Pour re-situer le contexte et en savoir plus sur les liens étroits que Mr Sarkozy entretient avec une bonne majorité des grands médias français, je vous invite à lire cet article décapant du monde diplomatique :
M. Sarkozy déjà couronné par les oligarques des médias ?
[...] Le nouveau livre de M. Sarkozy, Témoignage (Xo, Paris), paru en juillet, fut aussitôt salué par une couverture souriante du Point (la troisième en quatre mois) et, entre autres exemples, par un entretien d’une complaisance presque burlesque avec Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1. Pour l’intervieweur et patron de la radio privée appartenant au groupe Lagardère – qui comprend aussi Paris Match, Le Journal du dimanche, Elle... –, M. Sarkozy a cette qualité remarquable qu’il refuse la « docilité ». Une vertu qu’on sait très prisée par M. Arnaud Lagardère, dont Jean-Pierre Elkabbach est aussi le conseiller : en juin 2006, l’éviction d’Alain Genestar, directeur de Paris Match, coupable d’avoir publié en couverture une photo de l’épouse du président de l’UMP avec son compagnon de l’époque, démontra les limites de l’indocilité permise aux médias du groupe en question. Un patron de presse limogé pour complaire à un ministre et chef de parti ? Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas connu pareille marque d’allégeance journalistique au pouvoir politique [...]
Source : Le monde diplomatique (09/2006)
Pour ceux qui douteraient encore de la connivence entre Mr Sarkozy et certains grands patrons des médias, en voici encore une bonne couche !
Nicolas Sarkozy, 25 ans d'investissement dans les médias
[...] Nicolas Sarkozy lâche souvent cette mise en garde ironique aux journalistes : "C'est drôle, je connais tous vos patrons..." Ce n'est pas une fanfaronnade. Vingt-cinq ans d'investissement ont porté leurs fruits : même s'il est loin d'avoir avec tous des relations amicales, le président de l'UMP n'ignore aucun dirigeant des médias. Il connaît leur parcours, l'état capitalistique de leur groupe, leurs rivalités de pouvoir, leur vie privée [...]
Source : Le monde (20/02/2007)
.... Heureusement, il semble rester quelques moutons noirs comme la direction de France 3
Voici le texte du communiqué de la Société des Journalistes de France 3 :
Nicolas Sarkozy se verrait-il déjà à l'Elysée ?
Trépigne-t-il déjà en s'imaginant bientôt disposer des pleins pouvoirs ?
Sans doute grisé par les sondages qui le placent en tête du premier tour, le candidat UMP s'est récemment laissé aller à une petite crise d'autorité dans les locaux de France 3. Une sorte de caprice régalien que l'on croyait appartenir à d'autres temps, ceux de la vénérable ORTF. M. Sarkozy a en effet menacé de « virer » notre direction. Comme ça, sur un coup de tête. Parce qu'elle n'a pas daigné lui dérouler le tapis rouge et accourir immédiatement à sa rencontre lorsqu'il est venu, le 18 Mars dernier, participer à l'émission France Europe Express, présentée par Christine Ockrent.
À peine arrivé, Monsieur le Ministre-candidat se laisse d'abord aller à quelques grossièretés, estimant que cette émission « l'emmerde » et qu'il n'a pas envie de la faire !
Ensuite, le voici vexé de devoir attendre dans les couloirs de France 3 pour être maquillé, d'autres invités occupant déjà les lieux (et oui, France 3 ne dispose que d'une salle de maquillage). Coupable de ce «crime de lèse-Sarkozy », voici notre direction sur la sellette. « Toute cette direction, il faut la virer », a lâché le candidat UMP, comme le rapporte le Canard Enchaîné du 21 Mars 2007. « Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. ça ne va pas tarder ».
Les Français sont désormais prévenus ! L'une des priorités de Nicolas Sarkozy s'il est élu président de la République sera de couper des têtes à France 3. A la trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes. Le Ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui semble manifestement pas suffisamment docile. Comme cette récente provocation gratuite à l'adresse d'un journaliste du service politique « ça ne doit pas être facile de me suivre quand on est journaliste de gauche ! ». Désormais, c'est à la direction qu'il veut s'en prendre ?
La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne peut qu'être scandalisée par une telle attitude de la part d'un candidat à la plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M. Sarkozy puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l'indépendance des chaînes de service public. Non, Monsieur Sarkozy, les journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne sont pas et ne seront jamais vos valets. Ils résisteront à toute menace pesant sur leur indépendance. Si nous devons des comptes, ce n'est pas à un ministre-candidat, mais aux millions de téléspectateurs, qui regardent chaque jour nos journaux d'information.
Par respect pour eux, pour leur intelligence, nous n'accepterons jamais aucune forme de mise sous tutelle politique. Ni de votre part, ni de la part d'aucun autre candidat.
À bon entendeur.
La Société des Journalistes de France 3. Le 23 Mars 2007
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Commentaires
la gauche
les cons...
"Les cons m'emm...et m'ont toujours emm...." Et pareil pour les cons de droite, de gauche ou du centre :)
Merci Humbert pour ce jugement et cette lucidité d'esprit... si je peux me permettre une seule chose : je te conseille personnellement de suivre cette Poch Thérapie méditative n°1 pour les haineux
En tout cas chapeau Humbert, car tu es le premier anonyme à oser commenter (enfin) un de nos billets...J'espère que ce n'est que le début, et que l'on verra arriver bientot de nouvelles contributions et/ou commentaires des gens (plus constructifs si possible) car c'est quand même pour ça que ce site à été crée.
-- borniol
POUR MA FILLE LUDIVINE
par delà Droite et Gauche
Humbert, tu inaugures le premier billet haineux de ce jeune site. Félicitations. Malgré les points de suspensions on sent toute l’agressivité du propos.
Tu imagines la gauche comme un « gauchiste » imagine la droite. Je pense que tu utilises les termes « frustration » et « jalousie » parce que nous sommes en pleine campagne électorale. Les courants de pensées politiques existent par delà les élections.
L’expression « négationnisme du libéralisme » est mal choisie : « négationnisme » par extension désigne la minimisation d’un crime historique or j’ai cru comprendre que pour toi le libéralisme n’est pas un crime.
Autre mot fort que tu emploies : « nazisme » dans l’expression « nazisme de la pensée unique ». Il est tentant de faire usage de termes vigoureux pour donner du relief à son propos mais ce faisant on risque d’aseptiser le mot fort qu’on a sciemment détourné.
Tu ne mentionnes jamais dans ton commentaire l’article qui t’a fait réagir. Qu’en penses-tu ? La collusion entre N.Sarkozy est certains groupes de presse est-elle avérée ou est-ce un mensonge entretenu par une certaine presse de gauche ? etc …
Bref, j’ai bien compris ton propos, c’est juste la haine qu’il dégage qui me met mal à l’aise. Tu devrais méticuleusement décortiquer ton jugement afin de déterminer ce qui relève du fantasme et ce qui relève de la raison. Essaie de rencontrer des gens qui se disent de gauche pour comprendre les fondements idéologiques de leur conviction politique. Eux profiteront peut-être de tes idées de droite, en corrigeant la vision biaisée qu’ils ont de ce courant de pensée politique.
La conviction politique des uns et des autres n’est que l’expression de l’instinct de survie. Cette expression diffère suivant que l’on est à gauche ou à droite ou de toute autre couleur politique. Il n’y a pas de différence si fondamentale que ça entre des individus qui se réclament de la gauche et ceux qui se réclament de la droite.
par delà le bien et le mal
(faut-il y voir un lien avec le dernier sujet, dans ce cas, est ce respectivement ? ;o)
bref, humbert, je crois qu'il faut qe tu commences par diogene et les cyniques.
ca sera très bon pour toi en première approche.
après, pour répondre à ta question :
j'en sais rien pour le moment, mais vais y réfléchir.
peut être du marx ? ou ses instanciations.
(mais, j'aime bien chez lui le fait que le travail en groupe crée plus de valeur ajoutée que le travail isolé, et que cette valeur ajoutée doit être répartie dans le groupe (je ne rappelle pas ici une des mamelles de la république - et oui, elle en a 3 !!). apres, il faut voir une certaine équité dans la valeur ajoutée je pense.
mais le but des politiques en ce moment n'est il pas de redonner une valeur au travail, justement.
sinon, comme autre responsabilité de la dérive dont tu parles, je pense que c'est lié à la recherche de pouvoir. mais pour moi, la gauche (ou du moins, les idées que j'en ai) a (ont) plus vocation à critiquer le pouvoir qu'à l'exercer. je vois même ca dans la définition de la gauche: la critique du pouvoir en place).
apres, faut creuser... ( et j'ai pas que ca a foutre pour le moment ;o)
mais interessant ton problème. (d'ailleurs pourquoi qui dans ta question et pas quoi ?) ("quoi est responsable de leur dérive idéologique?" c'est une belle phrase aussi).
a pres, merci pour ces participations chers inconnus. surtout n'hésitez pas.
et ouais.
Violence verbale...
Salut edhel, l’anonyme du commentaire « par delà Droite et Gauche » c’est moi fabou.
Un petit problème technique m’a privé de la paternité du propos. Je devrais signer mes interventions d'un "fabou l'anonyme".
Sur le poch’power on peut dire pas mal de chose mais il faut y mettre la forme. Sans vouloir édicter des règles, il me semble que des propos comme ceux D’Humbert sont à proscrire. Pourquoi ? Cette forme de communication est inutile. L’intention de celui qui écrit de telle chose est l’agression physique. Au lieu d’écrire il faut en venir aux mains. Sur internet c’est impossible alors autant s’abstenir pour éviter toute frustration. J’ai personnellement dû me forcer pour répondre quelque chose d’intelligible au commentaire d’Humbert. Le discours qui transpire la haine manque de rigueur. Pas trace de raisonnement, aucun désir de dialogue, de communication réciproque, pas de raisonnement, de réfutation, … Rien où presque : quelques lambeaux de pensée auquel il faut se rattacher pour esquisser un semblant de réponse attérée ... A propos de ta vision d’une gauche en perpétuelle opposition, critique d’un pouvoir auquel elle n’a pas vocation à accéder, c’est une idée intéressante qu’il te faudrait prendre le temps de creuser je pense. Imagines-tu la gauche comme un courant de pensée politique qui se doit de rester "pur" en évitant la corruption du pouvoir ? Si une Gauche qui accéderait au pouvoir ne serait déjà plus une Gauche, que serait-elle ?Vu de l'extérieur
On le savait déjà mais comme ce type de reportage ne passe pas en France, ce sont nos voisins les suisses qui s'y collent:
-- Topette
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