Comment peut-on empêcher une goutte d'eau de se dessécher ? Il suffit de la jeter dans la mer
— Samsara
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Romain Dudek - Le tango des assassins

Portrait de borniol

Cover (front)
...C'est au hasard d'un jeu concours à la con posté sur son blog ou Romain Dudek mettait à contribution notre coté poch, que j'ai découvert cet artiste musicien qui m'a surpris et beaucoup plu.. Alors voici un titre de son dernier album "Poésie des usines" : Le Tango des assassins
Chronique de Philippe Barbot (TaxiRecord - label indépendant) :
Dans le temps, il y a quelques décennies , on appelait ça des « chanteurs engagés »... Style barbus en colère fustigeant la vilaine société de consommation et les méchants marchands de canons. Aujourd'hui, ça sonne un tantinet désuet, même s'il y a toujours -et sans doute plus que jamais- de quoi râler, tempêter, se révolter. Romain Dudek ne s'en prive pas. Les étiquettes, il s'en soucie comme de sa première corde de guitare: pourfendeur d'idées reçues, chantre de la contradiction, troubadour à rebrousse poil, baladin contestataire, appelez le comme vous voudrez. Lui se contente de pousser, en chansons, ses coups de gueule comme ses coups de coeur. A la limite, s'il fallait le cataloguer, il préfèrerait l'appellation de « bon à rien », titre ironique d'un de ses précédents disques. Bon à rien mais prêt à tout, toutes les luttes, toutes les solidarités, toutes les colères, pourvu qu'elles lui semblent légitimes et humaines. Comme il dit: « Je revendique haut et fort mon indépendance vis à vis de toutes les institutions, chapelles ou drapeaux. Mais ça ne m'empêche pas de réfléchir, de discuter, d'observer, de critiquer... » Sur son dernier album, « Poésie des usines », le quatrième d'une jeune mais prolixe carrière, il y a une chanson qui a déjà beaucoup fait parler d'elle. Elle s'intitule « Bernadette n'aime pas les enfants », moqueuse pochade contre l'hypocrisie charitable
[...]

Dans ce nouveau disque, « Poésie d'usine », on retrouve, encore transcendée par la maturité, la fougue d'un Romain toujours nullement prêt aux concessions et à la résignation. Ainsi, le titre éponyme est dédié aux 48 salariés de l'entreprise dieppoise Palace Parfum, qui virent leur usine déménagée en douce, pendant les vacances de Noël 2002. Hasards du calendrier, les patrons indélicats viennent d'être condamnés, par contumace, à trois ans de prison ferme... Comme chante Romain, «dans les ateliers, dans les cantines, y'a d'la poésie dans les usines... » « Le Tango des assassins », lui, fait virevolter une ronde de dictateurs sanguinaires, « de Mobutu à Pinochet, de Napoléon à Pétain ». Dans « 40 vierges », l'artiste s'adresse sur le mode satirique aux apprentis kamikazes embrigadés, à qui l'on promet un paradis de luxure éternelle... « Qu'est ce que tu préfères » interroge ailleurs Romain Dudek, « entre le cynique et le vulgaire, entre le flic et le gangster, le faux-cul et le faux-frère...? » « Salauds de pauvres », sur une sorte de tempo disco cannibale, flingue à bout portant les clichés véhiculés aussi bien par le beauf moyen que par certains hommes politiques. Mais le Dudek caustique et fort en gueule cède parfois la place à un Romain tendre et lyrique, comme dans « Etoile », poème à la beauté fiévreuse, « Ou est mon enfance », ode nostalgique aux jours heureux, ou surtout « Melissa », émouvant portrait à la douceur chaloupée d'une jeune fille « pas normale », sans doute inspiré par les ateliers vocaux que l'artiste a déjà animé dans sa ville pour des handicapés mentaux. « Je suis africain » revendique t-il ailleurs sur un souple tapis de choeurs percussifs, allusion à un père prénommé Brahim, ce qui ne l'empêche pas de clamer « A mort l'amour », passionnelle ballade ... d'amour à mort. « Je ne veux pas de faux semblants, je ne veux pas être un souvenir, je ne veux pas être un sourire, je ne veux pas être patient ». A à peine trente ans, Romain Dudek, le baroudeur du verbe, le trublion de l'émotion, l'iconoclaste tendre, a encore tout le temps d'être impatient.

Chronique de Philippe Barbot (TaxiRecord : label indépendant)

Alors soutenez-le, c'est grâce à l'encouragement de ses proches et du soutien des gens qui l'écoutent et l'ont aidés qu'il a repris confiance pour finalement sortir son album au printemps dernier.

Avis de poch
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