"J'ai (très) mal au travail" Film documentaire de Jean-Michel Carré qui met en lumière les modifications profondes qui sont intervenues dans le milieu du travail et leurs conséquences souvent désastreuses à tous les niveaux de la hiérarchie. Des salariés de plus en plus nombreux ressentent un profond mal-être qu'ils ne parviennent pas à définir précisément. Beaucoup traversent des phases dépressives, aboutissant parfois à des suicides. Stress, harcèlement, violence, dépression reviennent de plus en plus fréquemment lorsqu'il est question du travail. Mais, au-delà des chiffres indiquant une augmentation des troubles directement liés au travail, Jean-Michel Carré tente de comprendre ce qui est réellement en jeu dans la vie professionnelle. Film diffusé sur Canal+ et sur Arte, voici 5 extraits vidéos; la première commence par le zapping de Canal+ (ATTENTION, un décalage sonore par rapport à l'image est possible, désolé pas terrible les extraits de dailymotion).
L'actualité rattrape ce billet, bien tristement... On voit arriver les symptômes de la maladie de nos sociétés qui veulent toujours gagner plus, en écartant un nombre croissant d'individus de l'accès au travail et pour d'autres, en leur faisant croire qu'il faut travailler plus et ce contre leur propre nature, et pour certains malheureux que l'on a plus besoin d'eux !
La source ici : http://www.bakchich.info/Le-clin-deuil-de-France-Telecom-a,08691.html
Orange innove dans son "management" des personnes : l'auto-suppression de l'employé. Recette : faire subtilement en sorte (guerilla psychologique) que le salarié se dévalue jusqu'à l'écoeurement pour qu'enfin il soit mûr pour le grand saut ou le sepukku ou ...
Comme pour les dominos, le plus faible, celui que la direction a réussi à lessiver le plus, à réduire psychologiquement à l'état de loque en détresse enclenche le mouvement, les autres suivront par effet d'entrainement. C'est ce que le PDG du moment (un certian M.Lombard) à qualifier de "mode du suicide". Lancer la mode, c'est la clé.
A tous les suicidés potentiels chez Orange, l'alternative consiste à détourner l'arme de soi-même pour la pointer ... (là je tiens à signaler un contenu inapproprié pour nous pauvres pêcheurs...). Plus sérieusement, la solution se trouve pour les salariés du mauvais côté du baton à se regrouper, s'informer mutuellement (pas besoin de proximité physique depuis internet...) afin de monter des stratégies de contournement de la contrainte : contre un management agressif user de méthodes agressives et collectives etc...
A ceux qui ne comprennent pas qu'un fonctionnaire avec emploi à vie puisse se suicider :
La question peut se poser. La réponse qu'on y apporte est révélatrice d'un état d'esprit.
Celui qui pense (en le vivant) que les conditions matérielles de l'existence sont seules garantent du "bonheur" (vision "mécaniste") ne comprennent pas (puisque pour eux les conditions de leur suicide ne sont pas réunis).
Celui qui pense que l'ultra-confort dispensé par notre société n'est pas une condition suffisante (ni même nécessaire) pour assurer le bien-être des individus qui la composent, peuvent concevoir de tels suicides.
Le 1er groupe - les "mécanistes" - me semble un peu "vulgaire" : des années d'évolution pour en arriver à une telle conclusion. Dieu est vraiment mort et il a amené l'Homme dans sa chute, ne laissant sur terre que des zones érogènes géantes avident de stimulations binaires : stimulées, bonheur, pas stimulées, malheur.
Le 2nd groupe veut le beurre et l'argent du beurre sans parler de la crémière. Si tu t'acharnes sur un objectif trop haut, même l'échec ressemble à une victoire.
Commentaires
2 ans plus tard...
L'actualité rattrape ce billet, bien tristement... On voit arriver les symptômes de la maladie de nos sociétés qui veulent toujours gagner plus, en écartant un nombre croissant d'individus de l'accès au travail et pour d'autres, en leur faisant croire qu'il faut travailler plus et ce contre leur propre nature, et pour certains malheureux que l'on a plus besoin d'eux !
La source ici : http://www.bakchich.info/Le-clin-deuil-de-France-Telecom-a,08691.html
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Topette
In the mood for...
Orange innove dans son "management" des personnes : l'auto-suppression de l'employé. Recette : faire subtilement en sorte (guerilla psychologique) que le salarié se dévalue jusqu'à l'écoeurement pour qu'enfin il soit mûr pour le grand saut ou le sepukku ou ...
Comme pour les dominos, le plus faible, celui que la direction a réussi à lessiver le plus, à réduire psychologiquement à l'état de loque en détresse enclenche le mouvement, les autres suivront par effet d'entrainement. C'est ce que le PDG du moment (un certian M.Lombard) à qualifier de "mode du suicide". Lancer la mode, c'est la clé.
A tous les suicidés potentiels chez Orange, l'alternative consiste à détourner l'arme de soi-même pour la pointer ... (là je tiens à signaler un contenu inapproprié pour nous pauvres pêcheurs...). Plus sérieusement, la solution se trouve pour les salariés du mauvais côté du baton à se regrouper, s'informer mutuellement (pas besoin de proximité physique depuis internet...) afin de monter des stratégies de contournement de la contrainte : contre un management agressif user de méthodes agressives et collectives etc...
A ceux qui ne comprennent pas qu'un fonctionnaire avec emploi à vie puisse se suicider :
La question peut se poser. La réponse qu'on y apporte est révélatrice d'un état d'esprit.
Celui qui pense (en le vivant) que les conditions matérielles de l'existence sont seules garantent du "bonheur" (vision "mécaniste") ne comprennent pas (puisque pour eux les conditions de leur suicide ne sont pas réunis).
Celui qui pense que l'ultra-confort dispensé par notre société n'est pas une condition suffisante (ni même nécessaire) pour assurer le bien-être des individus qui la composent, peuvent concevoir de tels suicides.
Le 1er groupe - les "mécanistes" - me semble un peu "vulgaire" : des années d'évolution pour en arriver à une telle conclusion. Dieu est vraiment mort et il a amené l'Homme dans sa chute, ne laissant sur terre que des zones érogènes géantes avident de stimulations binaires : stimulées, bonheur, pas stimulées, malheur.
Le 2nd groupe veut le beurre et l'argent du beurre sans parler de la crémière. Si tu t'acharnes sur un objectif trop haut, même l'échec ressemble à une victoire.
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