Face aux conditionnements de toute sorte, aux manipulations mentales
Face à ce monde schizophrénique dans lequel nous vivons
Face à la gratuité qui n’en est pas
Face aux gavages alimentaires, à la sur-consommation dans tous les domaines
Face à la publicité envahissant l’espace public et nos cerveaux
Face à l’émergence de la nov-langue
Face à l’élevage qui fait de nous des sous-hommes
Face à la récupération, l’édulcoration, le désamorçage de toute contestation
Face aux choix pernicieux auxquels on nous soumet
Face aux fabriques à opinion, aux groupes de communication
Face aux modèles de vie prônés par nos sociétés de consommation
Face à l’impérialisme du marché
Face à la manipulation intelligente des masses par une minorité éclairée
Face aux masses, aux minorités
Face à la massification des modes de vie
Face aux dominations idéologiques au service des intérêt de la classe possédante
Face à l’aliénation des consciences
Face au conformisme comme norme
Face aux « formes prochaines de contrôle incessant en milieu ouvert » [ 1 ]…
[ 1 ] Gilles Deleuze
D'après Manière de voir n°96 - La fabrique du conformisme
Commentaires
Perception et distorsion
L'objet de ce billet est de relever un certains nombres d'expressions en usage dans une certaine presse ( en particulier "Manière de voir" ), expressions rendant compte d'un point de vue plutôt "pessimiste". Lire cette presse c'est lire un roman d'anticipation très noir. Seul problème : cette presse rend compte de situations actuelles.
La perception induit une distorsion.
Personellement, conscient de ma perception altérée des choses - d'autant plus lorsque ces choses sont complexes -, je ne peux m'empêcher d'accorder mon point de vue plutôt pessimiste à celui de cette presse.
Donc pour moi :
Face à tout ce qui est cité ci-dessus, mon attitude est la fuite ( au sens de H.Laborit ). C'est une stratégie de contournement pour encerclement futur ( se familiariser avec les principes du jeux de go ). La lutte en frontal provoquerait des déréglements qui auraient sans doute raison de ma détermination.
Répression des besoins transcendants
"[...] il faut restreindre dans le domaine de la culture intellectuelle la part des besoins et des satisfactions "transcendants", qui sont inutiles et même dangereux pour l'establishment, au profit des valeurs et des modes de pensées nécessaires au processus de reproduction sociale."
"[...] la force de travail de plus en plus gigantesque nécessaire à la bonne marche du système sera entraînée, dès l'enfance, à la tâche de reproduire en elle-même son existence sociale et son asservissement par le langage qu'on lui enseigne, les sentiments qu'on lui inculque, les satisfactions qu'on lui apprend à désirer."
"Mais le monstrueux appareil scientifique et pseudo-scientifique de la répression, mais la recréation incessante de besoins et satisfactions destinés à rendre la servitude tolérable pourront-ils indéfiniment masquer le caractère destructeur du système et les moyens de l'abolir?"
"Un nouveau système social est en train de naïtre : un régime néo- ou semi fasciste avec de larges assises populaires."
Herbert Marcuse ( membre de l'école de Francfort )
Ces propos sont tirés d'un article reproduit dans la revue Manière de voir n°96: La fabrique du conformisme.
J'invite dans un souci d'honneteté intellectuelle à lire l'article dans sa totalité ( pas de lien à vous proposer malheureusement ).
A venir, des commentaires et explications ( interprétations ) sur ce(s) thème(s) notament à propos de la lutte contre ces besoins trnascendants évoqués ci-dessus.
pas mieux
Pas trouvé non plus cet article d' Herbert Marcuse, « Le nouvel ordre », Le Monde diplomatique, juillet 1976.... pas encore numérisé..
Par contre on peux toujours se procurer ou s'abonner c'est mieux à ces dossiers bi-mensuel manière de voir du monde diplomatique ici :http://www.monde-diplomatique.fr/mav/
Ai trouvé un autre article paru dans le monde diplomatique , 1998 de Gilles Châtelet : Relire Marcuse pour ne pas vivre comme des porcs
Pourquoi s'abonner au monde diplomatique, au plan B à vos revues alternatives : "Nous vivrons et nous mourrons par les lecteurs et les abonnés !". Serge Halimi
-- Topette
Besoins transcendants
Le Thérorème de Gödel a été souvent extirpé de son milieu mathématique pour illustrer un tas de propos relevant d'autres disciplines. Régis Debrais n'échappe pas à ce qu'il nomme lui-même la "gödelite" lors de sa conférence "L'incomplétude, logique du religieux", croyant ainsi qu'on excusera chez lui ce qu'il condamne chez les autres ( pratique répandue qui consiste à annoncer la faute que l'on va commettre dans l'espoir qu'elle sera au pire à moitié pardonnée car avouée par anticipation ). Pour ma part le raisonnement par analogie est un outil puissant qui ne mérite pas qu'on s'excuse d'en faire usage. Donc j'y vais franchement : je vais citer le théorème de Gödel pour expliquer ce que je comprends de l'expression "besoins transcendants" de la citation de H.Marcuse. Cela ne me ressemble pas mais il y a des jours où l'on se ressemble plus ou moins.
Le Théroème de Gödel, que dit-il ? ( pas de formalisme mathématique excessif ici )
Il existe au sein d'une théorie des propositions indécidables ( dont on ne peut dire si elles sont vraies ou fausses ). Pour lever cette "imperfection", il est nécessaire d'inclure la théorie dans une théorie englobante ( elle-même contenant des propositions indécidables etc ... ).
L'explication est succinte, probablement erronée ou au mieux partielle. Voilà ce que j'entends pas Théorème de Gödel dans le cadre de ce billet. Partant de là, j'explique les besoins transcendants de l'humain comme la théorie englobante à laquelle je fais référence dans ma réinterprétation du Théorème de Gödel. Je pousse un peu plus loin : les besoins transcendants sont cette inclusion récursive de théories qui lève à l'horizon ( à la limite ) l' "indécidabilité". Ces besoins sont là pour répondre aux questions "metaphysique", "existencielles" de l'homme, questions qui lorsqu'il se les pose le plonge dans le désarroi, l'incertitude, le doute. Il lui faut maîtriser ce doute et le transcendant l'y aide.
Pour en revenir à la citation de H.Marcuse :
"[...] il faut restreindre dans le domaine de la culture intellectuelle la part des besoins et des satisfactions "transcendants", qui sont inutiles et même dangereux pour l'establishment, au profit des valeurs et des modes de pensées nécessaires au processus de reproduction sociale."
L'objectif de l' "establishment" est de détourner ces besoins transcendants pour deux raisons : parcequ'ils menacent sa survie, parcequ'il est avantageux de canaliser la force qui pousse l'homme à satisfaire ses besoins transcendants. Si en lieu et place des anciens Dieux on te met Argent, Consommation ... et que tu voues à ses nouveaux Dieux autant de foie qu'aux anciens, alors tu pérénises ce ( personnes, concept ... ? à l'origine tu trouveras l'homme ) dont ces nouveaux dieux sont l'émanation.
L'explication est partielle mais peu importe, on est là pour en discuter éventuellement. H.Marcuse dans sa citation parle de besoins transcendants dans le domaine de la culture, ce que je n'évoque qu'ici ( pour dire que je ne l'évoque pas - comme R.Debrais - ). Il parle d' "establishement", ce qui mériterait précision.
En attendant le prochain détournement du théorème de Gödel ... ( pour ma part sa risque d'être le dernier parce ce détournement me semble définitif puisque pour moi maintenant ce théorème se confond avec l'analogie à laquelle il a servi de base ).
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