« la peur ne peut se passer de l'espoir et l'espoir de la peur »
— Spinoza
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Perceptions et régimes d'activités selon Tchouang-Tseu 2/2

Portrait de borniol

Suite du précédent épisode "g comme gauche - Deleuze 1/2". ce deuxième billet a pour but de m'excuser si j'ai choqué des gens sur le précédent billet de prendre le problème autrement, c'est à dire en boycottant également la révolution ! :) seulement en résistant à nos claviers....

Voici donc une nouvelle poch thérapie méditative pour les minorités n°2 :

Pour diluer cette colère, rien de tel que de se mettre dans des constructions simple ou l'on se sent à l'aise et laissez vous bercer et emporter par cette musique qui coule en vous...du groupe Solas - the moonshine sessions : belle découverte d'alternative country qui nous ferons rappeler les fois ou l'on découvrait lou reed, tindersticks, jeff buckley, johnny cash, calexico, cat power, sixteen horsepower ou spain...

Il faut bien travailler son corps et la noyer dans ce qui nous constitue, notre essence même. L'eau. Travailler dans l'immédiateté du corps et de ses mouvements naturels pour visualiser et faire couler l'énergie comme l'eau coule le long de la pierre, ou la faire jaillir pour mieux la ressentir. C'est ressentir aussi ce qui nous entoure et que l'on cotoie. Ressentir au plus près cette constitution est une découverte étonnante, pour qui veut se sentir comme un réservoir ou une bouteille quasi pleine en mouvement. En position assise, relaxé vous serez une lourde tête flottante au dessus d'une fontaine jaillissante support de votre colonne vertébrale.... héhé :) y a de quoi se poser

Et nos pilosophes et sages, parlent ils de notre devenir ? Ils ont sans doute des réponses à nous apporter. Pour les philosophes, je laisse edhel et fabou y mettre un peu de Nietzsche, spinoza ou Leibnitz...

Bon et si l'on retournait à l'état de l'eau (ca ferait un bon sujet de roman d'anticipation )...

"Avant de faire la révolution, réforme ton coeur". Proverbe chinois.

Voyons ce que nous dit Tchouang-Tseu dans ses propos intempestifs et drôles, écrit 350 ans avant J.C.

Tout d'abord, enlevons nous de la tête ces grandes et bienfaisante idées de défense des droits de l'homme. Il nous le dit à sa manière.

Tiré de Propos intempestifs sur le tchouang-tseu - Jean Lévi :

Ailleurs Confucius, interrogé par Lao tseu sur ce qu'il entend par bonté et justice, répond :

- Prendre à coeur le bonheur des hommes et les aimer tous également avec altruisme.

La condamnation du vieux sage est sans appel :

-L'altruisme est la forme suprême de l'égoïsme.

Après avoir longuement expliqué qu'il fait laisser agir la certu de chacun et se conformer au Tao, il conclut par cette formule :

-Pourquoi vous cramponnez-vous à toute force à la bonté et la justice ? On dirait un général battant le rappel de ses troupes en fuite.

En vérité les hommes, dès lors qu'ils ne vivent plus dans la spontanéité, sont incapables de se mettre à la place des autres. .... Il ne s'agit pas de dresser une barrière entre l'homme et la nature, mais de se fondre en elle, de se dissoudre dans les éléments, par l'accoutumance, en supprimant toute conscience réflexive et vivant dans l'harmonie universelle, on peut réellement aider les autres. Surtout, que l'on s'abstienne de tout geste de compassion intempestive, du genre de ces tristes bienfaiteurs de l'humanité qui ne cessent de tendre des mains secourables aux noyés et de les envoyer par le fond. Ce sont les ressorts de ces actes de pitié et de charité qui sont en cause. Le contraste entre la charité conventionnelle et la véritable bonté s'exprime sous la forme d'un apologue ambigu metttant en scène Confucius. La bienveillance ne peut jamais ête qualifiée de telle parce que précisément elle est bonté dans la mesure ou elle s'ignore.

A la suite des rebuffades répétées dont il est l'objet, Confucius se lamente auprès de maître Sang-hou du refroiddissement que lui manifestent ses proches et ses parents. Maître Sang-hou lui répond par l'exemple du grand Officier Lin Houei. Lors des troubles qui se produisirent dans le pays de Kia, celui-ci, abandonnant un jade qui valait mille pièces d'or et emportant son nouveau-né sur son dos, s'enfuit hors de la province. Comme quelqu'un s'étonnait de son choix, étant donné que le jade, tant du point de vue de la valeur marchande que de l'encombrement, était beaucoup plus profitable à conserver que le nourisson, LinHouei avait expliqué : "La nature nous lie à l'enfant, l'intérêt du jade; ceux qui sont liés par l'intérêt, le malheurles sépare ; ceux que lie la nature, le malheur les rapproche. Entre la nature et l'intérêt qui peut hésiter une seconde ?"

L'amour et l'affection n'existent qu'à l'état de mouvement spontanés et irréfléchis, ils ressortent des affects et échappent à l'odre de l'intention. Aussi, dès lors qu'ils deviennet objets d'un discours moral ils se pervertissent et disparaissent :"Ceux que n'unit aucune raison, aucune raison ne peut les désunir", dit Sang-hou en guise de conclusion.C'est pourquoi bien souvent les sentiments du sage peuvent paraître inconsistants ou insipides tant ils sont naturels. La pratique intentionnelle et consciente de la bonté et de la justice non seulement ne saurait arracher ses proches à Confucius, mais est encore cause de l'hostilité qu'il rencontre partout où il passe. Le message de Tchouang tseu est simple. Il est toujours d'actualité, à en juger par les images d'annoncellement de victuailles plus ou moins avariées collectées par la organisations humanitaires ou caritatives en vue d'être distribuées à des populations pour qui elle seront des poisons mortels, si toutefois elles ne les écrasent pas avant sous leur poids au cours d'un parachutage... les bienfaits obligent et l'obligation asservit.

- Ou se trouve le Tao ? demanda un jour le maître du Mur de l'Est à Tchouang tseu.

- partout, répondit Tchouang tseu.

- Sois plus précis!

- Alors dans une fourmi.

-Plus bas !

-Dans un brin d'herbe.

- Plus bas !

- Dans cette tuile.

- Encore plus bas !

- Dans ma pisse et ma merde !

Comme son interlocuteur restait bouche bée Tchouang tseu reprit :

- Ce n'est pas avec tes questions que tu pourras en atteindre la substance .

Tchouang tseu se sert alors d'une de ces métaphore saugrenues dont il a le secret :

- Cette façon de procéder me fait penser, dit-il, à cette réponse que fit l'employé de l'abbatoir à l'inspecteur du marché qui lui demandait comment il choisissait ses porcs : "plus on tâte le lard bas sur le pied plus c'est concluant !"

Tiré d'un autre livre : Leçons sur le Tchouang tseu de Jean François Billeter (que je conseille en premier)

[...]

"Si l'on peut se rendre entier par le vin, combien plus peut-on se rendre entier par le Ciel ! Le Ciel (t'ien) décrit un régime d'activité et Tchouang-Tseu en fait un usage très fréquent. Nous dirons qu'elle désigne un régime de l'activité - un régime ou l'activité est efficace, cela va sans dire ; ou elle est spontannée et "nécessaire", selon l'équivalence que nous a enseignée le nageur; ou elle est "complète" ou "entière" en ce sens qu'elle résulte de la conjonction de toutes les facultés et de toutes les ressources qui sont en nous, celles que nous connaissons aussi bien que celles que nous ne connaissons pas. Cette forme d'activité est pour Tchouang-Tseu une source inépuisable d'étonnement et d'interrogation. Spinoza éprouve pour elle un semblable intérêt. Voici ce qu'il écrit dans l'un des scolies les plus importants de l'Ethique, ou il dénonce l'illusion cartésienne de la libre volonté et lui oppose le déterminisme auquel nous sommes soumis :

"Personne n' a encore acquis une connaissance assez précise des ressorts du Corps pour en expliquer toutes les fonctions, et nous ne dirons rien de ce que l'on observe souvent chez les animaux et qui dépasse de loin la sagacité humaine, ou des nombreuses actions qu'accomplissent les somnambules pendant leur sommeil et qu'ils n'oseraient pas entreprendre pendant la veille , tout cela montre assez que le Corps, par les seules lois de sa nature, a le pouvoir d'accomplir de nombreuses actions qui étonnent son propre Esprit".

Spinoza et Tchouang-Tseu se touchent ici, et ce n'est pas l'effet du hasard. Il ya entre la pensée de l'un et l'autre une affinité profonde.

[...]

Pour illustrer cela, j'ai retenu quelques dialogues que nous conte Tchouang-Tseu. pour tenter d'expliquer concrètement ce que sont ces régimes d'activité et le fonctionnement des choses.

[...]

Le cuisinier Ting dépeçait un boeuf pour le prince Wen-houei. On entendait des houa quand il empoignait de la main l'animal, qu'il retenait sa masse de l'épaule et que, la jambe arqueboutée, du genou l'immobilisait un instant. On entendait des houo quand son couteau frappait en cadence, comme s'il eut exécuté l'antique danse du bosquet ou le vieux rythme de la Tête de lynx.

- C'est admirable ! s'exclama le prince, je n'aurais jamais imaginé pareille technique !

Le cuisinier posa son couteau et répondit : Ce qui intéresse votre serviteur, c'est le fonctionnement des choses, non la simple technique. Quand j'ai commencé à pratiquer mon métier, je voyais tout le boeuf devant moi. Trois ans plus tard, je n'en voyais plus que des parties. Aujourd'hui, je le trouve par l'esprit sans plusle voir de mes yeux. Mes sens n'interviennent plus, mon esprit agit comme il l'entend et suit de lui-même les linéaments du boeuf. Lorsque ma lame tranche et disjoint, elle suit les failles et les fentes qui s'offrent à elle. Elle ne touche ni aux veines, ni aux tendons, ni à l'enveloppe des os, ni biensûr à l'os même (...)

[...]

Dans certains cas, nous avons même réalisé cette synergie qui transforme qualitativement l'activité et lui confère une efficité merveilleuse : après un coup de mateau bien ajusté, par exemple, qui envoyait sans effort un gros clou dans le bois, ne nous est-il pas arrivé de réagir comme le cuisinier Ting qui, sa tâche accomplie, "se redresse, son couteau à la main, et regarde autour de lui, amusé et satisfait" ?

"Quand je vois un objet, je ne peux pas me le représenter.... Il note aussi inversement; "Quand nous nous représentons quelque chose, nous n'observons pas." Valéry remarque dans se Cahiers : "Ce que je pense gêne ce que je vois - et réciproquement. Cette relation est observable". C'est à cause de cette relation inhérente au fonctionnement de notre esprit, dit Tchouang-Tseu, que le language fait illusion : quand nous parlons, nous ne percevons plus, de sorte que, n'apercevant pas l'écart entre le langage et la réalité, nous prenons étourdiment le langage pour l'expression adéquate de la réalité. .. Et quand nous concentrons notre attention sur une réalité sensible (par exemple, sur un geste que nous sommes en train de mettre au point), nous oublions le langage et l'écart passe également inaperçu. Tiré du chapitre 56 du Lao-Tseu, appraît le dicton archiconnu que tout le monde traduit par "celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas". Jean-François Billeter traduirait plutôt le terme tcheu par "appréhender ou percevoir". Quand on perçoit, on ne parle pas: quand on parle, on ne perçoit pas"

"- Ah , si je connaissais un homme qui oublie le langage, pour avoir à qui parler !"

[...]

Confucius admirait les chutes de Lü-leand. L'eau tombait d'une hauteur de trois cent pieds et dévalait ensuite en écumant sur quarante lieues. Ni tortues ni crocodiles ne pouvaient se maintenir à cet endroit, mais Confucius aperçut un homme qui nageait là. Il cru que c'était un malheureux qui cherchait la mort et dit à ses disciples de longer la rive pour se porter à son secours. Mais quelques centaines de pas plus loin, l'homme sortit de l'eau et, les cheveux épars, se mit à se promener sur la berge en chantant. Confucius le rattrapa et l'interrogea : "Je vous ai pris pour un revenant mais, de près, vous m'avez l'air d'un vivant. Dites-moi : avez-vous une méthode pour surnager ainsi ? - Non, répondit l'homme, je n'en ai pas. Je suis parti du donné, j'ai développé un naturel et j'ai atteint la nécessité. Je me laisse happer par les tourbillons et remonter par le courant ascendant, je suis les mouvements de l'eau sans agir pour mon propre compte. - Que voulez-vous dire par : partir du donné, développer un naturel, atteindre la nécessité ?" demanda Confucius. L'homme répondit : "Je suis né dansces collines et je m'y suis senti chez moi : voilà le donné. J'ai grandi dans l'eau et je m'y suis peu à peu senti à l'aise : voilà le naturel. J'ignore pourquoi j'agis comme je le fais : voilà la nécessité".

[...]

... La scène implique que Confucius n'a pas rejoint la "nécessité", qu'il n'a pas développé le "naturel" qu'il faut pour cela. Il se pourrait que ce soit parce qu'il n'est pas parti du "donné", c'est à dire des données les plus immédiates, les plus simples, et les plus communes de l'existence. L'art, lui dit en substance le nageur, consiste à faire fond sur ces données là, à développer par l'exercice et l'apprentissage un naturel qui permet de répondre aux courants et aux tourbillons de l'eau, autrement dit d'agir de façon nécessaire, et d'être libre par cette nécessité même. Il ne fait pas de doute que ces courants et ces tourbillons ne sont pas seulement ceux de l'eau. Ce sont toutes les forces qui agissent au sein d'uen réalité en perpétuelle transformation, hors de nous aussi bien qu'en nous.

...

Dans le Tchouang-Tseu, yeau est intimement lié à une appréhension visionnaire de l'activité. On a souvent parlé d'une hypothétique influence du chamanisme sur la pensée de Tchouang-Tseau. Le verbe yeau ferait référence aux équipées des chamanes en transe. Je n'exclus pas ue telle filiation, mais je suis persuadé que Tchouang-Tseau donne au terme un sens philosophique. Lorsqu'il lui donne son sens fort, yeau désigne chez lui le régime d'activité dans lequel notre conscience, dégagée de tout souci pratique, se fait spectactrice au plus près de ce qui se passe en nous. C'est un régime particulier de l'activité pour lequel nous avons plus ou moins de goût, que nous cultivons ou pas, mais que chacun de nous connaît. Il est gratuit, mais peut cependant être utile. Il a un intérêt philosophique parce que c'est en lui que se rencontrent la connaissance de la nécessité et une sorte de liberté seconde qui résulte de cette connaissance, ou de cette vision de la nécessité. Cette forme d'activité nous place en un point (de vue), qui est au coeur de la pensée de Tchouang-Tseu, comme de celle de Spinoza, et quui, avant d'être au coeur de sa pensée, est au coeur de son expérience....

Cela me fait penser à la définition que fait Deleuze d'un acte libre parfait : "une action dans le présent réalisée dans toute l'amplitude de son âme et de ses plis..."

....

Autre extrait et dialogue mémorable, également imaginaire bien qu'il mette aussi en scène un personnage historique, le duc Houan, celèbre souverain de l'Etat de Ts'i. Cette fois-ci, l'interlocuteur est un charron nommé Pien. Je précise qu'il est inconcevable qu'un charron gravisse les marches nenant à la salle ou se tient le souverain et lui adresse la parole sans y avoir été invité, comme va le faire le charron :

[...] Le duc de Houan lisait dans la salle, le charron Pien tallait une roue au bas des marches. Le charron posa son ciseau et son maillet, monta les marches et demanda au duc : Puis-je vous demander ce que vous lisez ? - Les paroles des grans hommes, répondit le duc. - Sont-ils encore en vie ? - Non, ils sont morts. - Alors ce que vous lisez-là, ce sont les déjections des Anciens ! - Comment un charron ose t-il discuter ce que je lis ! répliqua le duc ; si tu as une explication, je te ferai grâce ; sinon tu mourras ! - J'en juge d'après mon expérience, répondit le charron. Quand je taille une roue et que j'attaque trop doucement, mon coup ne mord pas. Quand j'attaque trop fort, il s'arrête [dans le bois]. Entre force et douceux, la main trouve, et l'esprit répond. Il y a là un tour que je ne puis exprimer par des mots, de sorte que je n'ai pu le transmettre à mes fils, que mes fils n'ont pu le recevoir de moi et que, passé le sptantaine, je suis encore là à tailler des roues malgré mon grand âge. Ce qu'ils ne pouvaient transmettre, les Anciens l'on emporté dans la mort. Ce ne sont que leurs déjections que vous lisez là.

[...]

Sources :

-

Topette et désolé pour les fautes

Billets en référence à ce contenu: 
G comme gauche : Deleuze 1/2
Avis de poch
(3 votes)

Commentaires

Portrait de borniol

Compléments sur Tchouang-Tseu

Qu 'il est bien ce site d'agoravox et pleins de trouvailles. J'ai retrouvé un article qui utilise les extraits d'une émission de France Culture que j'avais écoutée sur le Tchouang-Tseu (ou Zhuang-Zi). Parfait pour aborder son oeuvre, et sa pensée... (subversive et intelligente et assez complète à la manière d'un "vieux con", mais sage) avis à ceux que ca intéresse !

Si vous n'en avez pas assez, j'ai l'émission de radio complète en mp3 "S'asseoir et oublier"

Ah! que j'aimerais rencontrer un homme qui ait oublié le langage pour parler avec lui. " Tchouang-Tseu

Les infos concernant l'émission de France Culture ici

-- Topette

Portrait de fabou

Les Régimes de l'activité

Jean-François BILLETER explique sa traduction de Tchouang Tseu et en profite pour nous initier à sa pensée (celle de Tchouang Tseu ou la sienne ?). Petit bouquin instructif dans la collection ALLIA. Notion de "régimes d'activité" introduite et exposée par l'auteur. Jeff nous explique que sa traduction est la bonne parcequ'elle colle à l'expérience. en refermant son bouquin, on le croit volontier, d'autant plus qu'on a l'impression de cerner un peu la pensée du philosophe chinois à travers les commentaires limpides de quelques passages bien choisis (dont la citation que Borniol fait ci-dessus). A lire en complément de l'original (dont les feignants comme moi se passeront... pour l'instant).

ps : suis intéressé par l'émission de radio complète sur Zhuang Zi Tongue out

Portrait de borniol

lequel des 2 ?

Il en a publié 2 aux éditions ALLIA :

- Lecçons sur Tchouang-Tseu

et 

- Etudes sur Tchouang-Tseu

Le second (que je conseille fortement) est beaucoup plus complet sur les extraits du Tchouang-Tseu, et moins centré sur sa traduction et peut-être la perversion de sa propre pensée.

Après c 'est comme moi, je n'ai pas lu l'original (je l'ai sous la main, au cas où..), mais il y a tellement de traductions que rien n'est plus utile ou plus intéressant que des commentaires sur de telles oeuvres. C'est comme pour Spinoza, mieux vaut l'aborder par Deleuze que de front... 

-- Topette

Portrait de fabou

C'est le premier, les leçons de Tchouang Tseu

Il s'agit du premier... ça m'apprendra à pas mettre le titre de l'ouvrage dont je parle. Faudrait voir à clarifier le propos des fois, sinon ça parle qu'à quelques uns ( 1, peut-être 2... poch').

Les leçons sont une sorte de justification de la traduction. Intéressant aussi de ce point de vue. Le petit monde de la traduction a ces chapelles, les partisans de la révolution, les classiques etc ... connait pas bien le sujet.

J'imagine que les traducteurs de Tchouang Tseu doivent s'imprégner de la pensée, de l'époque (passée et présente?) etc... Même une personne qui connait le chinois, ça doit rester du chinois pour lui s'il ne fait pas ce travail préalable d'imprégnation... ou les fantasmes doivent turbiner plein pot... d'où les divergences de traductions, d'interprétations.

Pour ce qui d'attaquer de front ou de biais (pas gentil comme métaphore ça... et c'est moi qui dit ça!) un auteur et ses idées... faut voir. Je dis pas ça par esprit de contradiction d'autant plus que je biaise pas mal parceque je me suis rendu compte qu'un petit coup de pouce aide à gravir la montagne: on t'indique un sentier et tu le suis, mais parceque je me demande si l'acharnement, la lecture, la relecture directe de l'auteur, la confrontation de sa pensée (interprétée par nous) à notre expérience ne permettrait pas une certaine compréhension, une interprétation qui nous serait un peu plus personnelle que l'idée communément admise parceque brillante et émise par des spécialistes (qui ont sans doute fait cette démarche personnelle) de choisir le/les sentiers sur lesquels ils ont cheminés en n'hésitant pas à rebrousser chemin si trop périlleux). Bref, il est bon d'être accompagné mais quand on se fond dans le paysage sans guide avec la crainte vient aussi une sorte de contentement de soi, de sur-conscience de soi qui ma foi a du bon.

Pour en revenir à la traduction comme perversion de la pensée... on doit la rencontrer chez des traducteurs présentant certains défaut de la personnalité, certaines carrences. Ils ne traduisent pas, n'épousent pas, ne décryptent pas, ils soumettent. Bien sûr je n'ai aucun exemple à citer mais je crois que sur les classiques anciens (les Grecs) plusieurs traductions doivent pouvoir être simplement consultables. Si c'est pas de la méchanceté de vitupérer des gens dont on sait même pas s'ils existent (ceci dit, en terme de probabilité, vu le nombre d'humains sur la terre, il doit bien y avoir quelques traducteurs de ce genre...avec ce genre d'argument je vais aller loin moi).

Portrait de borniol

yep, mais c'est pas bien important

C'est aussi vrai pour toute sorte de pensée d'autres cultures indienne, amérindienne etc... et s'y imprégner totalement ne remplacera jamais l'original puisque l'on ne peut s'imprégner de ces archétypes inconscient... et c'est parfois même très dangereux (fantasmes) ou déstabilisant pour le soi. 

En tout cas, j'avais aussi commencé par les Leçons, mais ai plus été marqué par le second est bcp plus abouti selon moi. a toi de voir... :)

-- Topette

philosophe

: "une action dans le présent réalisée dans toute l'amplitude de son âme et de ses plis..."

pourriez vous dire d'ou est tirée cette phrase,pli peut etre?

merci,pour l'emission de radio ,notion commune :meme sentiment pour le commun entre spinoza et tchoug tseu

Portrait de borniol

le pli

Si mes souvenirs sont bons c'est dans un des cours de Deleuze sur le pli, et Leibniz mais n'en suis pas certain - en tout cas c'est de G.Deleuze. Je peux retrouver la référence si nécessaire.

-- Topette

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