Henri : Vieux guru du manteau neigeux

En effet, c'est sûrement dans le mouvement que peut être atteinte une sorte de perfection ou de puissance dans le sens dune joie spinoziste , comme dans les créations musicales, peintures ou des arts en général, mais aussi dans le domaine de la science ou de la philosophie, comme devant un spectacle de la Nature. C'était en début de semaine, la nuit de Lundi à Mardi ou  une violente tempête (voir ouragan) très locale a traversé, à grand bruit, la vallée verte, illuminant le ciel de gigantesques flash verts (pourquoi vert ? je sais pas). ... je n'étais pas témoin de ce nouveau spectacle naturel, mais zaza s'est cru aussi dans un film de S.F.  Elle me dit alors que si j'avais été là, j'aurais halluciné :) Ca c'est sûr ! et encore sûrement pris des clichés. Pas de bol, j'étais pas là cette nuit là.  Mais plus sérieusement et pour continuer à délirer le mouvement, en général, je pense aux mots de Deleuze, quand il parle de l'acte de création au cinéma qui raconte des histoires avec des blocs de mouvement-durée, ou encore à Spinoza et Tchouang-Tseu.  

C'est comme une grande circulation des éléments, qui englobe la constitution d'espace-temps. (Gilles Deleuze - Qu'est ce que l'acte de création [14].?)

Mais comment peut-il y avoir si grand mouvement, sans son contraire, un grand repos ou un grand vide ? Que sait-on vraiment du repos ou du vide dans le mode de l'étendue, à l'échelle du corps, comme de celle de l'univers ? Dans le mode de l'étendue, le corps peut vivre cette même grande circulation des éléments, ou des rapports entre les corps se composent de mieux en mieux et se découvrent de nouveaux rapports plus en plus subtils : l'état de méditation est alors atteint. Y a t-il un autre élément qui favorise cette circulation ? Un grand principe, une énergie du vide, un attribut encore inconnu de la substance de Spinoza et communs aux modes de la substance, ou encore un nouveau concept à inventer., si paradoxe il y a.. Mais dans une phase de l'état de méditatif, le psychisme est à l'arrêt, ce n'est donc pas l'esprit ou l'âme qui guiderait grâce à son pouvoir de penser ou de distinction entre les idées adéquate ou pas. C'est au niveau du mode de l'étendue que cela se passe, (bien loin de l'iidée qu'on se fait de celui qui médite) ou ce sont des rapports entre corps qui se composent, comme si les  corps ou particules étaient également dotés d'un pouvoir de discernement pour trouver ce qui leur convient le mieux pour composer et persévérer, ce que Spinoza appelle "l'âme des particules".  Ce n'est donc pas dans le mode de la pensée mais dans le monde des perceptions que cela se passe. C'est pourquoi, la meilleure manière d'y arriver est de non-agir, car tout est dans la non-action ou la disponibilité. Ensuite, si vous tentez d'en parler ou de les expliquer avec des mots, c'est à peine intéressant, souvent incompréhensible, et inutile d'en parler, puisque tout se passe au niveau des percepts., et dans ce domaine, seule compte l'entrée dans l'expérience. Les idées et illusions du psychisme seront autant de parasites et d'obstacles au niveau psychique pour entrer dans l'état méditatif ou même la recherche de son atteinte devrait être oubliée d'entrée.  Quand on perçoit, on ne parle pas: quand on parle, on ne perçoit pas". Tchouang-Tseu (perceptions et régimes d'activité selon Tchouang-Tseu [15])

Que dire également de l'équivalence du mouvement dans l'étendue, dans le mode de la pensée ? Dans le mode de la pensée, ce serait comme une grande circulation d'idées adéquates, qui sont comme des potentiels, et qui se recoupent les unes les autres, ou qui ont et crée des rapports qui conviennent les unes aux autres, peuvent déboucher sur l'idée de l'idée, concept ultime auquel parvint Spinoza quand il décrit son  idée du troisième genre de connaissance de la substance, et qui se traduit par des oeuvres musicales, cinématographique, intellectuelles, poétiques, artisanales voir ancestrales...

Et pour finir dans l'espace temps avec Deleuze :

Qu'est ce qui est commun à toutes ces créations, ses inventions, dans toutes ses disciplines , la série commune, ou la limite de tout ça c'est quoi ? Bah , c'est l'espace temps ! si bien que si toutes les disciplines communiquent ensemble, c'est au niveau de ce qui se dégage jamais par soi-même  mais qui est comme engagée, dans toute discipline créatrice, à savoir ... la constitution des espaces temps !

Mais, comme l'ouïe sera plus attentive à la voix de Gilles Deleuze, qu'aux minuscules caractères retranscris ici ,je vous laisse continuer à délirer le monde avec Deleuze...

-- Topette