« Si tu peux marcher, tu peux danser. Si tu peux parler, tu peux chanter…»
— Proverbe Africain
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8 % de cons.

Portrait de edhel

A la question "croyez vous en dieu", les francais répondent:

- 36 % : oui

- 34 % : non

- 30 % : ne sais pas.

dont: - 22% se posent la question

- 8 % ne se la posent pas.

 

(étude Harris Interactive portant du 1051 individus.)

Avis de poch
(2 votes)

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Commentaires

Portrait de fabou

Marasme et décadence

Les 8% de cons sont ceux encore bien rares - est-ce à déplorer - qui vivent d'une existence entièrement profane. Ils sont un pallier vers le Surhomme ... ou une aire de marasme et de décadence.

 

Les 22% qui se posent la question sont ceux qui sont en plein deuil de Dieu.

Portrait de edhel

j'approuve

j'y voyais plutot l'air de décadence, une sorte de signe de la bétise.

mais tu as raison ceux la ont peut etre une vie divine.

Portrait de fabou

passage de la ligne

Les 8% sont le signe de l'aire nouvelle que nous traversons : l'aire du profane, du champ de bataille déserté par les Dieux vaincus, immense aire de nihilisme que nous parcourons comme un désert. Que parmi les 8% une grande majorité ne passe pas la ligne me semble une évidence car les séductions sont nombreuses qui perdront l'esprit ennivré par la toute nouvelle puissance de l'immanence acquise au prix du sacré.

Portrait de fabou

Technique et Civilisation

Je cite - comme souvent - :

L'homme moderne areligieux assume une nouvelle situation existentielle : il se reconnaît uniquement  sujet et agent de l'Histoire, et il refuse tout appel à la transcendance. Autrement dit, il n'accepte aucun modèle d'humanité en dehors de la condition humaine, telle qu'elle se laisse déchiffrer dans les diverses situations historiques. L'homme se fait lui-même, et il n'arrive à se faire complétement que dans la mesure où il se désacralise et désacralise le monde. Le sacré est l'obstacle par excellence devant sa liberté. Il ne deviendra lui-même qu'au moment où il sera radicalement démystifié. Il ne sera libre qu'au moment où il aura tué le dernier dieu.

et d'ajouter :

Constatons seulement qu'en dernière instance l'homme moderne areligieux assume une existence tragique et que son choix existentiel n'est pas dépourvu de grandeur. Mais cet homme areligieux descend de l'homo religiosus et, qu'il le veuille ou non, il est aussi son oeuvre, il s'est constitué à partir des situations assumées par ses ancêtres.


Le profane et le sacré - Mircea Eliade

 

Mais combien parmi les 8% ont sciemment fait ce choix, ont conscience du tragique qu'implique ce choix. Ne sont-ils pas pour une grande majorité d'entre-eux areligieux par défaut, incapables de concevoir un autre mode d'existence que celui dans lequel les plonge la civilisation - civilisation comme stade dégradé de la culture - au sein de laquelle leur existence s'est faite. L'areligieux d'aujourd'hui et d'ici ne perçoit pas le tragique de son existence. Il vie tout simplement au coeur de la Technique.

 

L'auteur cité ci-dessus -Mircea Eliade - perçoit encore dans l'existence profane les traces, la survivance du sacré : pendaison de crémaillère, fêtes du nouvelle An etc... Je ne peux que constater que ces traces s'amenuisent, disparaissent et laissent place à un grand vide, celui de l'aire du nihilisme. Nous sommes, nous hommes - et femmes - modernes, citadins et bercés par la musique booléenne de la Technique sur les sentiers de cette aire, sur les prolongements évanescents du sacré d'autrefois. Lorsque ces sentiers auront totalement disparus comment serons-nous capables de frayer le chemin qui donne sens et signification à l'existence? Le but est-il le mur ?

Portrait de borniol

l'homme sorte de Dieu prophétique, sorte de monstre

Un extrait de l'article Le “monstre magnifique” de la technologie fait-il changer “le Moi” ?

En 1930, dans Malaise dans la civilisation, Freud écrivait : “L’homme est devenu une sorte de Dieu prothétique. Quand il se pare de tous ses organes auxiliaires, il est magnifique, mais ces organes ne se sont pas développés avec lui et ils lui causent grand souci. L’avenir apportera avec lui des avancées nouvelles et probablement inimaginables dans le domaine de la civilisation, et il accroitra la ressemblance de l’homme avec dieu. Mais dans l’intérêt de nos investigations, nous n’oublierons pas que l’homme d’aujourd’hui ne tire pas grand bonheur de cette ressemblance.”

La métaphore est instructive, reprend Greenberg. “Avec les technologies, suggère Freud, nous ne sommes pas seulement devenus magnifiques, nous sommes aussi devenus des monstres. Kate, avec son téléphone portable, ces piétons dans la ville qui ont les yeux fixés sur des écrans qui leur montrent des images et des mots venus d’ailleurs, ces jeunes et les adultes qui se demandent pour ami et s’envoient des tweets, ne sont-ils pas des dieux prothétiques, qui tiennent le monde entier dans leur main ? Ne sont-ils pas aussi des monstres ?”

Le problème dit Greenberg, c’est qu’il est compliqué de faire une critique profonde de la technologie sans devenir un peu réactionnaire, qu’il est impossible de tuer le monstre numérique, sans recourir à des fourches et à des torches. Et puis, ajoute-t-il, “le dégoût est la source de la bigoterie, il voue aux gémonies ce qui est nouveau et différent, il nous amène à oublier ce qu’il y a de sublime dans le monstre. Les “Moi(s)” du futur auront peut-être des Bluetooth implantés, des pouces pointus et, qui sait, des yeux sur le sommet du crâne. Ce qui est une prothèse pour nous aura grandi sur eux, mais ils auront de nouvelles coutures auxquelles il faudra se confronter. Et ces futurs nous-mêmes auront aussi leurs propres mécontentements, leurs propres monstres et leurs propres passés à remâcher.”

Portrait de borniol

surchauffe de l'esprit

Cette histoire vieille comme le monde surchauffe nos esprits impatients et cristallise les luttes internes de l'esprit et de l'âme, de la raison et de la foi ou intuition. Peut-être parce qu'elle se situe à l'exact point de rencontre de deux mouvements opposés de la pensée. 2 mouvements que l'on retrouve aussi dans la question de l'origine du monde : où l'on part des origines et du passé pour fonder l'intelligence du présent, où au contraire du présent et la compréhension de ce qui est pour comprendre ce qui fût. Cette question est encrée au plus profond de l'homme et les réponses qu'il apportera au fur et a mesure de l'évolution répondent à différentes fins : Qu'il s'agisse d'assurer sa propre survie ou celle du groupe, de tenter d'expliquer le monde qu'il observe, de pousser toujours plus loin les limites de son esprit et de son imagination créatrice et se rapprocher toujours plus près de la réalité du monde et comprendre les lois qui le gouverne pour mieux s'en libérer, de chercher de nouvelles explications à défaut de tout comprendre pour dépasser les obstacles ou franchir la ligne, ou simplement de donner un sens à son existence, nombreuses sont les raisons qui le pousse à se poser cette question et à y trouver des réponses sans cesse renouvelées... Alors doit-on se poser une question métaphysique sans réponse connaissable, du moins sans réponse ultime, puisqu'à chaque fois qu'une réponse est donnée, elle est nécessairement tôt ou tard obsolète et ne convient plus ou pas entièrement à un monde en perpétuel devenir ou les connaissances et la puissance de la pensée éclaircissent toujours plus les zones obscures du passé et endeuillent successivement les forces divines et invisibles du passé.

 

Ce qui est bien dans ce type de question, c'est que quelque soit la reponse, chacun a à apprendre de l'autre. Ceux qui doutent toujours de ceux qui ne doutent plus et inversement, et ces derniers de ceux qui ne posent plus la question. L'homme pourra peut-être un jour comprendre le tout et parler d'universel à la manière de Leibniz dans le sens d'une intégrale des singularités, alors surhomme ou homme divin, cette question n'aura plus de sens telle qu'elle est posée. Mais  on en est loin, et ll semble qu'il y ait toujours matière pour continuer à chercher, même si nous sommes bien loin d'être arrivés au but (si tant est qu'il y en ait un). Dans le seul domaine des sciences de l'univers par exemple, on sait aujourd'hui que le monde est constitué majoritairement d'une énergie et d'une matière noire ou sombre qu'on ne connait pas. Et dans bien d'autres disciplines et sciences de l'Homme, on en est toujours aux prémisses. Bref, tout est encore à découvrir, et il restera toujours une parcelle de l'infini à découvrir ou tenter d'expliquer tant que notre corps et notre esprit resteront des parties finies limitées par nos seuls sens, d'autant plus que les notions intellectuelles les plus abstraites auxquelles on aboutis et surtout leurs limitations, peuvent être liées aux contingences matérielles qui nous régissent. Il existera toujours une différence entre la façon dont le monde nous apparaît et sa nature ultime. 

A cette question du sens du monde, les réponses qu'on peut y apporter sont donc nombreuses, que ce soit à l'aide de réponses existantes sacrées, mythiques ou religieuses ou par la connaissance, et même si l'on en trouve aucune qui nous convienne, alors on se la crée. Il y en a pour qui la croyance donne cette intuition de l'existence d'un Dieu ou de quelque substance que ce soit qui leur donne foi en l'existence. Ceux-là ne doutent plus, et suivent les traces de leurs ancêtres. Pour d'autres, c'est une vérité inverse à laquelle ils ont aboutis. Eux aussi ne doutent plus, la raison ne laissant plus la moindre place au sacré ou aux connaissances intuitives qui nous ont fait. C'est le règne de la technique actuelle qui pense pouvoir trouver à elle seule une loi unique et ultime qui saisirait la véritable source de tout ce qui existe...et qui gouvernerait le monde dès son origine, en se spécialisant toujours plus autour de sa seule discipline, et oubliant par la même toutes les autres disciplines et sciences humaines. Pour ceux-là, leur solution n'a pas besoin de l'hypothèse d'un Dieu...

Peut-être que la vérité est "plurielle", et qu'il serait bon de concilier l'une et l'autre aspiration, l'appétit de savoir et le goût d'espérer. Le rationnel retiendrait le mythico-religieux de délirer ; le mythico-religieux retiendrait l'autre sur la pente de la chosification. Alors, il y a ceux qui font l'éloge du doute, et qui par nécessité doutent, et c'est pour eux que les luttes internes entre la raison et quelque chose qu'il ne peuvent comprendre sont les plus vives et les poussent à se toujours se poser et renouveler la question. La foi ne suffit pas, pas plus que la raison. Mais là aussi tout n'est que spéculation, les profondeurs de l'esprit étant insondables, nombreuses sont les voies sans issues et les pièges abscons... 

Alors pour certains, en dernier ressort, la question ne se pose plus. Cela n'entre pas forcément en conflit avec le fait que pour eux, il n'y ait aucun sens, mais que ce sens ne peut-être trouvé en donnant une réponse définitive à cette question. L'essentiel ne semble donc pas la réponse en elle-même, mais ce qu'il y a derrière, la raison ou les problèmes qui y sont cachés. C'est un peu comme la question de l'existence du bien et du mal, on peut répondre que le mal n'existe pas car seul le bien existe, ou bien qu'il n'existe pas parce que le bien non plus n'existe pas. Il faudrait donc avoir une réponse plus complète...

Ainsi, parmi ces derniers combien ne se posent pas la question, parce qu'il ne se la posent plus ? Car si pour ces derniers ils ne l'ont pas vraiment posée, alors la ligne est loin d'être franchie et je les imagine mal se frayant un chemin pour donner sens et signification à l'existence. On retombe dans le marasme et la décadence dont il a été question. Mais si à l'inverse, ils ont cherchés en vain une réponse à une question vertigineuse sans réponse par la seule voie de la raison ou de la foi, la seule issue est alors de ne plus se la poser pour mieux la dépasser. Parfois, ce sont les problèmes qui sont mal posés, et s'ils l'étaient correctement, ces questions ne se poseraient pas de la sorte. On peut alors plutôt chercher les causes de ce survinvestissement intellectuel et même psychique qui parfois est excessif pour certains de nos contemporains, et rester  comme "époché" dans la suspension du jugement sur ces choses indicibles et inassignables, et parfois faire silence, un silence respectueux cela va s'en dire...

 

Portrait de borniol

faire silence et écouter

 ou alors un silence accompagné par Rodolphe Burger pour se substituer à la réponse problable d'edhel

Et puis c'est tentant de mettre du rodolphe Burger sur un billet au petit cailloux de Dieu, car que faire lorsque le silence s'installe sinon écouter ?

C'est drôle comme la radio de poch s'avère éfficace pour accompagner en paix les moments ou l'on relit, par la suite, les délires contenus et parfois rudes et abruptes. l Il suffit d'un morceau qui tombe a pic, "Chut" me chuchotait-on aux oreilles, en me relisant (ce que je n'ose faire que rarrement) en bloquant sur le "silence". Je vous dis pas le morceau qui suivit pour illustrer, mais la seule chose que je peux confirmer c'est que les vibrations étaient mystiques. Là aussi, l'inspiration se trouve ici et maintenant. Ecoutons ce qu'on a à nous dire, même si j'ai un doute à ce que seul "Rastaman know the truth" sur cette question la

 

Expérimentez la playliste aléatoire de la radio de poch, elle pourrait faire passer la fièvre, le vertige ou l'incompréhension qui se dégage de ce site, à la manière d'un suppositoire, doux pacificateur. Et Dieu sait s'il en nécessite parfois plus d'un ! enchainez sur d'autres morceaux ou zapper, cela vous assurera une fuite de ce site, remplis de mots et d"émotions qui parlent seulement à une minorité palmique, avec au moins un bon souvenir pour vos oreilles

Portrait de fabou

Le versant de la Montagne

Les réponses apportées à la question du sondage permettent d'entrevoir où nous nous situons sur le pont tendu entre sacré et profane en tant que groupe social et culturel - par groupe culturel j'entends groupe d'individus conformés à l'identiques, suivant les mêmes principes, la même Histoire, les mêmes coutumes, habitudes alimentaires, le même paysage etc... -.

Le sacré ne s'oppose pas au profane, il est absolu. Le profane lui se définie par opposition, négation du sacré. Ces 2 visions ne s'opposent pas strictement : l'une s'oppose à l'autre -le profane s'oppose au sacré- , l'autre existe par elle-même et est indépassable pour ceux qui l'adoptent. Le profane est né du sacré et n'est au final peut être qu'une de ses expressions "dégénérée".

La survivance quasi inconsciente de comportements de type sacré me laisse à penser que l'homme est intrinsèquement sur ce versant de la montagne. Peut-on affirmer ne pas croire en Dieu ? Oui mais cette non-croyance, cet indifférence la plus totale au sacré voire cette hostilité n'est-elle pas le fruit d'une conformation liée au milieu : des hommes baignés dans la Technique, où la perception économique et mercantile de toute chose - qui n'a jamais entendu quelqu'un annoncer qu'il se marie ou fait des enfants à telle période de l'année pour des raisons fiscales et non pas parcequ'il s'agit d'une période propice cosmiquement etc...  ? - tient lieu de vision unique de la réalité?

La désagrégation de la communauté qui a laissé place à une collection d'individus amassés dans des centres urbains ultra-denses, que plus rien ou presque ne rapprochent (très exagéré de ma part), a amené avec elle une pratique religieuse personnelle, domestique. C'est le prémisse à la disparition du sacré qui avait sens au sein d'une communauté dont il était le liant, le référentiel commun, la réalité partagé.

 

Ce constat - la disparition du sacré - peut amener 3 attitudes :

l'indifférence, qui sera celle de ceux qui ne se posent pas la question où se la pose et y répondent par la négative ou se la posent sans y apporter de réponse

le pessimisme : le sacré est constitutif de l'Homme, s'en priver est contre-nature, est une déchéance

l'optimisme : le profane est le fruit d'une évolution. Il tiendra lieu de Sacré à l'avenir, l'Homme n'est qu'un devenir, il emprunte la voie qu'il se trace.

La réponse se fait pour chacun suivant sa sensibilité et ses capacités d'abstraction du Milieu. C'est une réponse personnelle qui n'a plus rien de partagée.

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