La joie n'est pas de mise en effet. Et puis, on ne peut pas faire qu'être joyeux car comme un tas de choses et de sentiments en particulier si on est joyeux c'est que parfois on est triste. Les 2 notions existent l'une avec l'autre. La joie seule, en elle-même n'existe pas, du moins en dehors de l'idée qu'on s'en fait. La joie ne se vit que si antérieurement on a expérimenté une certaine tristesse. Joie et Tristesse sont les 2 faces d'une même pièce mais aucun mot ne désigne cette pièce : la joitesse ou la trijoie ... L'une nous fait prendre conscience et ressentir l'autre et l'autre etc...

Avoir une vision sombre du monde n'empêche pas d'être joyeux bien que cette vision entraine parfois une certaine tristesse par le dépit qu'elle suscite. Etre lucide, donc avoir cette vision triste, permet de chercher à rendre perfectible ce qui nous attriste, et se faisant dans la démarche qu'on entreprend -concrète ou de canapé- , on trouve la joie. 

La joie, oui mais pas à n'importe quel prix. Les gens démesurément optimistes ( tout comme les pessimistes à outrance ) m'ont toujours apparus suspects et/ou "faibles", comme désireux de ne pas regarder un face ce qui leur est désagréable. Il faut chevaucher le serpent comme le disait un poch'ard céleste! L'insouciance nait de la transcendance. On sublime sa peur et là, on entre dans la Joie en dansant sur les décombres de la Démocratie, du Progrés, que sais-je... de tout ce dont on avait une représentation haute et que le temps nous a déprécié par lente érosion.

Pour écrire un peu sur l'article que tu cites, il y est fait mention du peuple versus les élites. Si les élites existent et sont bien indentifiables bien que protéiformes, le peuple lui ne me semble plus correspondre à quoique que ce soit. Il faudrait sans doute faire usage du terme péjoratif "Masse" ( avec majuscule tout de même ) pour désigner ce groupement d'ultra-individus paradoxalement tous conformes les uns aux autres ( du moins statistiquement : mêmes besoins, mêmes joies,etc...). C'est ainsi que l'Elite garde ses prérogatives, le pouvoir, la puissance qui aboutissent à la corruption à des degrés divers.  La Démocratie n'est pas exempte de corruption. Le niveau qu'elle peut  en supporter rend compte de son état de santé. Un des effets secondaires de la corruption de nos démocraties serait la montée en puissance de l'extrême droite (évoquée dans l'artcile). J'ai envie d'y ajouter l'extrême gauche, de tout ce qu'on qualifie de sentiment politique extrême. Cette radicalisation de la pensée politique est le risque encouru par tous ceux qui identifient Démocratie à ce qu'en ont fait certaines Elites corruptrices aux desseins interlopes. Qu'un tel risque existe ne doit pas empêcher la pensée critique, la remise en question, l'analyse. Lorsque des troubles apparaitront, des notions aujourdh'ui baffouées seront mises en avant pour justifier la répression. On taxera d'extrême tout ce qui ne va pas dans le sens du pouvoir, d'un pouvoir.

C'est le déphasage qui existe entre l'idée qu'on a de la Démocratie et ce qu'on en perçoit lorsqu'elle s'incarne qui rend triste. L'Homme conçoit la perfection mais ne l'atteint jamais et c'est sa malédiction ( pas la seule sans doute ). Tout n'est que limite, tout est devenir mais n'adviendra jamais. Il y a démocratie et Démocratie. La seule déception acceptable est celle qui n'altère pas sa foi.

Que la compréhension soit tout à fait secondaire est une caractéristique du poch' -observation faite après ces quelques années d'existence-.

Comprendre, c'est réducteur : on interpréte et on appelle cela comprendre. On comprend en s'induisant en erreur. Donc "pas comprendre" est l'attitude ( l'aptitude ou l'inaptitude ) la plus juste en ce qu'elle laisse toutes les portes ouvertes sans en franchir aucune. Ne pas passer le pas de la porte et aller se ballader sur les collines, dans les forêts, gravir les montagnes ou errer dans les couloirs pisseux de la Cité Mondiale.

La Démocratie est un faux semblant, un principe directeur qu'on ne peut que suivre tant bien que mal. Qu'elle ne soit que le pâle reflet de ce qu'elle se dit être ne la condamne pas. L'esprit tordu aspire à la droiture, l'esprit droit à sa distorsion.