c'est un livre parfois chiant, mais quand je vois le nombre de pages que j'ai marqué sur le bouquin, c'est une mine de connaissance basée sur des résultats d'expériences.
Tous les résultats ne sont pas expliqués par la théorie et les explications, au moment de la rédaction n'étaient pas encore établis ou au moins pouvaient être soumis à controverse ou approfondis.
on y apprend par exemple:
la dépense gâchée: on dépense de l'argent pour réserver 2 week-end une chère et l'autre moins mais plus prometteur, 54% optent pour se rendre au week-end le plus cher. => l'individu reste sur une stratégie ou une ligne de conduite dans laquelle il a préalablement investi (en argent, temps, ou énergie) au détriment d'autres plus avantageuse. ("c'est le cas quand on s'efforce a terminer un bon vin éventé au lieu de se délecter du vin habituel).
c'est l'écueil du piège abscons.
"comme l'escalade de l'engagement, le piège abscons procède de cette tendance qu'on les gens à persévérer dans un cours d'action, même lorsque celui-ci devient déraisonnablement coûteux ou ne permet plus d'atteindre les objectifs.
Deux facteurs rendent le piège abscons particulièrement redoutable:
Le meilleur moyen d'éviter un piège abscons est de se fixer dès le départ, un seuil à ne pas dépasser. Ce seuil peut ainsi est fixé sur des bases d'une analyse rationnelle des risques encourus au regard des bénéfices attendus sans que cette analyse ne soit biaisée par le sentiment d'avoir déjà trop investi pour ne pas continuer.
Ainsi, un piège abscons se dessine lorsque:
Quelques exemples croustillants: l'enlisement au Vietnam (on peut dire la même chose de l'Irak on dirait), la poursuite d'études "coûte que coûte", l'attente d'un bus, les petites phrases du style "quand j'entreprends quelque chose, je vais jusqu'au bout", ou l'engagement de frais dans une vieille voiture.
je ne résiste pas au petit passage:
"sans oublier les vieux époux qui, pour avoir eu les meilleurs raisons du monde de se séparer n'en sont que plus heureux de souffler ensemble les bougies de leurs noces d'argent. Certes les raisons de poursuivre la cohabitation, sinon l'alliance, furent nombreuses. Il y eut d'abord les amis, communs, puis vinrent l'éducation des enfants et la maison achetée à crédit, jusqu'à ce qu'il ne demeure que la plus lourde d'entre toutes: l'inaptitude à vivre autre chose. A ne pas reconnaître cette raison, ils évitent de reconnaître que les précédentes n'étaient en définitive que les éléments d'un piège abscons ou d'une escalade d'engagement, et de voir leur existence comme un long cortège de dépenses gâchées, ils peuvent enfin, ensemble être heureux
Sans oublier non plus ceux dont la cure analytique ne finit pas de finir. car qu'on le veuille ou non , une psychanalyse à toutes les propriétés d'un piège abscons."
c'est assez horrible comme vision, mais tellement fréquent...on dirait du nietzsche [1]
Ainsi, on peut résumer le piège abscons par "trop investi pour abandonner"
L'escalade d'engagement, la dépense gâchée et les piège abscons, relèvent du même processus de pensée proche de l'effet de gel , c'est à dire qu'il y a adhérence sur la décision.
ceci est donc de l'auto manipulation.
on parle de manipulation comportementale dans la mesure où l'obtention du comportement escompté au temps T2 passe par l'extorsion d'un comportement préparatoire au temps T1, et donc par l'extorsion d'un premier comportement.
Ainsi, pour obtenir 20 centimes d'un promeneur, mieux vaut commencer par demander l'heure.
Théorie de l'engagement.
Cette théorie se base sur 2 choses:
et là j'ai envie de sortir un peu du cadre de l'engagement et du livre pour parler un peu de ce qu'est une condition de libre décision suivant Leibniz: "celui qui effectue l'amplitude de mon âme à tel moment." (intégrer les petites inclinations (cela demande du temps) pour remplir les inclinations remarquables de l'individu) l'individu varie en fonction du temps.
(les actes machinaux ne remplissent pas les amplitudes de l'âme). la liberté concerne certains actes (certains n'ont rien a voir avec la liberté)
est libre l'acte qui remplie l'amplitude de l'âme a tel moment.
on peut comparer l'âme a un ballon de baudruche qui se déforme en fonction du temps et des différentes conditions extérieurs. un acte libre serait le moulage capable d'épouser les formes de ce ballon à un instant donné.
un acte est parfait ou achevé en tant qu'il exprime le moi. si le moulage est placé un peu trop tard ou trop tôt, il ne remplit pas les conditions d'un acte libre. il ne remplit pas l'amplitude de l'âme.
un acte parfait est un acte en train de se faire (c'est la notion d'entéléchie [2] chez Aristote et reprise par Leibniz et toujours expliquée par Deleuze [3] )
bref...
Ainsi, pour les psychologues sociaux, il est plus engageant de faire quelque chose sous le regard d'autrui ou après avoir décliné son identité et on est plus engagé après avoir réalisé une action plusieurs fois. de ce point de vue là rien d'exceptionnel...
voila maintenant le vif du sujet:
On extorque au sujet un comportement préparatoire non problématique et peu coûteux, évidemment dans un contexte de libre choix, et par conséquent dans des circonstances facilitant l'engagement. On peut ensuite demander le comportement attendu (ainsi, on s'appuie sur les principes d'escalade d'engagement)
par cette technique, on peut doubler les résultats de comportement attendu, jusqu'à *5 pour la mise en place d'un grand panneau incitant à la prudence routière dans son jardin après avoir mis un petit panneau a sa fenêtre)
simple à retenir, le première erreur est d'ouvrir la porte.
On demande quelque chose que le sujet ne peut accepter a cause de son coût exorbitant, on essuie donc un refus, puis on propose une requête que le sujet "ne peut qu'" accepter.
Les requêtes doivent concerner le même projet ou relever d'une même cause, ou même identification d'action.
les compréhension du phénomène n'est pas encore stable. mais il permet de tripler (de 16 à 50 %) le nombre de personne acceptant d'accompagner un groupe de jeune à un zoo, par exemple (bcp d'expérimentations sont basées sur des "causes nobles")?
pour certains, ce phénomène relèverait de principe de concessions réciproques (le donnant- donnant ou couper la poire en deux, y mettre chacun du sien, renvoyer l'ascenseur...)
en faisant une concession (diminuer le coût énorme de la requête), on incite l'interlocuteur à changer son comportement et à accepter la seconde.
d'autres chercheurs avancent que c'est plutôt au niveau du contraste que l'explication se situe. la seconde requête paraîtrait plus avantageuse avec la première requête qu'en son absence...
Le pied dans la porte conserve son efficacité même avec quelques jours d'intervalle entre les 2 requêtes contrairement à la porte au nez.
D'autres "petits" éléments permettent d'augmenter la probabilité d'avoir un comportement conforme aux attentes:
Expérience: on laisse de l'argent dans une cabine téléphonique, on laisse une personne la récupérer puis on lui dis qu'on a oublier de l'argent dans la cabine. sans toucher, 63 % la restituent, contre 93 % si on les touche !! ainsi, le toucher augmenterait les performances scolaires, crée une humeur positive, réduit le stress des patients d'interventions chirurgicales, rend compétent le personnel de compagnie aérienne et affecte le jugement esthétique. et si on demande des pièces de monnaie, les tests montrent 28 % d'obtention sans toucher, contre 47% avec !!
C'est le principe de l'offre multiple. pour un prix un peu plus élevé, on ajoute des services supplémentaires (une bonne vieille technique commerciale).
Il suffit d'annoncer le comportement attendu, genre: "vous qui êtes généreux, ...", "gentil comme tu es, tu iras bien me chercher ceci..."
simple mais efficace.
Tout est dans le nom.
Expérience: demander de l'argent :sans cette phrase 10 % des gens donnent contre 47.5 % si on ajoute "mais vous êtes libre d'accepter ou de refuser."
pareil. On double la probabilité de dons !! "chérie, tu veux bien m'aider à éplucher les patates, tu en eplucherais qu'une seule, ca m'aiderait ..."
Une peur apaisée permet de doubler les résultats de comportement attendus.
l'expérience consiste à faire croire que des automobilistes se sont pris un PV qui est en fait une publicité, une étudiante vient alors les interroger pour répondre a un questionnaire. 62 % des gens ayant crus avoir pris un pv répondent à un questionnaire contre 32 % dans le groupe de contrôle. c'est le principe du bon et du mauvais flic lors des interrogatoires.
no comment. à ne pas combiner avec celle du toucher, on obtient une contre performance, si je me souviens bien. mais je n'arrive retrouver le passage dans le bouquin, héhé...
Le pied dans la bouche consiste simplement à précéder sa requête d'une formule de politesse. "vous allez bien aujourd'hui, - ca va, - je suis content que vous alliez bien." permet de faire passer les stats d'une demande de don par téléphone de 10 à 25 %...
Cette technique nécessite un acte préparatoire style pied dans la porte.
la technique de manipulation consiste ensuite à faire se souvenir
mais je completerai tout ca plus tard ....
Links:
[1] http://pochpower.org/le_voyageur_de_nietzsche_0
[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Acte/Puissance
[3] http://pochpower.org/search/node/deleuze
[4] http://twitter.com/share
[5] http://pochpower.org/au_choix/comportement
[6] http://pochpower.org/au_choix/engagement
[7] http://pochpower.org/au_choix/leibniz
[8] http://pochpower.org/petits-cailloux/liberte
[9] http://pochpower.org/au_choix/manipulation
[10] http://pochpower.org/petits-cailloux/theorie
[11] http://pochpower.org/au_choix/deleuze
[12] http://pochpower.org/user/login?destination=print/324
[13] http://pochpower.org/user/register?destination=print/324
[14] http://pochpower.org/user/fabou
[15] http://pochpower.org/user/borniol
[16] http://www.monde-diplomatique.fr/
[17] http://www.page2007.com/news/proust
[18] http://pochpower.org/poch-powa
[19] http://pochpower.org/épochè-encore-du-vocabulaire-de-poch
[20] http://pochpower.org/aspiration-inspiration-expiration
[21] http://pochpower.org/user/edhel
[22] http://www.le-tigre.net/Marc-L.html
[23] http://www.cgjungfrance.com/article194.html
[24] http://www.aapo.asso.fr/textes/armand.html
[25] http://pochpower.org/moniste-ou-dualiste
[26] https://www.facebook.com/Editions.PUG/app_192229990808929
Commentaires
coool v acheter ce livre!
Ah ouai...
Qu'est-ce tu veux en faire ? Tu veux mettre en pratique ? ... Du côté obscur de la Force te méfier tu dois (ou un truc comme ça).
pas mieux (2)
pour cette nouvelle année, je vais faire comme tout le monde et copier (ce que je faisais dejà aussi) de ce que j'ai lu en 2008 (reste à mettre en pratique de poch...)
Je savais pas ou mettre ce commentaire qui peu aussi bien s'appliquer a Vandamme ou à nos bons voeux pour 2009
« Ne cherche pas à ce que ce qui arrive arrive comme tu veux, mais veuille que ce qui arrive arrive comme il arrive, et le cours de ta vie sera heureux. » Epictète
"De ma volonté de vivre, de ma volonté d'être en bonne santé, j'ai fait ma philosophie" Nietzsche ... même les plus grands trébuchent
"Lorsqu'un philosophe édifie un système, ou lorsqu'un fondateur de religion en prêche une qui suscite en lui des douleurs coporelles... c'est à mes yeux le démenti le plus sévère qui puisse lui être infligé. Lorsque je veux savoir si une vérité est bonne et salutaire, si c 'est une vraie vérité, je me l'incorpore, je l'ingère, pour ainsi dire: si elle me convient, si elle collabore harmonieusement au sein de mon organisme avec les autres elements de mon psychisme, si je continue à bien fonctionne, à bien me porter et si rien en moi ne se révolte contre l'intruse, je me dis que c'est là une bonne vérité, qu'elle n'est pas vénéneuse, qu'elle ne me nuit pas". C.G Jung
allez bonne pochade pour 2009
-- Topette
Sur le piège à cons ... abscons pardon
Le commentaire d'un anonyme m'a incité à relire l'excellent billet de l'ami edhel sur ce traité de manipulation... (par contre je ne l'ai pas lu ce traité... le résumé du poch' fera l'affaire pour l'instant).
Je voulais revenir sur le piège abscons, sur son côté fuite en avant. Le risque à vouloir se prémunir contre le sur-investissement peut engendrer le sous-investissement. L'un est-il préférable à l'autre? J'ai rencontré des personnes pour qui ce qu'il ne gagne pas est un peu perdu (car le fait de savoir qu'ils auraient pu le gagner leur fait ressentir comme un manque). Pour ceux là, jeter l'éponge peu avoir des conséquences néfastes au même titre qu'un acharnement déraisonnable (notion tout à fait subjective qu'à ce titre je ne devrais même pas employer...) dans une direction dont ils pressentent bien qu'elle ne les ménera qu'à l'échec.
Dans le cas de la fuite en avant, on entretient l'illusion d'une possible réussite, cette illusion est moteur de la fuite. Nos ressources sont employées à fuir l'échec qu' on s'évertue à nier. Notre incapacité non encore révélée en tant que telle n'existe pas.
Dans le cas d'un abandon anticipé, nous reste la satisfaction d'être l'auteur de notre propre sabordage. On a certe échoué mais de notre propre gré. Cette voie ne peut être prise par ceux qui ont un fond avide (ceux pour qui ce qui n'est pas gagné est perdu i.e qui ressentent le manque de quelque chose qu'ils n'ont jamais possédé...illusion de la possession de ce quelque chose, sorte de fantasme de la possession).
Pour se prémunir du piège abscons...
Pas grand chose à faire car le piège se révéle abscons après coup et non pas pendant la fuite en avant. Sauf à s'abstenir de faire quoique ce soit, ce qui est impossible, rien faire étant déjà faire quelque chose à savoir rien. Même la méditation peut s'avérer être un piège abscons.
Suivant son caractère on s'autorisera l'abandon prématuré ou la fuite en avant (qui s'avéra être un piège abscons ... ou pas).
L'exemple type de piège abscons (cité je crois dans l'ouvrage référencé par edhel) est la guerre du Vietnam pour les Américains. L'exemple ne me semble pas pertinent car les belligérants n'évaluent pas uniquement un conflit en terme de pertes et de gains, d'où des comportements en apparence déraisonnable (même remarque que ci-dessus sur la notion de raisonable, déraisonable) car dictés par des fonctions d'évaluation complexes relevant de la psychologie des masses, des nations plus exactement et de leurs rapports mutuels de concurrence (idée pas trop clair pour l'instant -et probablement erronée- vous l'aurez remarqué... mais tant qu'on débite des conneries avec aplomb ça peut passer... j'en ai des preuves quotidiennes.). A n'observer que la projection des motifs d'une action sur un plan unique (celui qui nous agrée en général et dans ce cas particulier sur le plan gains/pertes) on en vient à porter un jugement tronqué, un jugement sous une perspective partielle.
Un autre exemple de piége "abscons" est celui qui s'est conclu par la capitulation du Japon lors de la seconde guerre mondiale sous le feu atomique. Sous l'imminence de l'invasion de leur île par l'armée américaine, la population s'est soumise à un entraiement militaire rigoureux (avec les moyens du bord bien sûr). Des suicides en masse ont également eu lieu ... Bref, c'est selon moi le piège abscons par excellence, celui qui mène à la mort mais là encore peut-on évaluer cette acte ultime (le sacrifice) comme déraisonnable? En effet il semble que pour les japonais, du moins une partie d'entre-eux (et cela d'autant plus qu'on leur avait bien monté le bourichon), la vie sous occupation de l'armée ennemie représentait un bien plus grand mal que la mort. Quand on connait la force de la contrainte sociale à laquelle les individus de cette nation sont soumis, on ne s'étonne pas d'un tel comportement jusqu'au-boutiste
Bref, est un piège prend un caractère abscons souvent lorsqu'il est observé de l'extérieur, par un sujet tiers qui projette sur la situation qu'il observe ses propres contraintes, ses faiblesses et ses forces. Seul celui qui en réchappe (ou pas) est susceptible d'indiquer après-coup et seulement après-coup (s'il y a un après...) si le piège était abscons ou pas. D'une manière générale, il est difficile d'évoquer en théorie ce qui prend son sens par le vécu ... être à l'extérieur ne donne pas davantage d'objectivité qu'être à l'intérieur (de l'action, de la situation à évaluer).
Piège abscons dans la vie de tous les jours
Une petite illustration d'un piège abscons type : celui qu'on (que je...) ne manque pas de vivre lorsqu'on se met en couple. Vient le moment de répondre à la question de poursuivre ou non dans cette voie qui peut sembler tortueuse, inquiétante, ... ou pavée d'or comme l'enfer est pavée de bonnes intentions (un jour j'abandonnerais définitivement ces expressions "bibliques").
dissonance cognitive
Je lisais un article du journal "Le Monde Diplomatique" [16]d'Avril-09 appelé "Les prophètes ne se trompent jamais". Y était exposée la notion de "dissonance cognitive" qu'il m'a paru intéressant de vous livrer pour compléter ce billet et ces commentaires sur le piège abscons en particulier.
De quoi s'agit-il? C'est, je cite l'article : "un inconfort moral et intellectuel si douloureux, que la réalité doit céder devant la croyance".
Cet inconfort est ressenti dans toute sorte de situations mais pour l'essentiel dans le cas de prophéties qui n'adviennent pas au moment opportun. Impossible pour les croyants d'invalider leur foi sur la base d'une évidence alors ils se repêchent pour ne pas avoir à subir la grande dépression qui résulterait de l'effondrement de leur foi et du système de valeurs sous-jacent : ils redoublent de piété, expliquent pourquoi la date de l'événement attendue n'était pas la bonne, etc...
J'y vois là encore une fuite en avant, une impossibilité de faire machine arrière. Ayant trop investis et sous la menace d'une trop lourde perte, ils sont comme l'alpiniste sur une voie sur laquelle il ne peut plus rebrousser chemin, ils ne doivent cesser de miser jusqu'à la fin. Là est leur salut, dans la démesure de leur conduite irrationnelle. Qu'ils quittent la table de jeux et tout s'effondre. Quitte à partir autant que ce soit avec le sourir béat, les yeux pleins d'un absolu Néant lumineux. Entre deux maux, ils choisissent peut-être le moindre. C'est sans doute la trame rationnelle de leur attitude irrationnelle.
Petit retour à la définition de la notion de "dissonance cognitive" (avec digression au passage tant qu'à faire):
Elle se base sur une opposition entre croyance et réalité qui ne me semble pas aussi marquée qu'elle le suggère. D'où le caractère sans doute anondin de cette notion que chacun expérimente d'une manière ou d'une autre, même si certains l'expérimentent de façon extrême, façon qui illustre parfaitement la notion parceque prompe à marquer les esprits. La dissonance cognitive de Monsieur tout le monde, tout le monde s'en fout. Seuls les dingues, les extrêmistes, les génies, les prophètes, les traders, etc... bref tous ceux qui font quelque chose à outrance intéressent ceux qui végètent à la recherche de leur condition humaine perdue (comme du temps perdu [17]).
Heureusement, t'es pas le seul
Tout le monde se pose cette question, tombe ou non dans ses pièges abscons, certains consciemment, d'autres inconsciemment ... cela fait partie d'un processus d'individuation, et tout le monde ne le vit pas au même moment... au midi de la vie :" l'âge du sans-culotte Jésus; c'est à dire trente-trois ans, âge fatal aux révolutionnaires [18]"
En tout cas, je ne sais pas s'il est toujours nécessaire d'en être trop conscient. Cela a sérieusement tendance à y ajouter des complexes et ce qui devrait être simple s'avère tortueux.... L'inconscient est nécessaire dans ce cheminement, de lui peut venir l'éclairage ou la solution. Mais il y a aussi d'autres chemins, comme le point de vue extérieur (pour éviter l'inflation) dont tu parles. La solution est si tu lis Jung dans l'union avec le soi... Pour mieux comprendre il y a les sciences, mais pour elles ne sont pas la pour enseigner la vie ou le sens de la vie, la il faut trouver autre chose, et si possible avoir plusieurs points de vue..( philo, le sage, création, religion, la raison, le poch'powa ...). Mais, contrairement à toi, je pense que la méditation, dans une pratique isssu d'une enseignement sérieux, peut aider à discerner de tous les pièges abscons celui qui est le plus abscon ou tout simplement con. C'est parfois, le questionnement lui même qui est abscon... Bref, tu ne peux pas généraliser, car c'est mal connaître les confins de l'âme et de l'esprit, les états de conscience et d'inconscience en médiation.. mais je comprends, c'est la mode en occident :) tellement en font mauvais usage, que la fuite en avant continue... Ensuite, faut pas s'étonner que l'on voit des mecs se prendre pour des prophètes.... alors, pour cela il ne faut surtout pas chercher à les atteindre ou à les attendre, à s'y attacher, c'est la un des pièges abscon de la méditation ou du Yoga en général. Vises le juste-milieu à la manière de l' époché [19]
Je te comprends d'autant plus que j'ai aussi vécu et vit toujours dans ce piège abscon (lequel ?, je le saurais un jour) ... Alors, avant de croire que c'est le moment d'y répondre seul, j'ai décidé d'écouter ce que l'autre avait à me dire... Et des autres, il y en a beaucoup
Bon, je me lève du divan, et j'arrête la, la vie privée des poch... :)
-- Topette
Nano-révolution, méditation, vie privée
J'ajoute que je connais mal la méditation, ne la pratiquant pas, du moins consciemment. Mon affirmation "elle peut être un piège abscons" est le fruit d'une réflexion sur l'idée que je me fais de la méditation et des voies qu'elle (mon idée de de la méditation) peut prendre. Je ne suis pas un contempteur de la méditation. Le fait qu'on la pratique en masse (relative) dans nos contrées me la rend suspecte, du moins dans la forme qu'on lui donne par ici (méfiance envers cette tendance de masse à adopter le reflet de coutumes, de croyances, de pratiques sorties de leur envirronement [1]). Bref, le rabat-joie de service qui trouve à redire sur tout, c'est moi (mais je vais pas me forcer à sourir, à dire merci, à faire comme si j'y étais dans l'air du temps nauséabond qu'on me souffle dans les narines... Bref bis, comme je l'ai entendu dans une chanson : "fuck you i won't do what you tell me", le groupe "Rage contre la Machine") ... Putain, je suis un sacré révolutionnaire moi! Je me savais pas comme ça. Viva la revolucion! Franchouille uber alles !
Je fais une digression : j'ai lu dans le Nouvel Observateur un article sur ce que le journaliste désignait par "les nano-révolutions". Il s'agit de personnes isolées qui a leur façon toute personnelle et sans revendication aucune font de la résistance pour des causes bénignes. On trouve ce groupe de personnes qui éteignent les néons des commerçants pendant la nuit, ce guichetier de la poste qui continue de proposer le colissimo bas prix allant à l'encontre des recommendations de sa hiararchie, etc ... Ai trouvé ça stimulant... de savoir qu'on peut se payer sa petite révolution perso pour presque rien...après on se regarde dans la glace en bombant le torse... C'est cool. Me reste à me trouver la mienne : je crois que je vais me coller devant ma téloche. Ce sera une grève de la pensée..contre la pensée. Ai l'air de me moquer, mais en fait non. Ces gens-là ont a priori toute ma sympathie, ce qui leur fait une belle jambe.
Pour ce qui est de la vie privée sur le poch'powa... Que dire? Tout ce qui est écrit ici me semble assez personnel. On est pas en campagne, on ne rédige pas de programmes politiques, on met pas en ligne des tutos sur tel ou tel sujet etc ... Bref, il me semble que tout ce qui s'écrit ici est assez personnel même s'il est diffusé sur la place virtuelle publique. Après c'est pas au premier degré, c'est ça que tu appelles sans doute "vie privée".
Je note ta belle ouverture d'esprit et ta propension à aller vers l'autre, deux "qualités" que je ne possède pas bien que m'en réclamant (mais là c'est vie privée alors je me lève du divant aussi et je me casse).
[1] Il y a des exceptions : Sir Francis Burton le "nègre blanc", Henri de Monfreid Abd El Haï ...
Laisser faire
Je comprends bien tout ce que tu dis, et pense parfois comme toi, sauf que tu exprimes largement mieux ton point de vue critique ...le truc sur lequel je voulais insister, c'est sans doute pas le piège abscon lui-même ou la manière de s'en libérer, mais plutôt de trouver la ou les causes, qui font qu'on y tombe, qu'on y reste avec parfois le sentiment de mal le vivre... Le mental, qui s'agite et s'emballe, n'y est pas pour rien dans tout ca, et si c'est lui (le mental) le principal piège abscon, la une pratique comme le Taishi, le yoga ou la méditation peut avoir son rôle. Pas n'importe comment (donc guidée de préférence), sinon c'est la fuite en avant assurée également. Donc tu as bien raison de te méfier de ces trucs de masse... De toute façon, on ne commence pas la méditation comme ca... il faut commencer a pratiquer le yoga pour se rendre compte de son effet sur le corps et le psychisme.
Si ce sont les pensées qui sont causes de souffrance, alors la grève de la pensée est une bonne solution, mais ce n'est pas contre la pensée .. mais juste pour l'observer. Ca rejoint, un certain régime d'activité de l'esprit qui reviendrait en quelque sorte à observer chacune de ces pensées vagabonder, se renforcer ou s'étioler, puis se poser ... sans en être affecté... Pas questions de refouler, ou de jugement moral (toujours époché, rester). En agissant sur le corps d'une certaine manière (le souffle par exemple) [20], tu agis directement sur le psychisme,.. c'est le début d'une drôle de nano-révolution. Ensuite, la méditation peut commencer, et souvent ce n'est pas nécessaire d'y ajouter encore de la pensée.
Si ces pensées n'engendrent pas de souffrance ou ne t'affectent pas particulièrement, alors tu as sans doute le bon équilibre, c'est bien, continue comme ca :)
-- Topette
Généalogie de la volonté de suppression de la souffrance
J'ai expérimenté récemment un état depressif léger (loin encore du suicide) alors que mon corps était malade (rhume). Ca m'a fasciné (le terme est un peu fort, j'aurais pu écrire ça m'a interpellé pendant 2 secondes de fièvre) d'observer une illustration concrète du concept de corps-esprit. On évoque souvent le fait que l'esprit peut influencer le corps mais il est indégniable d'après ma propre expérience que l'inverse est vrai.
En vrac, je suis actuellement en réflexion de fond sur la volonté de suppression de la souffrance. On cherche assez systématiquement à quitter l'état de souffrance (exceptions : masochisme, ascétisme,...). C'est une fois qu'on ne souffre plus qu'on aborde un état de bien être qu'on identifie comme tel à l'aune de l'état de souffrance. Je suis bien parceque je ne suis pas mal. Je comprends que je suis bien car je ne souffre pas... Et donc la souffrance permet de sentir le bien-être qui sans elle est l'état où je ne ressens rien. Vouloir supprimer la souffrance c'est donc (suivant ce raisonnement, cette pseudo-démonstration) vouloir supprimer le bien-être. L'état de non-souffrance mais sans être dans l'état de bien-être (un état théorique pour moi qui ne l'ai jamais ressenti et ne cherche pas à le ressentir). Dans une démarche "généalogique" à la Nietzsche qui m'accompagne depuis quelques temps, reste à comprendre qu'elle est l'origine de cette volonté, ce qu'elle exprime, de quelle pulsion victorieuse elle est l'expression...
me mellerais bien au sujet
mais je suis au boulot...
me viens alors l'envie de me poser dans un bistrot pour en discuter l'apres midi durant...
chaque chose en son temps. d'abord le commentaire (un peu plus tard).
ensuite la refonte du monde et l'étalage de la vie perso en terrasse. (dans le loiret ou à jodhpur: quelque soit l'endroit meme combat).
edhel - amateur de piege abscon jusqu'a la prise de conscience pour mieux retourner dans le piege.
De la vie privée sur Internet
Pour rebondir sur la vie privée dont je parlais, je pensais à tous ces fans de facebook, flickr...et autres banque de données sur votre vie perso. Poch, c'est autre chose, et les mecs peuvent toujours venir enqueter et faire des portraits de poch, ils auront de la lecture !
Article assez coquace du journal le Tigre qui tire le portrait d'un internaute anonyme [22]. Toutes les informations ont été récoltées grâce aux "traces" laissées par Marc L***
-- Topette
apres avoir relu quelques
apres avoir relu quelques passages de vos articles, pris quelques mots par-ci par-la, et je pense à l'inconscient collectif, peut être qu'il faudrait dire les inconscients collectifs et un peu au conditionnement. bref, je viens m'assoir sur le divan :o)
d'abord, les inconscients collectifs, ou plutot les archétypes de l'insconscient collectif [23].
il y aurait par exemple un archétype de l'océan.:la grande respiration du monde
[24]
essayer de comprendre ce que peut vouloir dire "flux intra et interpsychique" c'est un peu comme espace-temps, faut s'habituer ca prend tellement de temps que je me leve déjà du divan.
en conclusion de l'article la grande respiration du monde on trouve quand meme "Le corps est un monde externe pour la psyché."
révolution pour un spinoziste ! révolution des dualistes ? ils doivent être au 4eme ricard [25].
bordel de merde !
Nouvelle édition
Bonjour,
Vous semblez avoir aimé " le petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" ?
Les PUG fêtent cette année leurs 40 ans d’existence et sont heureuses de vous annoncer la publication d'une nouvelle édition augmentée de cet ouvrage.
La sortie du livre est programmée pour le 15 mai dans le réseau libraire français.
En attendant vous pouvez toujours venir visiter la page fan de notre maison d'édition pour suivre notre actualité, nos publications et les évènements que nous vous réservons tout au long de l'année.
Un simple j'aime sur Facebook vous permettra de recevoir lors de la sortie de cet ouvrage une version numérique collector...
https://www.facebook.com/Editions.PUG/app_192229990808929 [26]
Alors n'hésitez plus et venez découvrir ou redécouvrir cet ouvrage qui a déjà séduit plus de 300 000 personnes !