Sur place un autre couple est à table, un autre nous rejoindra dans le courant de la soirée. Ce soir, Hikari fera 3 couverts. L'atmosphère s'impose et les conversations sont feutrées, un des couples parlent même à voix basse, ambiance de conspiration. Tout en conversant comme à confesse, on écoute cette musique japonaise ( gagaku ? ) que j'apprécie tant ( surtout dans les transports en commun parisiens - que ne ferais-je pas pour m'extraire - ) et on sirote notre apéro japonais ( tout est très japonais dans ce restaurant japonais ) à base de prune : légérement liquoreux, pas trop fort en alcool. "Subtil" je crois que c'est l'adjectif qui convient.
La carte n'est pas très impressionnante. Assez limitée, mais je crois qu'il vaut mieux ne pas trop se disperser. Chaque plat de la carte sera cuisiné avec le souci de la perfection. La cuisine comme un art. J'imagine une espèce de cérémonie culinaire méticuleuse et solennelle. Le repas : 1entrée ( thon masséré ) suivie d'une autre ( salade indescriptible à base poisson cru ), des sushis, un plat ( tempura, t'en pourra plus : des fritures de légumes, de fruits de mer) , 1 thé amère. Impressions gustatives : des saveurs chargées ( wasabi, gingembre, poisson cru, riz ), il y a avec chaque plat un élément qui facilite la digestion : gingembre , choux rapé ( ? ). Délicate attention. On a le sentiment qu'on ne sera jamais rassasié mais il n'en est rien. On a le ventre plein sans être « ballon »
En fin de repas, on croit digérer mais en fait on médite. Je n'ai jamais fini un repas dans cet état. Il n'y a que chez Hikari que cela m'arrive. A chaque fois, c’est une agréable surprise. Je me observe mentalement et me dis que là je suis décidemment bien, très bien. On se regarde avec Stéphanie, on se sourit, je sais quel ressent la même chose. Le chef sort de sa cuisine et fait le tour des tables ( 3 ce soir ). Il arrive à pas feutrés, il est tout timide, il regarde presque ces chaussures, une certaine retenue asiatique peut-être ( japonaise en tout cas ). On lui dit tout le plaisir qu'on a eu à manger sa cuisine et il nous en remercie. On a envie de lui dire à nouveau merci, de s'épancher, de se mettre à genoux les mains jointes pour lui expliquer ce qu'on ressent…
Nous sortons de table heureux. Dans quelle mesure ce que l’on mange à une incidence sur notre comportement ? ( Les végétariens parlent volontiers des carnaciers agressifs : le carnivore sanguin contre l’herbivore placide ). Nous faisons quelques pas dans les ruelles d'Orléans bras dessus bras dessous, contents d'avoir passé quelques temps en dehors du monde, dans ce restaurant-univers à nul autre pareil.
hikari
28 rue de la poterne
45 000 ORLEANS
02 38 62 28 00
Commentaires
de mieux en mieux le poch'power
je fais bien des billets sur le sport ...
c'est vrai
Rien ne va plus
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