A la terrasse d'un café, nous taquinions tranquillement l'échiquier en compagnie de pintes, lorsqu' ...un inconnu offra au couple voisin, 2 places de dernière minute pour la pièce de Jacques Weber "Sacré nom de Dieu !" qui se jouait au théatre d'en face...
Quelques minutes auparavant, en voyant l'affiche du theatre d'en face, je repensais à cette promo énervée de Jacques Weber sur le plateau de Ruquier ou il s'était bien mis en colère face à ce "pseudo journaliste politique et critique de paris" de Zemmour, mais ce que j'avais retenu c'était cette pièce ou l'on découvrait un Flaubert loin de la littérature de ses oeuvres, au travers de ses correspondances.
Le hasard faisant bien les choses.... le couple ne montrait guère de motivation pour accepter cette invitation surprise. On ne pouvait laisser ces 2 billets s'en remettre au vent, et laisser ces 2 fauteuils vides. Edhel se leva, et 2 minutes plus tard nous étions au premier rang de la pièce qui venait de commencer.
Ce fût pour ma part terrible et grandiose ! Un peu brut de colère mais tellement vrai ! Du sacré texte de poch avec 2 acteurs remarquables. Courrez-y ou attendez à la terrasse d'en face qu'on vous offre des places :)
Pour s' y rendre : La pièce de théatre
Commentaires d'une internaute :
"Gustave et Eugêne", c'est la correspondance entre l'auteur de "Madame Bovary" et le compagnon de solitude qu'il imagine: son jardinier. Dans ces lettres, Flaubert se dévoile, se livre totalement: il se confie à Eugêne, laissant libre court à ses colères, ses dégoûts,ses tendresses.
"Gustave et Eugêne", c'est une heure de langage cru, de texte "brut", sans convention,. C'est non seulement Flaubert-auteur obsédé par la perfection de l'écriture- mais aussi Flaubert dans son siècle: juge de son épouse, des conformismes et des vanités qui la caractérisent. C'est ainsi que transparit encore mieux la cruauté lucide de son langage. Qu'il parle d'amour, des femmes ou de la poésie, Flaubert ne prend pas de gants pour distribuer les coups à la bêtise. C'est donc sans réserve qu'il écrivait et c'est sans réserve que Jacques Weber, seul sur scène, s'empare pour une prestation époustouflante d'un acteur rare et sincère.
Par une suite d'orage, le rideau se lève sur un décor simple et dépouillé: une chambre garnie d'une table commune et de deux chaises.Insommiaque, l'écrivain écrit, s'arrête, s'emporte éparpillant les feuillets, les lettres. Pour entrer dans la peau de son personnage Jacques Weber apparaît bedonnant. Dans la solitude de la campagne normande, Gustave imagine un compagnon: son jardinier Eugêne à qui il se confie. Il laisse libre cours à ses colères, à son désespoir, à ses tendresses. C'est l'auteur de Madame Bovary qui se dévoile, juge son siècle et ses contemporains avec ironie et une certaine cruauté dans un langage cru sans concession. Il livre à Eugêne ses conceptions sur l'amour, le sexe, la poésie, l'écriture, les idées reçues, les vanités. Il égratigne au passage le sentimentalisme romantique d'un Lamartine, d'un Musset. Un des temps forts de la pièce est certainement celui où, debout sur la table, il se moque de l'Académie Française en imaginant l'éloge funèbre qu'il ferait de Musset. Il part en guerre contre le laid, le faux, l'hypocrisie à la manière d'un misanthrope.
http://membres.lycos.fr/dorothee/weber.html
Jacques Weber : "Une pensée libre et jubilatoire où s'expriment à la fois dans les entre lacs de la passion le stoïcisme et la misanthropie, l'amour et le nihilisme, la cruauté et le grotesque. On découvre un être attachant, un grand personnage de théâtre perdu dans ses contradictions, ses passions et sa mauvaise foi. Un Flaubert que seule sa correspondance pouvait nous faire connaître, à l'antipode de l'image d'Epinal de l'Ermite de Croisset. Ses prises de position sans mesure, sa révolte contre la bêtise humaine et les aberrations de la société trouvent un écho dans notre actualité avec une rare justesse.... "Entrer dans la correspondance de Flaubert c'est comme plonger dans un ouragan. Un ouragan qui vous empoigne et vous précipite au gré des humeurs de l'écrivain, sur les récifs de sa révolte, vous dresse contre les falaises de la bêtise qui l'étouffe, vous engloutit dans les abysses de son désespoir, vous roule aux déferlantes de sa colère avant de vous échouer sur le rivage serein de sa plénitude créatrice. Vous en sortez exangue, saoulé et rincé mais diablement d'aplomb, prêt à y retourner tête baissée. (...) Le verbe de Flaubert et la plénitude de ses images annoncent un Falstaff, un Don Quichotte, un Alceste. Nous sommes dans la démesure des sentiments et tout à coup au Théâtre." | ![]() |
-- Topette
Commentaires
Pour avoir d'autres places
C'est quel café déjà ? :)
Pourvu que ça dure...
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