Ce qu'il y a de plus singulier dans la vie de l'homme, ce n'est pas sa soumission mais son opposition aux instincts. Il aspire à une vie surnaturelle.
— Henry David Thoreau
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Au coeur des grèves ou si j'avais eu une voiture

Portrait de borniol

Cover (front)

Tranche d'une journée de poch pour ce billet posté à mon retour en province par temps orageux de grève sncf ratp, pour vous dire que je suis arrivé. Oui, c'est l'essentiel, mais pas à l'heure !. Parti de la proche banlieue 92 à 10h30, j'arrive à destination à 22h30 :). Bah oui il fallaitcompter large : Plus précisément : un transport en bus qui nous amènerais à un métro fermé 9, donc 1km à de valise à roulette, direction porte de st-cloud, ou un bus bondé, nous attend, et pas que nous. Une heure plus tard, on passe sur les champs !.. la classe. Ce fût en tout cas une remarquable visite touristique très animée, pleine de vie. Descente des champs, et flaneries quelques dizaine de minutes, une clope, puis 2 et hop, escalier à roulette de valise, direction la 1 qui doit en toute logique nous sauver. La logique conduit à 45mn arrivée gare de lyon... ca y est j suis presque arrivé. Pas vraiment, du moins plus vraiment. Ma ville : connait pas !. Ai sûrement dû l'inventer... le jeune des renseignements cherche en vain dans ses feuilles A4 aggrafée, pour me dire : "non monsieur : j'ai pas . Desolé !"

Moi bah non plus alors, j'ai pas! J'ai pas mon train : ca ok, on aurait pû s'en douter. Mais j'ai surtout pas mon portable. Et on est vite à court d'idée sans not' bouzin, sans internet gratuit dans la gare, et avec des queues pour les guichets des quelques allumés... qui regorgent de clients mécontents. Bon, suffit juste de se rapprocher, en essayant de choper quelques infos, sur comment ca se passe la-bas ("la bas si j'y suis") sur place. Après aucune info concrète "Monsieur ; normalement il y a un service de bus qui remplace les TER. mais on vous conseille de joindre ce numéro : 0800" .."mais j peux pas"."C'est un numéro vert ! " "Oui, mais j'ai pas de portable". "Tenez-le mien" super ! et puis non !.. son abonnement téléphonique ne lui permet pas de joindre de type de numéro.. enfin c'était le 0820 : quartier général de la sncf sur place la bas à Lyon : les mieux à même de pouvoir nous renseigner. Le 0800, il était vert, mais trop occupé.

Tentons notre chance, et faisons confiance à ces gens qui nous guident dans leur périple ou mouvement qui aurait tendance à s'endurcir par la base, comme pour les universités, par la base .. entend-on. Bref, direction Lyon, en plus TGV Première Classe, Direct, en lieu et place d'un billet PREM's non-échangeable, non-remboursable même jour de grève. C'est dans ces moments, que l'on apprécie d'autant le travail et ce service public rendu. Pas de contrôle ou très peu dérangé, comme souvent en première classe. Pas beaucoup de monde, du moins de cadres .. Ils se sont fais chier à venir trop tôt au boulot. La plupart somnolent et d'autres sont carrément affalés dans leurs costards. Drôle tout ça, moment de lecture manga facile. Tanigushi "Quartiers Lointoins" :

Ce jour d'avril 1998, un homme s'apprête à prendre le train pour rentrer chez lui, à Tôkyô. Il s'appelle Hiroshi. C'est un cadre d'entreprise comme le Japon en produit des milliers. La bouche légèrement pâteuse et la tête lourde – il a encore trop bu la veille lors d'un repas d'affaires –, cet homme de 48 ans a rendez-vous avec son destin. Car le train qu'il prend n'est pas le bon : sans l'avoir fait exprès, il se retrouve à bord d'un express qui se dirige tout droit vers sa ville natale. À l'arrivée, avant de repartir à destination de Tôkyô, Hiroshi décide de faire un tour dans les rues où il a grandi, devenues méconnaissables...

http://aletjm.free.fr/index.php?option=content&task=view&id=125

C'est vrai j'avais la tête lourde, et me suis assoupi quelques instant avant de descendre dans le froid glacial (il est 17h) à Lyon. Petite pose et rare endroit ou tu paye pour aller pisser tranquille en compagnie de tes bagages, y a aussi les troquets des gares.. Mais la pas grand monde s'attarde : "au cas ou mon bus de 50 places serait déjà complet". Ca peut venir vite. Je prend donc le gosier sec, la direction du dehors en pull "j'ai pas non plus de blouson, lequel contenait dans sa poche le fameux portable, que j'ai oublié". Dans ces moments la, on s'en souvient bien de cet oubli, juste le temps de la journée. Pleine bise, on attendra 40 minutes l'ouverture des portes du bus. Autant le dire tout de suite : "tout le monde ne rentrera pas".. "mais c'est inadmissible !, cela fait 45 minutes que j'attends"... "on m'annonce que le bus part à 17h30 et finalement il part 1/4 heure plus tôt !.. Alors, comme ca maintenant, les bus partent en avance et ne respectent plus les horaires ? .. Je suis scandalisée.. bande de fainéants !. ... (comme s'il n'y en avait pas assez). C'est toujours pareil. ...ceux qui bossent, et ceux..."

Tout celà est vrai et vous pourrez l'entendre longuement sur nos journaux télévisés et parlés. Faut dire, que les journalistes sont un peu cisotés de près par ceux qui les gouverne (ce sont peut-être eux les otages de cette grève, et non les victimes qui vont travailler). On nous montre les plaintes et calvaire de ces gens motivés pour aller travailler eux.. pris en flagrant délits d'énnervement !. On peut le comprendre, dans toute ma journée, j'aurais pû m'ennerver : mais non. En fait, il s'agit de s'y préparer, s'attendre au pire et profiter de tout le reste pour observer que le monde est fou, respecter .. c'est important le respect dans ces moments la .. je ne rigole pas, et la gentillesse (on refile ces infos pas vérifiées, on paye un café en contre-partie d'un service rendu qui vaut bien plus que ca...le trajet du retour à la casa. Ainsi, après 2heures de bus, arrivée Annecy, en compagnie de ce vent encore plus glacial. Je n'en peux plus, je sors le 2ème pull. Je ne suis plus qu'a 45 minutes de voiture sous la neige de chez moi :) et à un coup de fil sur le portable de ma chérie. Mais je ne vous dis pas comment, ou plutôt si : les gens aussi et les usagers sont cools !et c'est a eux qu'il faut s'intéresser et pas à ces boulets qui s'ennervent et qui ont passés une journée de merde. La mienne bien que spéciale, fût riche en action et en vie !

Sur ce bonne nuit, voici un autre son de cloche de l'émission de Daniel Mermet sur France Inter, qui vous fait revivre et écouter les messages que l'on devrait entendre et sans doute défendre, de la base dont on en parle pas beaucoup. Sans aucune démagogie, tout le personnel que j'ai rencontré aujourd'hui : ratp, renseignement gare, controlleur, barman, chauffeur de bus. Tous ont étés d'un grand sang froid."Messieurs, ..Madame ! n'insistez pas... il y a un enfant coincé, c'est inutile, vous bloquez tout le monde. On ne peut pas fermer les portes, je ne peux pas avancer. Le bus déborde !" Heureusement, j'avais prévu le coup.. La grosse valise qui certe vous handicape, mais vous protège. ET parfois vous défend grâce à ses roulettes qui finissent par faire mal, si on tente désespérement de forcer le passage. Ils ont donc gardés leur sang froid toute la journée (pas tous), ils ont étés très sympa : "Non monsieur, vous ne payez pas ! Aujourd'hui c'est la fête ! Prenez la première classe : Champagne !" C'est vrai. Au bar, pareil : limite si ils offraient pas les croissants pour la gêne occasionnée. Les contrôleurs : absents ou grèvistes. Les chauffeurs et conducteurs : prudents ! Pas un seul blessé... mais beaucoup de déprimés. Alors oui ils sont gentils et cool aussi les gens de ratp et de la sncf, et ils font bien leur boulot ! En tout cas ceux qui aujourd'hui travaillaient.. Les autres qui font la grève : je ne sais pas, mais je n'en doute pas un seul instant.

Topette et Poch' Powa :la révolution a commencé ... sans nous

PS : Aujourd'hui, j'en ai vu des cons : moi le premier (a quoi bon tenter de sortir de paris un jour de grève, autant rester au chaud à glandouiller sous la couette), c'est chômé !. C'est donc dans ce billet que j'aurais dû citer Audiard et non dans le pécédent : "Si les cons volaient, ils seraient chefs d'escadrilles !".

Pour finir sur un note négative, (après ce trop plein de positif)

[..] Quand les manipulations de l’information sont habituelles, quand des fabricants d’armes diffusent la morale du jour, quand l’espace public, déjà endeuillé par les privatisations, est envahi par le fracas publicitaire et boursier, quand de « grands » journalistes ne rêvent que de faire équipe avec les maîtres de la planète – lesquels sont aussi les maîtres des médias –, quand une pensée de marché ampute notre compréhension du monde, et quand tout cela se fait au nom de la liberté, comment ne pas partager un instant le sentiment de Karl Kraus qu’appliquée à la presse la « liberté » vaut à peine mieux que la censure ?

Source : Le plan B : La nouvelle censure

 

[...] X.Bertand "On a plus à gagner à se mettre autour d'une table qu'à rester dans un conflit" qui "ne peut pas permettre de trouver une solution".Dans l'après-midi, le Premier ministre François Fillon avait également appelé "à l'arrêt de la grève", qui "pénalise les usagers" et "ne permettra pas d'aboutir à des avancées sociales".Dans ces conditions, les syndicats de la SNCF et de la RATP ont appelé à une nouvelle journée de grève reconductible pour vendredi.[...]

[...] omme la veille, le gouvernement a suivi heure par heure jeudi l'évolution du conflit. François Fillon et Xavier Bertrand se sont rendus une première fois à l'Elysée dans la matinée pour faire un point avec le chef de l'Etat. Ils y sont revenus en milieu d'après-midi, accompagnés de la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie et du secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau.

Le message de fermeté restait le même: "On ne change pas de position chaque jour. Nos lignes rouges sont connues. Elles n'ont pas changé", a insisté David Martinon. Avant de condamner "les actions violentes qui se sont produites". "Nous ne resterions pas inactifs si elles devaient se reproduire", a-t-il averti, faisant planer la menace de "consignes extrêmement fermes aux forces" de l'ordre "pour que l'ordre républicain soit respecté".

Source : Le nouvel observateur : Régimes spéciaux :le ton se durcit

Attention ca risque de chauffer avec les étudiants qui souhaitent durcir le mouvement, et la base qui n'est pas forcément du même avis que sa direction syndicale. Alors faudrait pas qu'il y ait de bavure. Sans doute pour celà que l'on a appelé en urgence : MAM et Fillon dont le sort sera connu d'ici peu.

Avis de poch
(3 votes)

Commentaires

Portrait de fabou

Ah ces belles journées de grève

Ah ces belles journées de grève où l'on observe où l'on s'observe péter les plombs dans des rames de métro surbondées. Ai vu des bléreaux s'empoigner alors qu'ils n'avaient même pas la place de lever le bras. A quoi bon dans ces conditions. Même pas de quoi se mettre une mandale. Ca aurait pu tourner au mouvement de foule ( doit être flippant à vivre ça ) mais non après quelques "calmez-vous" et une main sur l'épaule des portagonistes ça redescend. La femme enceinte à côté de moi commençait à avoir les chocottes... Il y a aussi d'autre spécimens de furieux : ceux qui pourfendent la foule : des chiens dans un jeux de quilles. Toujours agréables de voir comment nous sommes des ennemis les uns pour les autres. Nous nous pompons l'air. Pour notre malheur nous ne sommes pas des fourmis. Pour ma part, grand pratiquant des transports en commun, j'ai pris du grade et me trouve relativement calme au milieu de ce bordel ambiant, au milieu de mes congénéres flippés à mort. Aujourd'hui c'est départ 6h30 Orléans, arrivée 11h à La Défense. Bon ... D'accord, qu'est-ce que j'y peux? Rien alors je me prend un bouquin, je marche, je me fais 1 bus, j'essaie un métro, me refais un bus puis grimpe dans un métro pour finalement arriver au boulot où un bon repas chaud m'attend après 1h de pseudo travail de bureau. Cette grève, c'est la grande aventure.
Portrait de fabou

J'ai oublié de mentionner ...

Y'a pas que des ondes négatives qui se dégagent de cette foule survoltée, à cran, hyper-tendue, il y a aussi de purs moments d'humanité retrouvée, des gens qui se parlent plus volontiers, qui se racontent leurs petites misères de transport, qui s'aident un peu. Pour ma part, une jeune femme à vélo qui me demandait son chemin a finalement fini par m'indiquer le mien ( des années de vie en région parisienne et suis toujours pas foutu de trouver seule la Concorde à partir de la Madeleine - ceux qui connaissent savent que c'est comme chercher l'est au lever du soleil - ). Rien que pour ça une bonne grève de temps en temps ça a du bon.
Portrait de edhel

solidaire face a l'adversité.

c'est un peu le principe de la greve: les employés s'assemblent face à une pression. les usagers s'assemblent face à une pression après tout c'est dans les conditions les plus dures que le besoin d'appartenance au groupe se fait ressentir et que la cohésion la plus forte existe. =>les gens se causent. conditions extrèmes: les caractères se revèlent et ca m'étonne pas que vous réagissiez comme ca: contemplatifs et sereins souvent (au moins après coup). mais pour d'autres, faudrait voir à pas percer la bulle interpersonnelle (http://pagesperso-orange.fr/pragma-z/fiche_6.htm) non plus !! énervement. service perturbé... après que dans ces conditions "extrèmes" les gens soient gentils en général me surprend pas trop. (bizarrement, j'allais citer l'exemple des voyages, parce que c'est le moment ou j'ai le plus besoin des gens sans doute , plus qu'ici où je peux être assez autonome. mais je reste persuadé que quand on demande qq chose a qq'un en expliquant bien la chose, cette personne est souvent disponible et sans manipulation (cf http://pochpower.org/petit_trait_de_manipulation_lusage_des_honn_tes_gen...) (cf demander la route, mais aussi pour des choses "importantes". après tout, qui n'a pas connu le succès du "mademoiselle, j'aimerais coucher avec vous, laissez moi vous expliquer pourquoi..." ;o). donc greve, experience humaine d'après vous. on doit bien être les seuls a être optimistes en période de grève.

BBB : big bang blog

merci d'avoir écrit tout ça.

après le ressenti sur les grèves, je vous propose de trouver une autre résonance par les mots avec ce post, que je trouve plutôt bien ficelé.

http://www.bigbangblog.net/article.php3?id_article=703

L'auteure, Judith Bernard, collabore aussi à @rrêt sur images.
je n'ai pas lu tous les commentaires, notamment les plus récents, mais certains se laissent lire aussi : il y a du pour (beaucoup), du contre la grève (moins) et le niveau de l'échange dépasse le "font chier ces cheminots avec leurs avantages".

enjoy, zeph

Portrait de fabou

Pas mieux.

Pas mieux. Tout poch' se doit de lire cette article référencé ci-dessus par zeph. Je tâcherais de me remémorer les propos de Judith Bernard une fois empacté entre 2 costard-cravate, une demoiselle bien dodue, une quinquagénaire prostrée ( grand abattement moral, repli sur soi ) et un touriste anglosaxon qui se dit que ça lui rappelle le train pris en banlieue de Bombay il y a 2 ans.

 

Maintenant je sens bien qu'il n'est pas question de juger cette grève à l'aune de ce que je vis dans les transports en commun d'île de France. Ca serait tout à fait mesquin de ma part, d'autant plus que physiquement c'est tenable : je suis bien nourri, encore jeune, je dors au chaud et j'essaie de ne pas trop me pourrir par de sombres pensées qui me viennent alors que mon espace vital vient d'être envahi par moult congénéres au regard détraqué. Ce dernier point me semble primordial. Qui n'a pas une telle attitude, dépense inutilement son énergie et du coup se sent accablé et par conséquent, à l'écoute de son organisme ruiné, se mettra à proférer des propos hostiles à la grève et aux grévistes.

Donc je n'évoque plus dans ce commentaire les délires ferrovières de la masse survoltée si ce n'est pour dire ceci :

Les médias pour une bonne part ( combien ? ) semblent se concentrer sur l'aspect "nuisance" de la grève. Ce faisant, ils appuient le calcul du gouvernement qui mise sur l'exaspération du peuple, peuple qu'il pense lui être acquis au vu des résultats des élections présidentielles ( il n'a sans doute pas tort, argh ! ). Ce n'est pas la stratégie adoptée par le gouvernement qui m'interpelle, c'est plutôt l'appui médiatique qu'elle reçoit. A force de parler de détails on oublie le coeur du sujet, les enjeux, ... bref il y a comme une volonté occulte à l'oeuvre ( c'est un complot nom de Dieu !! ) qui voudrait nous faire oublier ... J'entends sonner à ma porte, qui cela peut-il être ?

Viva la revolucion !!!!

ps : Je suis putain d'immature.

Portrait de fabou

Upanishad face à Orion

Maintenant que je viens de décapsuler ma 2ème bouteille de bière, il est temps pour moi de vous parler des Upanishads, en particulier de l'Ishâ Upanishad. Quelle rapport avec la choucroutte ? Ténu, je l'admet mais c'est un peu ça être poch' non ? Faire des rapprochements improbables, loufoques et pourtant ... Toujours dans une optique de travail sur soi, surtout lorsque le "soi" est mis à l'épreuve.

Contexte :

Au petit matin, sur mon quai de gare, le jour pas tout à fait levé ( comme moi ) la nuit pas tout à fait couchée ( comme moi encore ), je scrute le ciel et suis surpris de me retrouver face à Orion prête à être engloutie par l'horizon. Dans ma besace, un petit livre de vulgarisation spirituelle : 3 Upanishads commentées par Shrî Aurobindo.

Je cite :

"Les Upanishads étant destinées à illuminer plutôt qu'à instruire[...]"

Les Upanishads sont des illuminations ( sorte d'explications ) se rapportant à des parties des Vedas ( textes de la religion indo-aryenne à l'origine de l'hindouisme ). Elles sont difficiles d'accès à un non initié, c'est pourquoi Shrî Aurobindo nous les expliquent en des termes compréhensibles pour nous les occidentaux. Du moins c'est l'objectif affiché. J'admet que même les explications mériteraient pour moi du moins des explications, des méta-explications. Ca ne m'empêche pas, comme vous pouvez le lire, de vous pondre ce commentaire inepte sur la grève des cheminots, bientôt rejoints ( dans quelques heures, nous sommes le mardi 20 Novembre de l'an de grâce 2007, il est 22:45 ) par les enseignants, sans parler des étudiants qui tentent un ralliement laborieux.

Donc, Aurobindo qui sent bien que nous ne sommes pas : "l'auditeur de l'Upanishad [...] supposé capable d'aller de lumière en lumière, fortifiant ces intuitions, les mettant à l'épreuve de l'expérience, sans les soumettre au jugement de la raison logique" se fait fort de nous éclairer, en faisant usage de notre outil de pensée favori, la raison. Que nous dit-il ? Que l'idée centrale de l'Upanishad est la réconciliation, l'harmonisation des opposés fondamentaux qui sont :

1° Dieu et la nature

2° jouissance et renoncement

3° action et liberté

4° quiétude et mouvement

5°être et devenir

6°le Brahman actif et inactif

7° vidya et avidya ( connaissance de l'un et connaissance du multiple )

8° naissance et non-naissance

9° oeuvres et connaissance

Comme je le mentionnais ci-dessus, tout n'est pas clair dans les explications d'Aurobindo. Néanmoins ce qui m'a marqué est le point suivant : l'idée centrale de cette Upanishad ne semble pas reposer sur le principe du tiers exclu qui veut que le contraire d'une vérité ( le complémentaire, l'opposé ) soit une erreur. Elle semble davantage se fonder sur un principe de "tiers inclus". C'est cela, au-delà des détails que je n'ai pas compris, qui m'a marqué. Et si je n'ai pas compris les explications sur l'Ishâ Upanishad, j'ai compris pourquoi je n'étais pas à même d'accéder à cette compréhension, ce qui m'est apparu comme un premier pas vers cette connaissance, premier pas qui ne sera sans doute pas suivi d'autres pas.

Face à Orion, par temps de grève, il est possible d'occuper de la sorte son esprit, pendant que certains montent avidement dans le train grande ligne qui mène à Paris, empêchant une petite nénette avec son gros sac de descendre du wagon.

Eloge de la fuite (Laborit).

"Pour revenir au fait essentiel qui est celui de sa liberté, l'homme doit recouvrer le sens de l'Unité, la conscience de Brahman, du Seigneur, et redevenir un, en Brahman, avec le Seigneur. Par la revendication de sa liberté, par la réalisation de son unité avec toutes les existences, tous les devenirs de l'Unique et l'Identique, jusqu'à pouvoir dire : Lui je le suis, il devient capable d'action divine dans le monde; il n'est plus esclave de l'ignorance : il est libre dans la connaissance."

La peur de la femme enceinte dans la rame de métro alors que s'esquisse un mouvement de foule en lieu clos...

"L'âme en réalité, est libre même dans son apparent esclavage. Elle s'enchaîne à son propre jeu. Elle doit reprendre la conscience de sa liberté et goûter non plus exclusivement ceci ou cela, mais universellement le Divin en tout."

Pensées pour mon ami Laurent G.

Portrait de borniol

stage de poch

Après à peine une semaine intensive de stage en poch attitude ou stage de poch, on en resort toujours crevé et à 2 doigt de louper son train. Mais souvent avec des lumières qui éclairent nos cerveaux.

Ainsi Edhel m'a initié aux théories de Laborit que l'on pourrait extrapoler ou appliquer à peu de choses près sur la réalité des évènements d'actualité de notre monde.De la birmanie à total, du terrorisme et des guerres aux armes, des industriels financiers à l'avenir de la planète, des instituts financiers et fonds de pensions aux crises boursières et aux pauvres américains futurs sdf, de la démocratie au nom des prisons de torture, de la fermeture des tribunaux à la franchise médicale en passant par l'immigration en n'oubliant pas les "privilégiés" des régimes spéciaux, de l'ingérence au drame du darfour, de l'atlantisme à la guerre, de l'irak à l'iran, du néo-colonialisme à dakar, de la libération des infirmières au nucléaire, du nucléaire civil à l'armement, de science et des techniques de biométrie à l'ADN pour les immigrés ...du non au référendum à la ratification d'un nouveau mini traité, de la France qui est ce royaume dont le prince est un enfant : B. Langlois dans politis. On en revient toujours au même. Un enfant puis adulte qui veut dominer.

Extrait d'un des films fétiches d'edhel : "Mon oncle d'Amérique", Laborit citait :

[...] En effet, ce qu’on appelle la personnalité d’un homme, d’un individu, se bâtit sur un bric-à-brac de jugement de valeurs, de préjugés, de lieux communs qu’il traîne et qui, à mesure que son âge avance, deviennent de plus en plus rigide et qui sont de moins en moins remis en question. Et quand une seule pierre de cet édifice est enlevée tout l’édifice s’écroule. Et il découvre l’angoisse. Et cette angoisse ne reculera ni devant le meurtre pour l’individu, ni devant le génocide ou la guerre pour les groupes sociaux pour s’exprimer. On commence à comprendre par quel mécanisme, pourquoi et comment, à travers l’histoire et dans le présent se sont établi des échelles hiérarchiques de dominance. Pour aller sur la lune, on a besoin de connaître les lois de la gravitation. Quand on connaît ces lois de la gravitation, ça ne veut pas dire qu’on se libère de la gravitation. Ça veut dire qu’on les utilise pour faire autre chose. Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent, tant qu’on ne leur aura pas dit que, jusqu’ici, ça a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chances qu’il y ait quelque chose qui change. [...]

Il y a sur ce site : l'intégralité des la voix off de Laborit. De quoi y passer aussi des nuits qui se finissent au petit matin.

Sinon quand tu dis :" il y a comme une volonté occulte à l'oeuvre ( c'est un complot nom de Dieu !! ) qui voudrait nous faire oublier" :

P.Raffenot (Isère) répond dans le courrier des lecteurs de politis n°975

[...] pas de théorie de complot ici, juste la collusion d'intérêts bien compris d'une certaine élite avec aux commandes (des médias qui s'auto-censurent) et l'approbation tacite du parti socialiste qui est juste un poil plus complexé, (et se fout donc encore plus de la gueule du monde), mais n'est pas beaucoup moins à droite. [...]

Je vous rasssure, les articles de ce bon journal volent plus haut et sont moins orientés, mais le courrier des lecteurs est en général touchant, la preuve dans ce même numéro :

[...] Contre le marquage électronique des brebis :

A 1er janvier 08, l'ensemble du cheptel ovin et caprin de la communauté européenne doit être identifié avec des puces électroniques pour répondre aux esigences industrielles de "sécurité alimentaire". Ces mouchards arrivent à une époque où la machine industrielle s'emballe au rythme des crises sanitairess (grippe aviaire,vache folle, fièvre aphteuse,...). Le dernier moyen de maintenir l'illusion d'une maitrise est de considérer les éleveurs comme ridque industriel potentiels. Il faut donc assurer leur flicage [...] Cette nouvelle mesure de tracabilité [..] nous pousse un peu plus loin dans un monde ou l'on commence à se sentir de trop. .. Aujourd'hui, refuser le pucage électroniqu, c'est voir son troupeau euthanasié. Si nous prenons publiquement la parole, c est que nous ne voulons pas plonger dans l'aigreur et le désespoir que génère la résignation [..] Il est déjà question de bornes biométriques dans les cantines, de fichier ADN, de carte d'identité biométriques. Ce puissant processus de mécanisation du monde vivant est en train de détruire tout ce qui fait que l'humain n'est pas seulement une construction bologique usinable à merci. Nous avons encore quelques espoirs, mais ils risquent de disparaitre si l'on continue à se taire [...] Il s'agit pour nous de conserver quelques chances d'élever des bêtes à peu près dignement, de ne pas collaborer par notre silence à l'automatisation et à la déshumanisation de l'élevage, à la transformation défintive des bêtes en marchandise... Nous bergers des plaines, des causses et des montagnes, réunis pour notre sauvegarde, appelons toutes et tous à refuser les entraves électroniques. Nos troupeaux ne sont pas des machines et nous n'habitons pas dans des usines. Nous vous invitons à reproduire ce texte et a en parler autour de vous" (c'est fait). Des bergères et bergers.

  Autre info qui m'a interpellé :

[...] L’Institut français de l’environnement a rappelé récemment que 96 % des cours d’eau français contenaient des pesticides : sur 25 % du territoire, la limite de 0,5 microgramme (µg) est dépassée en permanence. Les substances le plus souvent quantifiées sont le glyphosate (un désherbant prétendument biodégradable), l’atrazine, le diuron, l’isoproturon et l’aminotriazole. Tous cancérigènes ou mutagènes et à portée de ce que nous mangeons. Il faut y ajouter les PCB, les pyralènes, qui ne polluent pas que le Rhône (dont le poisson ne peut plus être consommé) : ils sont présents dans la Seine, l’Oise, la Moselle, le Cher, la Somme, la Saône, l’Isère, le Doubs, le Rhin, la plupart des rivières du Nord et sur le cours supérieur de la Loire.

Au ministère de l’Écologie, on affirme avoir découvert ce polluant au cours de l’été, et on parle de « pollution historique ». L’histoire a bon dos : il s’agit plus probablement d’un non-respect prolongé de l’interdiction de vente et d’utilisation de ces produits, interdits depuis 1987. Conséquence de cette « découverte » : la consommation de poissons pêchés dans plusieurs des fleuves et rivières pourrait être interdite avant la fin de l’année. De toute façon, comme le montre un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publié le 1er novembre, un tiers des poissons européens d’eau douce est menacé de disparition. Menace qui concerne une trentaine d’espèces des cours d’eau français : elle est révélatrice de la dégradation chimique et organique des eaux. [...]

Démocratie bien ordonnée. Total Sarko et birmanie

On ignorait cette cachoterie : selon son directeur général Christophe de Margerie, Total serait en Birmanie "le dernier rempart de la démocratie"  poussant "la junte à s'améliorer" Il ne pouvait dire moins que Kouchner, expliquant il y a 15 jours que le départ du pétrolier francais nuirait aux populations locales. Voyez : Total leur a consacré 14 millions d'€ en 10 ans, contre 500 millions d'€ par an à ladictature pour l'exploitation pétrolière. L'état francais palpe gros aussi : le faramineux bénéfices de Total devrait frôler son niveau de 2006 - 12,6 milliards d'€ record absolu en france.... (Echos dela semaine de politis)

Pour ceux  qui voudraient voir les coulisses de cette prise de décision publique et scène théatrâle magistralement orchestrée, il fallait assister fin septembre dans les bureaux de l'élysée à une audience entre Mr  Sarkozy et ...

[...] un opposant birman. Un signal fort pour les droits de l’Homme. Mais un coup de pelle pour le business français. Car l’opposant, premier ministre du gouvernement birman en exil, voudrait chasser Total de Birmanie où ses gazo-dollars maintiennent sous perfusion la dictature. Le PDG de Total, Christophe de Margerie, en a été paraît-il fou de rage. S’est-il calmé depuis ? On n’en sait rien. Mais il pourrait s’énerver encore plus en apprenant que Sarkozy, dans le secret de cette réunion, a massacré les intérêts de Total. C’est ce que nous révèlent trois témoins aujourd’hui : le bon fond démocratique de Sarko a été jusqu’à proposer l’impensable. Un retrait pur et simple de Total de Birmanie…

En face du président étaient assis l’opposant birman et ses accompagnateurs français : deux coordinateurs d’une ONG favorable au retour de la démocratie à Rangoon, et l’actrice Jane Birkin qui soutient leur combat. A un moment, l’actrice interpelle Sarkozy. Elle lui balance que la présence de Total en Birmanie est un scandale. A quoi Sarko répond, bon fond, un peu comme un enfant qui veut prouver sa gentillesse, un peu aussi comme un sale gosse qui qui en rajoute pour piquer le dernier mot : « très bien ! Alors je vais demander que Total se retire de Birmanie ! ».

Heureusement pour Total, un adulte était là. Le conseiller diplomatique de Sarko a immédiatement mouché son président, et expliqué qu’un retrait de Total serait la pire des choses pour la population birmane. Les Chinois, voyez-vous, feraient pire… Sarkozy a donc dû ravaler son bon fond. Devant la presse, il n’a pas demandé le retrait de Total de Birmanie. Il lui a seulement conseillé d’y freiner ses dépenses. [...]

La suite avec la vidéo qui nous montre la chose ici :  http://www.bakchich.info/article1951.html

Pourvu que ca ne dure pas dirait nical !

-- Topette

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