p 62: "...auquel répondait en echo le biologiste Vandel :"le changement n'est pas un accident, c'est la lois meme du monde. Il convient de remplacer la philosophie de l'immuable par celle du changement".
A l'intérieur du cosmos, tout va par conséquent se tenir. Il pourra exister des transistions, de seuils, des niveaux d'évolution, des paliers mais la chaîne demeure d'un bout à l'autre, d'un seul tenant. A travers le fil unique passera un formidable courant ascendant d'énergie pui de conscience, avec la vitalisation de la matière et l'hominisation de la vie.
Cette lente épopée de la diversification à l'intérieur du continuum de l'univers, personne ne l'a décrite et pourrait on dire, chantée avec plus d'éloquence et de ferveur que Teilhard de chardin. Pour lui, l'unitité des choses et des êtres est axiomatique: "le grain de vie puis le grain de pensée succéderont au grain de matière", celle-ci étant en état de génèse dès sont origine, en vous d'escension vers un état supérieur et, le moment venu, vers du spirituel. Le cosmos tout entier a une histoire où, dit Teilhard, "matière et esprit seraient englobés dans un même explication cohérente et homogène du monde". "Pour tout esprit moderne, poursuit-il, la conscience est pour toujours apparue d'un mouvement universel, absolument spécifique, en vertu duquel la totalité des choses, du haut en bas, se déplace solidairement et d'un seul tenant, non pas seulement dans l'espace et le temps, mais dan un espace-temps dont la courbure particulière va rendre ce qui s'y meut de plus en plus arrangé" [ j'adore les phrases avec le mot espace-temps, j'y comprends jamais rien]
Matière et esprit ne seraient donc que les deux faces d'un même objet. Il ny' a pas deux compartiment étanches; le domaine de la matière et celui de la vie, le monde atomique des molécules et le monde cellulaire des plantes et des animaux, mais une réalité unique ouù Teilhard ira jusqu'à imaginer que la matière elle-même puisse abriter déja un germe de conscience.
Pour Vandel, également, on peut difficilement mettre en doute l'origine commune de la matière inanimée et de la substance vivante. La vie a deux faces, dont les limites restent impossibles à préciser.
Qu'on l'admette et la gigantesque trajectoire de l'évolution se déroulera sans coupures majeures, et par une complexification croissante, des agrégats de la matière à la cellule vicvante, des mailles du cristal aux mammifères, aux primates et à l'homme, témoigant ainsi de la lente ascension d'une conscience, d'un esprit et, par conséquent, d'une autonomie et finalement d'une liberté morale."
je rappelle que le mot autonomie, signifie, définition de sa propre norme. (à ne pas confondre avec indépendance).
on y trouve à la suite du bouquin une explication d'une découverte qu'a fait Monod dans
le Richât en mauritanie (bien connu de certains pochs pour y avoir effectué un pélerinage)
Il y a donc découvert des microfossiles datant de 800 millions d'annés.
ils se répartissent en 2 groupes:
- les sphéroides, cellules spériques creuses sans noyau, qui sont vraisemblablement des algues unicellulaires
- les cocoïdes, plus petites qui sont des bactéries.
Le collègue de Monod, Edouard Bourreau pense que
nos cellules eucaryotes seraient nées d'une symbiose entre du matériel bactérien et du matériel alguaire. "Ce n'est pas la première fois que l'on formule cette hypothèse"
les cocoïdes auraient introduits à l'intérieurs des sphéroïdes les organites qui seraient ensuite devenus des noyaux.
(peut on faire un un lien entre la reproduction humaine, où l'homme, cette bactérie, introduit son petit spermato dans l'ovule de la femme, cette belle plante)
C'est l'orgine de mon expression "le pouvoir au plancton", cité dans l'appel aux pochs...
On parle là "d'une époque ou la vie n'existait que sous la forme d'une soupe originelle à l'intérieur de laquelle commenceraient à s'organiser".
Bourreau pense que cette différenciation des cellules a pu se produire ailleurs que dans le richât et a des époques différentes.
Il n'y aurait donc pas d'origine unique de la vie.
un bouquin interessant avec des chapitres du styles: "nature et liberté, l'hominisation: acquis, promesse ou eventulalité, pléonasme (concernant l'expression une "guerre sale" faite par le ministre US des affaires étrangère suite à la 1ere guerre en Irak), A la recherche d'une moralité nouvelle, Eloge de la diversité,
bon, il y a quand même un long passage sur la foi chrétienne qui m'avait paru un peu chiant si je me souviens bien.
plus loin, page 92:
"Il faut humblement le reconnaitre:
nous sommes encore à bien des égard, des hommes préhistoriques, englués dans la barbarie des origines, malgré nos télévisions, et nos machines à laver. Est-il au fond tout à fait assuré, par exemple, que nous haïssons vraiment la guerre et que nous ne louchons pas parfois avec une certaine nostalgie vers ce temporaire succédané d'âge du bronze qu'elle peut encore constituer, vers cette évasion hors des contraintes un peu quotidiennes et un peu fades de la morale usuelle: le bon mari, le bon père, l'honnête épicier du coin ?"
(ca me rappelle une banderole que j'avais vu chez les déboulonneur qui disait "nous ne sommes qu'au début de l'humanité"..)
... aussi n'est il pas étonnant de constater, comme on l'a fait récemment, l'action excitante sur les singes de la musique militaire.
p 243: extrait de Hugo dans les misérables, toujours cité par Monod: "Aucun penseur n'oserait dire que le parfum de l'aubépine est inutile aux constellations".[...]
"c'est une idée magnifique, à mon avis, à laquelle nous aurions bien besoin de réfléchir pour pouvoir mettre notre conduite en accord avec cette admirable découverte."
et ouais.
Commentaires
Evolution et Violence
Si on mesure le niveau d’évolution de l’homme suivant sa propension à la violence ( physique ) alors il est moins évolué qu'il aime à le croire.
En effet les conflits armés sont nombreux. Le nombre des victimes croit avec la technologie de l'armement ( ces victimes sont essentiellement civiles - caractéristique de ces nouveaux conflits ). La violence s'exprime donc à des niveaux encore jamais atteint mais en dehors de nos frontières, ce qui en modifie la perception que nous en avons. Pour nous la violence régresse et nous prenons cela pour signe d’évolution de notre espéce. C’est une méprise. Même si nous ne ressentons pas la tension de celui qui vit dans un univers de violence ( la femme soudanaise qui risque le viole à aller chercher de l’eau au puits, le jeune afro-américain qui échappe à une fusillade entre gangs rivaux, l’opposant politique qui attend son bourreau dans une gêole marocaine… ), chez nous la violence reste tapie prête à s’exprimer dès que l’occasion s’en présentera. Toute situation de pénurie est un bon révélateur de la violence sous-jacente qi nous habite. L’homme dans le manque s’exprime souvent pas l’agressivité garante de sa survie. La randonnée est en général révélatrice de cet état d’esprit qui se manifeste soudain quand le corps passe dans un état de faiblesse qui ne lui est pas familié : dans un groupe de randonneurs inexpérimentés, la fin de journée se termine souvent par quelque tensions provoquées pas la faim et la fatigue. En situation de pénurie, d’affaiblissement, l’autre est l’ennemi car on devine que sa survie se fera au dépend de la nôtre et que la couverture étant petite il la tirera à lui sans scrupule ( ce qui nous la fait tirer à nous en vertue de ce raisonnement ). Notre société d’abondance laisse peu de place à l’expression de cette « violence de pénurie » qui se réfugie dans le fantasme ( cinéma, écrits, jeux de guerre, … ) ou la psychologie ( violence d’un autre genre, plus subtile, plus insidieuse, bien moins visible, souvent niée ou minimisée ). On comprend néanmoins que nous ne nous en sommes pas débarassée, qu’elle fait parti de notre nature, qu’elle s’exprimera à nouveau avec virulence dans notre quotidien dès que des événements adéquates lui en laisseront l’opportunité. Monod (cité par edhel ) évoque même le fait qu’elle serait souhaitée secrétement afin de renverser pour un instant le conformisme de nos existences insipides. Quel jubilation que celle de la victoire, quelle excitation ressentie au contact voluptueux du danger, de la Mort. On oublie bien sûr que dans une guerre il y a un vainqueur et un vaincu, quoique qu’il devienne difficile de nos jours d’établir une telle distinction ( les USA ont-ils gagné ou perdu la guerre en Irak ? ). Seule la victoire nous importe qui absout l’instinct de violence trop complaisemment libéré.
On peut considérer que le fait de raisonner sur la violence, d’en comprendre les mécanismes, de la réprimer au besoin en la retournant contre ceux qui en font usage, de la réprimer en nous même pour le plaisir d’aller à l’encontre de ce qui semble « naturel » , de résister à son instinct, à soi-même peut passer pour un signe d’évolution.
Ou bien on peut considérer que d’avoir mécanisé la violence, de l’avoir exportée au-delà de nos frontières sous cette nouvelle forme est emblêmatique de notre évolution.
Et peut-être la plus grande joie de l’homme est celle qu’il ressent sur le champ de bataille, nu et possédé d’une rage divine, pourfandant son ennemi, cotoyant la mort. Peut-être est-ce sa nature primordiale que de lutter violemment contre son prochain. Cette rage sous sa forme atténuée est peut-être le moteur de notre évolution. Exacerbée, elle conduit à la destruction, elle consumme celui qu’elle posséde et qui avant de périr d’exhaustion anéanti son ennemi…car les Dieux qui inspirent cette rage sont les Dieux de la Mort. Tempérée, refoulée, détournée, elle peut être création. Qu’on n’oublie pas alors le fondement de toute création : la folie meutrière du combattant en transe. [ Ne pas prendre trop au sérieux ce dernier paragraphe. ]
les joies de la victoire
ai maté un reportage TV fait par les américains pour les américains (mais intéressant quand meme ;) sur le besoin de réussite. Il y avait qq conneries dedans (enfin, des trucs pas forcement prouvés du genre: les cadets de familles seraient des rebelles nés parce que mis en compétition avec la fratrie pour obtenir l'attention de la mere, ils se sentent obligés de se radicaliser. état d'esprit qui serait conservé à l'age adulte: en citant 4 exemples: gandhi, luther king, et je sais plus qui (jefferson ou washington).
avec des tests en labo de gamins rejetés par leur mère parce qu'elle s'occupe de l'autre enfant: les plus petits craquent (pleurent, cassent) alors que les plus grands sont plus cool... pas probant comme démonstration je trouve.
bref. tout ca pour dire que dans ce reportage:
-la victoire (l'exemple était lors d'une compétition sportive) entraînait une sécrétion de dopamine, puis d'endorphine et d'adrénaline (il y avait là un cercle vertueux, puis que l'endorphine calme la douleur et l'adrénaline accélère les battements cardiaques et la respiration => le corps est mieux entretenu: il s'oxygène et diffuse.
- La défaite, elle entraînait sécrétion de cortisol + adrénaline(angoisse et immobilisation - réaction premiere face à un stress) avec diminution du rythme cardiaque (accumulation de sang pres de l'intestin - le fameux noeud à l'estomac) et stimulation de la mémoire (pour bien se souvenir des causes de l'echec) et sensation de douleur, cercle infernal. la je vous renvoie un peu sur vos classiques : http://pochpower.org/petit_sujet_sur_lamour_0 extrait : (c'est bizarre de se citer ;)
extrait :
"Selon ses études. si l'organisme reçoit un stimulus douloureux, il réagit par la fuite, si la fuite est impossible, il provoquera un agressivité défensive, la lutte. il y aura alors apprentissage de l'action permettant la restauration du bien-être. si l'un ou l'autre est inefficace, il y aura inhibition motrice. Laborit a montré en 1974 que le système inhibiteur de l'action permettant d'effectuer « l'évitement passif » est à l'origine de la réaction endocrinienne de stress et et de la réaction organique d'attente de l'action. Tout ce qui s'oppose à une action gratifiante donne naissance au sentiment d'angoissse et se trouve à l'origine des affections dites « psychosomatiques ». (l'experience est décrite p 23 du bouquin).ainsi, si il n'y a pas de solution motrice adaptée, l'agression débouche sur un comportement d'agressivité (parfois suicide). Mais si l'apprentissage de la punition met en jeu le système inhibiteur de l'action il ne reste plus que la soumission avec ses conséquence psychosomatiques, la dépression ou la fuite dans l'imaginaire des drogues et des maladies mentales ou de la créativité."
en tout cas, je visualise bien le soldat "nu et possédé d'une rage divine pourfendant son ennemi".
ce serait un bon moyen de calmer les puritains ricains.
et dans le désert irakien, il faudrait se battre de bon matin.
avis d' poch.
et ouais.
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