Il n'existe pas d'être capable d'aimer un autre être tel qu'il est. On demande des modifications, car on n'aime jamais qu'un fantôme. Ce qui est réel ne peut être désiré, car il est réel.
— Paul Valéry - Tel quel I.
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c'était quoi la question ?

Portrait de edhel

Petite séance de philo :
la question était : j'aimerais bien comprendre la phrase de deleuze la schizophrénie est l'avenir du capitalisme: c'est hard !!
On reprend la question :
La 2eme, tirée de l'abécédaire. parle de désir et délire: voila les résultats d'une discussion avec borniol sur certains points qui pourraient sembler de la science fiction.
bon, c'est pas tout simple tout le temps, mais le premier film est assez hallucinant, au moins pour l'image ..
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Commentaires

Portrait de borniol

CAHUZAC : Exemple par la pratique (schizophrénie capitaliste)

Afin d'illustrer "la schizophrénie comme avenir du capitalisme", l'affaire Cahuzac, comme bien d'autres forunissent de très bons exemples pratques

Extraits ci-dessous tirés de l'article : JÉRÔME CAHUZAC OU LA SCHIZOPHRÉNIE STRUCTURELLE, par Un Belge

[...]

 - De même, il est absurde de demander à quiconque d’être entier. Rien ne s’oppose, dans la logique du réseau, à ce qu’un ministre du budget en charge de la lutte contre la fraude fiscale soit lui-même un fraudeur. La notion de contradiction n’est tout simplement plus pertinente. Si schizophrénie il y a, c’est une schizophrénie structurelle, consubstantielle à la nouvelle organisation du monde.

 - L’affaire Cahuzac n’est donc pas un simple scandale politico-financier. Elle est l’un des très nombreux épiphénomènes qui révèlent le passage tourmenté de l’ordre ancien à l’ordre nouveau : du monde des liaisons stables et restreintes à celui des connexions fluctuantes et multiples. Du monde de la politique au monde du management. Du règne du contrat social à celui de la transaction.

 - Invoquer ici « la morale » ou « l’absence de morale » est au mieux une plaisanterie, au pire une sombre hypocrisie. On s’épargne un temps précieux en admettant une fois pour toutes que n’importe qui est capable de n’importe quoi. Tout dépend du cadre dans lequel les individus sont amenés à agir, cadre récompensant le vice ou la vertu.

 - En l’occurrence, impossible d’avoir une vue d’ensemble de ce cadre en se limitant à un état des lieux de la sphère politique.  ... C’est un mode de comportement qui est en cause, au delà de ses incarnations sous telle ou telle forme dans tel ou tel milieu.

 - Ce mode de comportement n’est d’ailleurs pas propre aux individus. A un niveau d’organisation supérieur (de manière fractale), il s’observe également dans les fonctionnements institutionnels au plus haut niveau, avec des conséquences d’une tout autre ampleur. Rapacité, dissimulation et démentis mensongers caractérisent ainsi les agissements des autorités internationales.

 - Qu’y a-t-il en effet de commun entre l’Affaire Cahuzac, l’Affaire Bettencourt, l’Affaire Karachi, l’affaire Kerviel, l’Affaire Madoff, l’Affaire Murdoch, l’Affaire Armstrong, l’Affaire Enron, l’Affaire Lehman Brothers, le feuilleton Dexia, le « Sauvetage de la Grèce » ou le « Coup de Chypre » ? Ceci : toutes ont consisté en une série de transactions hors normes : les règles en vigueur ont été niées, contournées ou (ré)inventées séance tenante.

 - Désormais, ce sont des stratégies de court terme qui prévalent. Les partenaires mis en présence élaborent de manière « créative » des solutions à durée déterminée. Ils négocient de manière opportuniste leurs participations respectives, consignées dans un contrat qui tiendra lieu de projet « politique ». En réalité, il ne s’agit plus de politique mais de management.

 - Ce qui s’opère ainsi dans le monde politique n’est rien d’autre qu’une mutation déjà largement accomplie dans le monde de l’entreprise : la disparition du modèle d’organisation pyramidal et son remplacement par le modèle réticulaire : une multitude d’acteurs connectés par un réseau en perpétuelle évolution, où idéalement toutes les connexions sont possibles, où toutes les transactions sont négociables.

 - Selon cette logique, pourquoi un homme politique se priverait-il de tisser des liens en dehors de sa sphère d’activité ?... Pourquoi un lien contracté avec son propre gouvernement serait-il incompatible avec d’autres, noués avec un conseiller financier off-shore, un groupe industriel étranger ou un milliardaire quelconque… ? Le modèle du réseau valorise la connexion tous azimuts, la pluriactivité, le carnet d’adresses, la créativité née des combinaisons les plus improbables : au nom de quoi subsisterait-il des liens honteux, sources de « corruption » ou de « conflits d’intérêts » ?

Notre rejet instinctif de la corruption est tout ce qui reste d’un autre monde, en voie de disparition, où s’affirmait l’indépendance de la sphère politique. (…) La corruption n’est qu’un mot archaïque par lequel les nostalgiques d’un autre temps désignent avec aigreur l’inévitable valorisation de la puissance relationnelle. La transaction est consacrée comme seule vérité de notre âge, et toute demande solvable est une demande légitime. Comment ne ferions-nous pas du veau d’or la vérité suprême ?

La multiplication des scandales d’argent dans les grandes démocraties n’est donc pas une anomalie, mais la conséquence logique du triomphe de la seule universalité qui nous reste, celle de l’argent, mesure de la réussite individuelle comme de celle des sociétés, étalon commun qui permet d’établir une communication immédiate avec nos « semblables », semblables par la révérence qu’ils partagent pour le veau d’or, enfin offert à l’admiration, sinon à l’appropriation de tous.

[...]

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