« la peur ne peut se passer de l'espoir et l'espoir de la peur »
— Spinoza
Acheter Poch et dons de poch   Suivre les poch sur Facebook Suivre les poch sur Twitter Regarder les films de poch    Popup pour Ecouter la radio des poch

Sur la télévision

Portrait de borniol

De l'info sans info, une censure sans censeur, information minimale pour mémorisation minimale

"... Le principe de base de la censure moderne consiste à noyer les informations essentielles dans un déluge d'informations insignifiantes diffusées par une multitude de médias au contenu semblable. Cela permet à la nouvelle censure d'avoir toutes les apparences de la pluralité et de la démocratie.Cette stratégie de la diversion s'applique en premier lieu au journal télévisé, principale source d'information du public."
Extrait de l'article
De l'info sans info, une censure sans censeur, information minimale pour mémorisation minimale

Pour prendre un sujet concret de censure ou considéré comme tabou par nos grandes chaînes de télévision , il suffit de se poser la question : Peut-on parler de télévision à la télévision ?.

Pierre Carles s'est posé cette question, et a développé aux travers de ses films une critique de l'espace médiatique, dont il dénonce les connivences croisées. Parmi ses travaux, une trilogie de documentaires Pas vu, pas pris, La sociologie est un sport de combat puis Enfin pris ? qui met à nu les cuisines des grands médias français et leurs liens incestueux.

Pas vu pas pris n'a jamais été diffusé à la télévision et pour cause : il relate l'histoire d'un autre documentaire Pas vu à la télé, lui-même commandé, puis censuré par Canal+

D'autres si sont penchés, comme Pierre Bourdieu ou encore Serge Halimi dans son récent livre Les nouveaux chiens de garde qui met à plat les liens entre les journalistes et les hommes politiques et comment cela influence les lignes éditoriales des grands médias français :
« Un petit groupe de journalistes omniprésents - et dont le pouvoir est conforté par la loi du silence - impose sa définition de l’information-marchandise à une profession de plus en plus fragilisée par la crainte du chômage. »

Il explique aussi le peu de cas qui est selon lui fait des mouvements sociaux, et la place prépondérante des faits divers dans les journaux télévisés. Il reprend la thèse selon laquelle « le fait divers fait diversion », selon la formule de Pierre Bourdieu, qui a préfacé ce livre.

Pierre Bourdieu, lui il écrivit un petit ouvrage, Sur la télévision, où il chercha à montrer que les dispositifs des émissions télévisuelles sont structurés d'une manière telle qu'ils engendrent une puissante censure de toutes les paroles critiques de l'ordre dominant.

Voici quelques références sur ce sujet (omniprésent par les temps qui courent) très intéressant, et que vous pouvez approfondir

  • en lisant Le Plan B, journal français de critique des médias et d'enquêtes sociales.
« Le Plan B est un journal indépendant, financé exclusivement par ses lecteurs ; son capital est réparti à parts égales entre ses fondateurs ; la publicité y est hors-la-loi. Il n'est lié à aucune organisation politique et s'oppose à la fois aux patrons qui plastronnent, à la droite qui les engraisse, à la gauche qui les courtise. » Le journal entend donc combattre (et « détruire ») ce qu’il nomme « le Parti de la Presse et de l’argent (PPA) »
  • ou Acrimed, (Action Critique Médias), Constituée en "Observatoire des médias", Acrimed réunit des journalistes et des salariés des médias, des chercheurs et des universitaires, des acteurs de la vie associative et politique

Pour parler de ZaleaTV et de leur devise qui est la liberté d'expression, mieux vaut les laisser s'exprimer. Voici donc comment se définit ZaleaTV : Une télévision libre ! Libre de quoi d’abord ?

  • libre au regard de sa totale indépendance vis à vis de quelque groupe associatif, politique, industriel, financier, philosophique ou religieux que ce soit, et son absence totale de connivence et d’accointance avec quelque détenteur de pouvoir que ce soit.
  • Libre parce que celles et ceux qui font Zalea TV ne dépendent que d’eux-mêmes et de personne d’autre (pas de patrons, actionnaires, autorités de tutelle, chefs, directeurs, etc,...)
  • Libre parce que quiconque peut s’exprimer à cœur ouvert en direct sur son antenne et y dire, faire et montrer absolument tout ce qu’il veut, sans contrôle préalable (tant que c’est compatible avec les Droits Humains fondamentaux)
  • Libre grâce à tous les volontaires et bénévoles qui participent librement, et sans contrepartie autre que le plaisir qu’ils y prennent, à l’animation de cette chaîne associative.
  • Libre d’être non-alignée, irrévérencieuse et subversive, parce qu’on ne voit pas pourquoi il n’y aurait que la télé qui n’aurait pas le droit de l’être.
  • Libre de s’interdire d’interdire la querelle, la subjectivité, l’invention, la polémique, l’injure, l’innovation, le débat, la mauvaise foi, l’imagination, la dispute, la controverse, la rêverie et tutti quanti...
  • Libre d’attaquer le loft de Loft Story pour libérer les poules et les otages, d’accepter de diffuser sur Canal Sat ou en pirate, de postuler à la Télévision Numérique Terrestre nationale, d’éteindre les télés dans les rayons de la FNAC ou de Carrefour, de perturber le siège du Parti Socialiste ou de l’UMP, d’arrêter de faire de la télé...
  • Libre de constater que le monde de la télé se divise en deux secteurs : celui qui bidonne et puis l’autre... qui se bidonne
Extrait de http://www.zalea.org/spip.php?article530

Illustration par les images et les paroles :

Pour situer l'action qui situe le moment de la rédaction de ce billet qui date de quelques jours (c'était le 17 Janvier à 0h30) déjà au moment où celui-ci sera en ligne, je regardais en différé d'une émission de ZaleaTV (L’actu par derrière du 11/01/2007)

Parmi les sujets de cette émission, le problème des banlieues et la façon dont les médias (principalement nos grandes chaînes de télévision) aborde le sujet. Ce reportage réalisé par Christophe-Emmanuel Del Debbio, dont le récent travail à abouti sur un film documentaire traitant des banlieues et des médias "Banlieues : Sous le feu des médias (2006)", s'est rendu à une conférence/débat sur ce même thème "Médias et banlieues" ou David Pujadas, présentateur du 20h de France2 répondait aux questions du public, à la maison de la mixité. Il a ainsi pu voir "en vrai" not cher présentateur s'embourber et ayant beaucoup de mal à comprendre les questions qui lui était adressées. Celà vaut bien un petit rappel.

Pour vous relater l'état d'esprit de Mr Pujadas et sa totale déconnexion par rapport aux vrais gens, le "monde du dehors" ou "ces vrais jeunes de cité" que l'on ne voit que très rarement sur les plateaux TV pour débattre et parler des banlieues, mais que l'on montre plus régulièrement dans des reportages docu/fiction ou ce sont plutôt des "ptits voyous" coursés par une brigade de police jouant les cowboys, voici un best-of de ses propos restranscris.
«
Question du public : Quelle est la banlieue pour vous aujourd'hui, qu'elle est la banlieue que vous voyez, que vous présentez aux médias..?
D.P : ...C'est difficile de dire "la banlieue"... ...la banlieue. euh.... ... Neuilly, c'est aussi la banlieue..donc euh...je ...je... je serais pas vous répondre...euh .., c'est les soldes à Créteil... Voyez ? c'est une diversité de situations tellement énorme !
Question du public : Pourquoi ne voit-on pas ces jeunes plus souvent dans des débats ou des émissions télévisées ? ...
Réponse de D.P : On les voit en tout cas dans des reportages...
(huées dans la salle..)
D.P : euh... On les voit jamais dans les débats ?
»
un peu plus loin .... D.P répond à la question du rapport entre les journalistes et la politique, ce que l'on appelle la connivence.
«
Réponse de D.P : Moi, si je fais ce métier, c'est pour rencontrer des gens. J'ai envie.
Public : Et les autres ?
DP : .... moi, j'ai envie de déjeuner, aujourd'hui, avec Arnaud Montebourg, demain avec François Chérec, qui je crois est venu ici vous parler...euh après-demain, euh...avec euh.. Azouz begag (ou un autre nom connu du style). Voilà.. C'est ça mon métier, mais pas plus l'un que l'autre. J'ai envie de rencontrer tout le monde.
Public : Oui, mais là vous parlez des gens qui sont au pouvoir, mais les gens qui ne l'ont pas ?
D.P : Oui, mais les gens qui sont au pouvoir aujourd'hui, seront dans l'opposition demain, ils n'auront alors pas de pouvoir...
Public : Non mais pas ceux là... disons plutôt alors la société civile..
D.P : (sourires).. Des gens normaux ?... (sourires), si je déjeune avec mon meilleur ami, c'est un "gens normal !" (éclat de rire de D.P).
(Huées dans la salle... on entend même quelqu'un du public : "Faudrait pas nous prendre pour des crétins, non plus !)
»
Les mots sont lachés, ce qui reflète bien que dans la sphère de Mr D.P, les gens normaux n'existent pas en dehors du cercle des gens qui sont au pouvoir ou qui ont de l'influence.

Pour re-situer le personnage, David Pujadhas est cet homme qui est filmé (séquence d'un des premiers DVD ou bonus du Zalzap de ZaleaTV), qui lors d'une conférence de rédaction, hors antenne, au moment ou il découvre les images de l'avion se scratchant dans une des tours du world trade center, s'exclame :
"Génial !"... Oui ça paraît gros, mais ca s'est pourtant passer comme cela, malheureusement, une caméra traînait.
Il parlera par la suite de la commémoration des attentats du 11 septembre 2001 (lors d'un J.T, interview de Jean Réno) en ces termes "Cet évènement dont on fêtera les 5 ans lundi". C'est récurrent chez lui, comme pour les incidents des banlieues en 2005 dont on a fêté le premier anniversaire, on fête l'anniversaire de cette catastrophe.... En effet pour lui, c'est du spectacle, du gros fait divers qui va mobiliser l'antenne, des journalistes... bref c'est génial...

Suite à ce florilèges de conneries déversées par D.P, on arrive alors au sommum de cette émission avec l'évènement inédit présenté par Christophe-Emmanuel Del Debbio, en direct de ZaleaTV, et que je pouvais manquer de vous retranscrire :

dp

Voix Off de C-E.D.D : "On nous signale que David Pujadas, né en 1964, 5 ans 1/2 de journal de 20h, signe particulier : Prompteur. On nous signale sa disparition de sa capacité de réflexion, de sa déontologie, de l'hémisphère droit de son cerveau !... Il faut informer les téléspectateurs...c 'est en tout cas, ce qui m'est apparut quand je l'ai vu en vrai lors de cette conférence à la salle de la mixité"

Voici un aperçu de ce que l'on peut entendre par les temps qui courent, sur une chaîne de télévision assiocative et citoyenne, qui comme son nom l'indique est faite par des citoyens pour des citoyens. C'est sans doute ce qu'il manque aujourd'hui dans notre PAF : Un espace de liberté d'expression télévisuel libre, non censuré, non marchand, ou les programmes qui sont diffusés s’échangent, se regardent, se discutent, se critiquent, se confrontent mais en aucun cas ne se vendent, ni ne s’achètent.

Alors n'hésitez plus ! Eteignez vos postes de télévisions "surtout au moment du 20h" ! .

 

Avis de poch
(1 vote)

Commentaires

Portrait de borniol

dormez en paix citoyens

Retour après 2 ans, les choses se confirment de mieux en mieux.

Depuis Zalea est mort et Bourdieu aussi... ah la télé libre :) En attendant, il nous faut revenir au net et au créations avec tout pleins de belle découverte collaboratives et artistiques comme le tigre dont j'entends de plus en plus parler. kesako le tigre ? C'est un curieux magazine curieux... vraiment bien barré, sans pub biensûr,... pour rire et réflechir et qui officiellement, porte un regard singulier, rare, à contre-courant de l’uniformisation ambiante :)

D'ailleurs l'histoire du tigre est bien curieuse ... Et faut voir la tête des auteurs.

Abonnez-vous, et mettez un tigre dans vos chiottes !

-- Topette

Poster un nouveau commentaire