[...] Après Danyel Waro, il y a Christine Salem. Son maloya est pur – des percussions, du chant, des harmonies vocales – et dur, enragé, amer, intransigeant. Créole, Christine Salem chante parfois dans une langue inconnue, en transe. Il y a une paire d’années, elle part aux Comores et à Madagascar, à la recherche de ses origines, et découvre une tribu qui parle la même langue mystérieuse.
Dans ce pays maloya, l'Île de la Réunion, où les morts parlent aux vivants, elle remplit ses cahiers d’écriture au milieu de sommeils agités. Mais la plupart de ses chansons naissent sur scène, au cours de séances extatiques. Dans ces moments d’intense créativité, la jeune femme est littéralement traversée par un flot de paroles et d’émotions. Vecteur ou médium, elle fait don de son corps tandis qu’à travers son esprit les ancêtres guident sa plume, mugissant leur révolte dans un culte saisissant aux esclaves marrons. Lire la suite ...
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