Je me délecte à la lecture de ce genre d'article. C'est sans doute révélateur de mon état d'esprit mais on ne peut pas vivre cacher ( pour vivre heureux?). Tout ce qui émane de nous est un message : j'apprécie telle lecture, j'écoute telle musique, je suis membre de telle association, je crois en tel(s) Dieu(x), j'ai telle pratique sexuelle, j'apprécie tel article etc..., message qui a souvent pour but conscient ou insconscient de masquer notre essence.

Ce que mentionne cet article du Monde Diplomatique est en phase avec ma perception de ma réalité. Je ne vous en donne pas de résumé, je vous invite simplement à le lire dans son intégralité.

Je balance au hasard de ma relecture en diagonale :

"Quant à Tocqueville, il est remarquable que cet éminent penseur de la démocratie ait envisagé la possibilité de la mise en troupeau des populations lorsqu’il s’interrogeait sur le type de despotisme que les nations démocratiques devaient craindre. La notion de « troupeau » apparaît justement, en 1840, lorsqu’il indique que la passion démocratique de l’égalité peut « réduire chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux » délivrés du « trouble de penser ». Et de fait, c’est vrai : dans le troupeau, nous sommes tous vraiment égaux."

Si mes souvenirs sont exacts, ce qu'ils sont rarement, j'avais déjà relevé Tocqueville sur le poch'. Bref, tout se coupe et se recoupe au gré de nos interprétations elles-mêmes fruits aléatoires ou deterministes suivant les sensibilités et les aspirations du moment. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin :

"Ce qui est remarquable, c’est que parler d’une société-troupeau de consommateurs prolétarisés n’est nullement incompatible avec le déploiement d’une culture de l’égoïsme érigé en règle de vie – bien au contraire : ces notions s’appellent et se soutiennent l’une l’autre. Cette vie dans un troupeau virtuel incessamment mené vers des sources providentielles pleines de sirènes et de naïades suppose en effet un égoïsme hypertrophié présenté comme accomplissement démocratique."

La réconciliation de notions a priori exclusives, contradictoires est un des grands jeux de la pensée. Nous sommes des magiciens de l'esprit à concilier, réconcilier l'inconciliable.Mais trève de méta-lecture, à vous courageux poch' (i.e susceptibles de consacrer 1/4 d'heure de vos vies trépidentes et folles) de vous plonger dans ce texte, de la digérer et si nécessaire de le régurgiter faute d'assimilation. La digestion des uns n'est pas celles des autres et là aussi, ce qu'on digère révéle ce que nous sommes mais là pas de mensonges, de faux-semblant ni de mascarade possible ( encore et toujours l'ombre des bacchantes planent au dessus de moi ).

ps :

Autre article sur sujet plus léger : ici.