnête de ma part. Ceci dit tant que je vous parle pas de faux sujets d'actualité -l'actualité c'est la réalité qu'on nous vend avec un zeste de pubs-, merci d'être conciliant à mon égard. Et puis "Rien n'est vrai tout est permis" - Le Vieux de la Montage (maître de la guilde des assassins, souvent cité par Burrough).

Bon, la nuit porte conseil alors je vais me poster en sentinelle pour accueillir conseil et lui payer un vin chaud.

 

deviens qui tu es

"Tout le paradoxe de la formule réside en cette contradiction : comment peut-on devenir ce qu’on est déjà ? Il faut alors comprendre que le présent est ce que nous manquons le plus, ce qui nous manque le plus, nous détournant de son intensité actuelle, de la terre telle qu’elle se donne à nous dans la plénitude de l’ici-maintenant, pour nous porter vers des ailleurs où nous croyons pouvoir trouver notre vraie patrie. Devenir celui qu’on est, ce serait alors se délivrer du ressentiment du passé comme du lyrisme de l’avenir, pour n’affirmer que le présent, se rendre attentif au seul don du présent, au présent du présent, céder à l’instance de l’instant" ...

la suite ici :  - Deviens qui tu es (2)

..  "on ne devient ce qu’on est qu’après avoir surmonté les identités d’emprunt qu’on s’était données, par cette illusion qui nous fait d’abord nous trouver dans les autres. « Devenir ce que l’on est », c’est donc comprendre, au terme des années d’apprentissage, que l’on n’est ni Wagner ni Schopenhauer, c’est en quelque sorte se rencontrer soi-même. C’est peut-être là le parcours nécessaire de toute existence en quête de son essence : il faut d’abord se perdre dans les autres avant de se retrouver en soi-même. N’est-ce pas là le langage que Zarathoustra lui-même tient à ses disciples, avant de les quitter pour retourner à la solitude de sa montagne : « Eloignez-vous de moi et défendez-vous de Zarathoustra ! […] Vous ne vous étiez pas encore cherchés lorsque vous m’avez trouvé. Ainsi font tous les croyants : c’est pourquoi la foi est si peu de chose. A présent, je vous ordonne de me perdre et vous trouver vous-mêmes ; et ce n’est que lorsque vous m’aurez tous renié que je reviendrai parmi vous » (« De la vertu qui donne », dernier chapitre de la première partie, 1883). Croire, c’est se trouver en un autre, se rencontrer en un maître. Révélation première et nécessaire, mais aussi aliénation qui doit être dépassée, puisque ce qu’elle révèle est aussi le devoir d’autonomie. Aussi faut-il renier, non le maître, mais son aliénation au maître, pour se trouver soi-même, c'est-à-dire pour accomplir ce vers quoi fait signe, ou « enseigne », ce qu’on a trouvé de soi-même en un autre. Et c’est alors seulement lorsqu’on s’est trouvé soi-même, qu’on peut revenir vers le maître, maintenant un pair devenu un partenaire privilégié pour l’affirmation de notre propre pensée"

la suite ici :  - Deviens qui tu es" (1)

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