Une idée subversive : prôner la régression.
Estimant que la Société se fourvoie en empruntant la direction qu'elle s'est donnée, je préconise un retour en arrière (régression) jusqu'à l'embranchement où nous pourrons alors emprunter une voie alternative.
Quelle est cette voie alternative (ça reste très personnelle comme réflexion):
Bref il s'agit de penser "local" dans un contexte "global", l'un ne fonctionnant pas sans l'autre (pas de repli excessif sur son envirronement local ni de cosmopolitisme).
Une multitudes de points restent à préciser.
(1) il s'agit déjà d'un après
Links:
[1] http://twitter.com/share
[2] http://pochpower.org/petits-cailloux/local
[3] http://pochpower.org/petits-cailloux/global
[4] http://pochpower.org/petits-cailloux/regression
[5] http://pochpower.org/au_choix/utopie
[6] http://pochpower.org/user/login?destination=print/833
[7] http://pochpower.org/user/register?destination=print/833
[8] http://pochpower.org/user/borniol
[9] http://en.wikipedia.org/wiki/A_Fire_Upon_the_Deep
[10] http://pochpower.org/user/fabou
[11] http://pochpower.org/files/slideshow/u1/whowriteslinux.pdf
[12] http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_publique_générale_GNU
[13] http://pochpower.org/user/edhel
[14] http://pochpower.org/nous-sommes-tous-polycephales
[15] http://fr.wikipedia.org/wiki/Auroville
[16] http://www.france-info.com/IMG/pdf/Rapport_Sondage_Mars2010_-_France_Info_20mn_2_.pdf
[17] http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/04/06/climat-de-defiance-entre-francais-et-politiques_1329358_823448.html
[18] http://www.monde-diplomatique.fr/mav/112/
[19] http://www.monde-diplomatique.fr/mav/112/VIDAL/19513
Commentaires
Chaude, chaude la rentrée...
Au risque de botter en touche ou paraitre déterministe, je crains que ce genre d'idées subversives et "régressives" ne soient guère au goût du jour ou le global atteint son point culminant. Et bien que j'en comprenne la finalité et la bonne voie naturelle qu'elles adoptent (les idées), je serais même plutôt un adepte du penser local et libre, je crains qu'il ne reste encore au global encore de beaux jours devant lui, entrainé par sa puissance intrinsèque qui chamboule le système de valeur à l'encontre de la culture/vie ou de l'évolution de l'homme, et en plus doté d'une inertie comme un rouleau compresseur, que rien sauf un mur ne peut arrêter (limbo). Suffit de voir le spectacle déchaînés des médias qui depuis leurs haut-parleurs nous annoncent l'arrivée dans nos contrée de la pandémie de grippe A. le principe de précaution poussé à son extrême qui joue avec la peur : le meilleur moyen de faire admettre à des gens des choses qu'en temps normal ils n'accepteraient pas ...Demain il faudra s'habiller comme ci, comme cela au risque de... je divague..
Mais heureusement, il n'est pas interdit de penser autrement, ni même de rêver un autre monde, ni même d'agir autrement, ou d'y réflechir, au contraire ! l'espace de poch est aussi la pour ca... cela peut même être salvateur et donc nécessaire pour sa propre personne, au risque de passer pour un "vieux con" ... mais si on veut l'étendre à l'autre individu, on pense pour l'autre, alors on risque de l'embarquer dans son rêve ou ses délires ... je suis moi-même mal placé pour dire ça... tout dépend à qui tu t'adresses, ici t'es tranquille :). C'est donc difficile, on essaie et on se heurte à une manière différente de penser/vivre. J'ai l'impression de revivre des soirées de poch à penser debout mais affalés...
Pour être un peu plus optimiste, chaque chose arrive nécessairement ou par nécessité, donc je suis confiant malgré tout en l'avenir, mais je crois que l'on a pas encore assez vu le mur d'assez près pour se remettre en question, d'ou puissent germer ce genre d'idées mises en application, ou qu'il y ait une prise de conscience globale qui puissent se traduire par de nouvelles valeurs / sens qui redescendent localement pour imaginer une porte de sortie ou une alternative crédible. D'autres s'y essaient en parlant décroissance.. pas bête mais je pense qu'il faudrait croitre sur certaines choses et décroitre sur d'autres .. bref les paires d'opposés .. les contraires, le juste milieu, délicat tout ça...
Du global, comme du local il en faut.. J'ai longtemps penser que des modèles de créer ensemble comme le font les communautés du logiciel libre (la cathédrale du baazar) qui mettent en commun (au début toujours minoritaires jusqu'au moment ou ils crtéent une alternative crédible) , pouvaient s'appliquer à d'autres sphères que celles du logiciel, et s'étendre à d'autre domaine du penser ensemble, cela viendra néssécairement, mais c'est encore les prémisses (wikipedia, à quand la v2 de la charte des hommes libres ?, on pourrait au moins commencer par un traité pour les européens)... En tout cas je vois juste Internet comme un finalité de communiquer ensemble, comme la nature sait très bien le faire depuis toujours... il faut juste laisser le temps au truc de germer et s'appliquer à des domaines de la société... mais patience... Du global a des fins cohérentes localement...Le mouvement est en marche (alter- avec toutes les formes de ismes), le meilleur moyen restant encore d'y réflechir localement et d'agir sans grand espoir pour demain (mais minoritaire aujourd'hui, l'aternative après-demain? ), l'essentiel est d'être en accord avec ses idées, adéquates tant que possible, de les défendre comme un "Itchi", d'en trouver le sens (toujours au risque de passer pour un vieux con), et les choses se feront naturellement d'elles mêmes.
En tout cas, face au mur, comme toi je pense qu'il est naturel de regarder derrière, et peut-être "revenir en arrière" sur certaines choses, mais qui sait ce que l'on fera face au mur ? peut-être qu'on la vie le franchira d'elle-même... juste pour faire la transition avec un roman de S.F dont un pote m'a parlé et qui vaut le coup ... "A Fire Upon the Deep [9]" (Un feu sur l'abîme en français) ou les délires sur la colinisation de l'univers par l'homme (de la vie plutôt) que rien ni même un mur ne peut arrêter... j'y reviendrais une autre fois
"Avant de faire la révolution , réforme ton coeur ". proverbe chinois : ca c'est pour le dernier point, peut-être le plus important , mais qui nécessite le plus gros des boulots... le désir : «Ne désire pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux. » VIII (3) Manuel d’Épictète
-- Topette
la fin des temps humains
J'ai fait l'exercice de penser une utopie, mon utopie personnelle. C'est une simple esquisse qui ne cherche à influencer personne. L'adhésion ou non à ces quelques principes est tout à fait secondaire. Je n'ai pas non plus la volonté de l'étendre aux autres : ce ne sont que de pures idées, rien de concret, une pure fiction. Comme il est de bon ton de proposer une alternative à ce qu'on dénigre et bien je me suis exécuté par politesse.
Il est certains que suivre une telle voie au niveau national est tout à fait exclu, sauf délire collectif généralisé. Une petite communauté peut en faire l'expérience, puis par contagion (internet est un outil de propagation idéal), d'autres communautés se forment qui finissent par se fédérer etc... Jusqu'au moment où la guerre civile éclate car les intérêts des uns finissent par heurter ceux des autres.
Ce qui m'apparait c'est que la voie qu'on emprunte malgré nous aujourdh'ui est basée sur l'absortion du local par le global. Je pense pour ma part que le local doit façonner le global (dont on ne peut plus faire abstraction). Principal intérêt : moins d'uniformité mais l'uniformité sert le mouvement actuel.
La seule limite au devenir de l'humanité est celle qu'elle se donnera malgré elle. Si la fin des temps humains devaient surgir, les derniers hommes pourront admettre que l'espèce qu'ils scellent n'a pas été à la hauteur de son ambition démesurée (voir prométhée).
extrapolation
Entièrement de ton avis quand tu dis "le local doit façonner le global", c'est pourquoi je faisais le parallèle avec le logiciel libre, car le modèle de penser/créer ensemble s'en rapproche au sens ou tout part d'en bas, du besoin utilisateur, du respect de ses principes de libertés donc du local... Cependant, l'intérêt du global peut être de fédérer tout cela (seul moyen de ne pas faire son truc dans son coin... cela peut intéresser un gars a l'autre bout du monde ayant les memes attentes et du glocal émergera sûrement une meilleure solution que développée uniquement dans son coin, et les bonnes idées ont toutes les chances de voir le jour ou de se produire ...) dans le but au final de le re-dispatcher pour une utilisation locale. Il est possible aujourd'hui de travailler à plusieurs milliers de mains/cerveaux sur un projet commun [11] et concevoir une alternative . C'est le sens de la licence copyleft GPL qui contrairement au copyright défend ceux d'en bas : les utilisateurs. Par ailleurs, le modèle reposant sur la demande des utilisateurs pour faire évoluer le machin et ce en toute transparence, le produit réalisé ne répond pas a une roadmap d'une société/d'un ou plusieurs mec à des fins commerciales ou de pouvoir... mais répond ainsi a la demande de l'utilisateur du produit. Imaginons ce que cela peut donner pour juste écrire des lois, des traités, uen charte, dans un premier temps...
Ca change pas mal la donne, et au bout du compte, ce modèle permet d'inverser toute hierarchie de la pyramide pouvoir/argent que l'on connait bien, du moins de ne plus être à la merci d'une pensée globale plus ou moins unique ... décidée en haut par quelqu'uns de manière globale mais inéfficace localement, car souvent pour leur propres intérêts. Cela ne peut exister dans le monde des logiciels libres, du moins si, car tout peut exister, mais ca n'aurait pas cet impact que l'on connait, car ils se retrouveraient les seuls à participer à ce projet... sans réelle adhésion des utilisateurs, pas d'évolution, pas d'application concrète réelle... c'est aussi bête que cela.
C'est pourquoi les idées globales qui nous arrivent ne peuvent s'appliquer localement, car elles ne proviennent tout simplement pas du local... et n'ont pas été pensées localement. Pour voir que la pyramide s'inverse, suffit de regarder qui écrit linux, et on s'aperçoit que les plus grands acteurs privés sont contraint d'y participer mais les règles sont inversées, les normes et fondements posés par la communauté deviennent les nouvelles règles et normes. Le contrôle de la cohérence et du cap du projet se fait de lui-même car tout est ouvert. Il n'y a pas de secret :)
Pour ce qui est de la diversité des idées, des implémentations et de la liberté de leur utilisation, je pense qu'aussi de ce point de vue, l'alternative des logiciels libres a fait ses preuves.
Il faut donc se ré-approprier l'outil de penser ensemble, comme certains se sont ré-approprier la conception de logiciels / os. C'est le rôle de la société civile/syndicats/collectifs/associations locales, mais qui ont leurs des voisins de par le monde ... Reste a trouver une language/code informatique binaire commun/global... :) Tout le monde ne doit pas être forcément acteur, des experts dans chaque domaine il y en a... mais ceux-ci doivent remplir un certain nombre de critère pour être considérer digne de foi. Et encore ! qu'importe, la transparence de tout le développement étant ouvert et transparent, il ne peut y avoir les combines (conflit d'intérêt, lobbying corruption, mauvaises directions prise/, inérêts personnels) d'aujourd'hui, les utilisateurs ne le soutiendrait alors pas. Pas grave, comme le projet est libre et commun, le projet crepart et continue mais avec une autre équipe. la révocation se fait d'elle-même. Enfin... tout ça pour dire, que ce modèle pourrait s'appliquer a d'autres domaines, car il s'agit de biens communs, de libertés, de devenir A savoir ce que l'on veut mettre dans les biens communs. Internet en sera le vecteur s'il n'est pas d'ici la entièrement contrôlé par des autorités sociétés/états. Mais il faudrait commencer par poser les fondements/principes et les fondations qui soutiennent tout ca... a quand la fondation des hommes libres ? Remplacer utilisateurs/homme mais la aussi, je suis dans mon délire, une utopie personnelle...
j'arrête
-- Topette
auto-moralisation
Intéressant ce mode d'organisation qui s'auto-régule, s'auto-moralise (révocation d'elle-même...).
éthique plutôt que morale
La raison de cette auto-gestion, vient peut-être parce que ce qui tombe dans le bien commun, arrivé à un certain niveau de maturité, n'a plus de prise et dépasse les intérêts personnes des hommes/sociétés. Peut-être parce que la cause de tout cela vient d'idées adéquates, engendrant d'elles-mêmes des idées/choses adéquates.. La soit disant "morale, régulation, révocation" ne semble qu'un effet ou une conséquence issue de ce modèle d'organisation au sens ou elles se produisent par nécessité, mais n'est pas un principe de base, auquel il faut adhérer (au sens du juste/injuste par devoir) ... La preuve, la diversité de l'idéologie/éthique des acteurs de ces communautés distantes. Certains, le font par passion, d'autres dans un objectif de reconnaissance (acte gratifiant), d'autres en défendent les principes, d'autres semblent totalement étranger à cette philosophie ou ne veulent en aucun cas s'engager /s'impliquer du coté des idées, ou de son éthique, mais utilisent seulement l'outil à disposition. C'est pourquoi je parlerais plutôt d'une éthique que d'une morale du jugement, au sens d'une épreuve ou d'une expérimentation, les seuls principes / fondements sur lesquels repose ce modèle sont spécifiés dans une licence qui reprend les 4 libertés de la FSF (Free software Fondation). [12] Ces principes sont nécessaires mais pas suffisants, au sens ou il faut également le moyen de les mettre en application : ca c'est Internet, et ensuite il faut l'idée du projet, et dernièrement des hommes, mais ce n'est qu'une conséquence, si l'idée est bonne et adéquate, elle federera les hommes... et les choses qui en découleront seront adéquates. La réunion ou l'union des ces éléments fait que ca fonctionne. Selon spinoza, tout ce qui arrive, arrive nécessairement mais soit cette nécessité m'est imposée de l'extérieur, c'est alors une contrainte, soit cette nécessité s'impose à moi de l'intérieur et c'est alors une liberté. C'est la que se rejoignent nos points de vue sur le local, et le global, intimement liés. cycle : local -> global -> local -> global ..
Ces connaissances mises en commun, produisent à la fois du savoir qui se diffuse largement (comme la transmission des enseignements et du savoir s'est faite de façon orale puis écrite), mais aussi de la richesse, d'ou l'intérêt des acteurs privés d'y participer, et de nouvelles idées... il y en a ainsi pour tout le monde dans cette cathédrale du bazar :)
-- Topette
c'est de ca dont tu parles ?
en gros, c'est ce bateau la que tu as envie de construire ?
l'amour avec son chauffage
Euh... oui c'est ça et après je me tire au milieu de la mer.
C'est vrai que y'a un petit côté décroissance dans cette utopie. Je vis avec beaucoup et le sentiment de pouvoir vivre avec peu. Avec ça en tête, la notion de confort s'en trouve altérée : à l'extrême ce qu'on qualifie d'inconfort peut passer pour du confort (pas plus classe que de passer la nuit dehors autour d'un feu qui te fait apprécier la lumière et la chaleur qu'il dispense : tu l'aimes presque le feu alors que ton chauffage central et tes ampoules c'est moins passionnelle comme relation). Mais je me sur-estime sûrement : rendez-moi ma télé, mon eau chaude et la possibilité d'acheter des tas de trucs fous fous.
Volet Activité de l'Utopie
Je continue dans mon délire. Me suis amusé à réfléchir à cet embryon d'utopie, sur le volet activité :
A la différence de Platon (La République) et d'une manière plus générale des sociétés à castes où par naissance on se trouve affecté à telle ou telle tâche (artisan, commerçant, guerrier, prête), j'imaginais une société où chacun serait amené à occuper toutes les palettes des activités nécessaires (jugées comme telles) au bon fonctionnement du "village".
Des activités non vitales (ou moins directement vitales) pour la communauté comme théatre, littérature, les Arts en général, etc... sont bien sûrs plus que permises voire vivement recommandées. D'une manière générale, chacun est amené à être polyvalent : tantôt agriculteur (apiculteurs par exemple), tantôt poète, tantôt informaticien, tantôt maçon,... Chaque tâche verra émergée son spécialiste : personne reconnue par la communauté comme expert de son domaine. Celui-là s'adonnera davantage à sa spécialité et aura pour tâche secondaire d'encadrer, diriger, former ceux qui seraient moins bien disposés ou ceux qui seront amenés à le rempacer.
L'objectif de l'activité économique est la survie et non pas l'expansion : la production en masse est exclue. Toute objet fabriqué l'est pour durer. L'important est de pouvoir se nourrir avec modération (sans exclure quelques orgies pantagruéliques)... On ne cherche pas à maximiser un profit. Le commerce n'existe pas en tant que tel : seule rétribution à sa tâche, le respect, la reconnaissance de ses pairs. Seul progrés toléré : celui de l'individu (ouah elle sait jouer aux échecs, programme en c++, sait faire pousser des endives et manie le AK47 aussi bien que la M60 et tout ça pour son plus grand bien et celui de son "village").
La marginalité a également sa place dans le "village" : l'idiot a son rôle à jouer (celui d'idiot du "village"), l'oisif est accepté dans la mesure où il ne met pas en danger la survie de la communauté. Dans le cas contraire, la collectivité peut le contraindre à participer aux activités agricoles afin qu'il assure sa subsistance. Un refus entraine un exil (c'est mieux que la famille enterrée vivante dans le film tiré du roman Narayama)...
Des tas d'autres volets sont à penser : les Lois, la façon dont se gouverne un "village", les liens entre "villages", la Guerre, la Religion (le religieux en général), la procréation, la cellule familiale (ou l'absence? -suis pas chaud pour cette idée-), les stupéfiants,...
c'est ou ?
Je veux bien venir dans ton village ou ta communauté locale de terrain mais distante de poch :) j'aime bien ta vision des activités vitales polyvalentes et polycéphales [14] pour celles non-vitales. Mais comment trouver un modèle qui pourrait s'étendre ou se reproduire aisément et de permettre aux villages de rester liés. A un moment donné, il faudra bien penser global... Ce qui n'est pas gagné, les communautés utopiques qui ont testé se retrouvent isolées et bien seules au monde, si le modèle n'est pas bien équilibré en gros cailloux et permet la diversité/différence. Faut voir Auroville [15]
-- Topette
du local au global
Sais pas si le modèle peut s'étendre ni même s'il est souhaitable qu'il s'étende. La multiplicité des individus et de leurs aspirations rend la chose difficile. Le mode de fonctionnement actuel a tellement capté les esprits qu'il est quasiement impossible de penser l'alternative (ça reste une exercice de style), encore plus impossible de la réaliser.
C'est pas clair dans le billet et commentaires associés sur le sujet mais une telle utopie a vocation à se réaliser du local au global. Ceci dit, une nation n'est-elle pas amenée à "dégénérée" par gigantisme? Quel sens a pour l'individu, une décision prise au niveau national? On se sent membre d'un ensemble pour peu que cet ensemble soit de taille modeste. Ce n'est plus l'individu qui peut se situer dans un ensemble plus vaste, mais la collectivité en tant qu'entité...
Volet Education de l'Utopie
Pour note, après réflexion en surface sur le sujet :
Volet Education :
Transcendance de la cause primordiale
Déjà je tiens à mentionner qu’un tel titre ça en jette. C’est un titre qui évoque beaucoup sans rien montrer.
Qu'est-ce qui explique chez l'homme la situation actuelle : des groupements humains avec plus ou moins de cohésion interne (de la tribut à la Nation englobée dans une super-structure économique, idéologique, religieuse etc... - exemple : la France au sein de l'Europe au sein de l'Occident) se livrant au sens large à la Guerre (notre mère).
C'est la cause de cet état de fait qu'il faut décrypter si on veut proposer une alternative solide à cette Utopie réalisée -que certains qualifierons de cauchemardesque- qu'est notre réalité. On s'apercevra peut-être que cette cause n'est pas contournable, étant une caractéristique primordiale de l'homme.
L'homme a fait de la Guerre sa mère (je mets une majuscule parceque dans ce billet, je l'évoque comme une déesse martiale, tragique et terrible, une fatalité) parce qu'avec l'expansion de son espèce en milieu fermé (on ne peut prélever d'un territoire qu'une certaine quantité de gibier) est apparue la lutte pour la vie. Cette lutte serait le fondement de notre réalité encore aujourd'hui : tout est motivé par la nécessité -la fatalité?- de vivre. Derrière toute fin il y a cette fin : survivre. Des couches et des couches de complexité se sont empilées à travers les âges sur cette motivation primordiale. Plus rien n'est expliqué par cette cause d'origine mais par des causes dérivées répondant à des impératifs moraux, religieux,... mais l'homme qui tenterait de se replacer dans le flux de l'évolution sentirait palpiter cette cause première, moteur de son existence. L'homme a transcender cette cause primordiale, l'a oubliée ou a tenté de la renier parcequ'un devenir autre que celui de sa survie l'y a poussé. On trouverait alors sous la cause primordiale quelque chose d'autre qui en induit la transcendance (de la cause primordiale). Vous me voyez venir? C'est dans ces moments là que j'aime à lâcher le mot Dieu!
Nietzsche a un autre point de vue : ceux qui pâtissent de la lutte pour la survie forgent une arme subtile afin de se libérer du joug de ceux dont ils sont esclaves. Socrate et Jésus Christ nous auraient pourri la gueule jusqu'à aujourd’hui... mais cette arme n'est qu'une expression de la cause primordiale : l'Amour de son prochain à coup de Glaive spirituel. Nietzsche est pourtant le père du sur-homme. Quel est-il ? Un devenir et non un retour. Mes lectures approximatives m’empêchent d’en dire plus.
L’homme est une tentative d’évasion, d’évasion de lui-même dans ce qu’il est vers ce qu’il devient.
Il est manifeste qu’aujourd’hui la transcendance de la cause primordiale n’a pas eu lieu. Des régressions sur cette voie sont mêmes possibles. Certains peuvent se déclarer ennemi de cette transcendance, la qualifier de contre-nature, d’anti-humaine,… d’autres n’en ont simplement pas conscience. Nous vivons toujours dans les temps primordiaux. Nous luttons toujours pour la survie de notre espèce. Ceux trop primaires se comportent comme nos ancêtres, ceux qui s’offusquent de ce que leurs actes peuvent être motivés par un secret désir de vivre agissent, pensent mollement (les conditions matérielles le leur permettent) ou avec un dédain qui les amène à devenir les chantres de la cause primordiale (on est le plus ce qu’on décrie le plus).
A penser l’Utopie, on doit prendre conscience de cela. La transcendance passe par cette prise de conscience.
Encore un p’tit effort et je me monte une secte d’autant plus que maintenant il est interdit de prononcer la dissolution de personnes morales condamnées pour escroquerie.
Volet économique de l'Utopie
Pas d'argent au sein du « village ». Un bien ou un service (tout ce qu'on monnaie aujourd'hui) prennent leur valeur suivant l'utilité que celui qui en bénéficie lui donne. On détermine également la valeur du bien suivant son utilité globale i.e la valeur qu'il a pour la communauté.Un arrosoir est d'une grande utilité pour celui qui cultive, d'une utilité presque nulle pour celui qui fait de la conception par ordinateur. L'agriculture étant une activité vitale pour la communauté, l'arrosoir a une valeur globale importante. Cette valeur globale peut diminuer si un mode d'arrosage alternatif est en passe de le supplanter.
Pas de propriété privée au sein du « village ». Chaque membre ne possède rien, possède tout. Ainsi on ne désirera pas ce qu’on n’a pas et qu’un autre a. Les objets du quotidien (domestiques entre autres) sont produits et distribués par la communauté. Quelqu’un désirant un bien spécifique qui n’existerait pas est libre de le produire ou de le faire produire. Chacun a vocation à susciter des améliorations sur des biens existants ou à inventer de nouveaux biens pouvant faciliter certaines tâches : progrès.
Pas de production/distribution de biens matériels en masse. L’objectif n’est pas de susciter des besoins afin de produire et d’écouler d’importantes quantités d’objets. Un bien n’est remplacé que s’il est endommagé, usé. On ne stocke que certains biens «stratégiques » (ceux qui permettent de se défendre, de se nourrir,…). Il n’y a aucun marché à conquérir, pas de guerre économique, de stratégie commerciale à mettre en œuvre, etc… La production de biens immatériels n’est pas limitée : le poète (l’aède, celui estampillé comme tel) peut laisser libre court à sa créativité. Les biens matériels ne peuvent être échangés puisque appartenant à l’ensemble des membres de la communauté. Un système cohérent de prêt doit être mis en place afin de gérer ces biens. Les services s’échangent sur le principe du troc : je t’ai appris à nager et toi tu m’apprendras à monter à cheval ou à interroger une base de données…
Entre « village » on peut envisager le troc de biens matériels. Ce troc entre « village » n’est pas une fin en soi.
Les implications psychologiques de tels choix (pas de propriété privée, de commerce) sont importantes : le commerce est ce qui motive l’homme depuis qu’il ne passe plus sont temps à essayer de survivre. Supprimer le commerce, c’est un peu supprimer la raison d’être de l’homme. Ce n’est psychologiquement pas sans danger. Comment les individus s’y retrouveront-ils dans ce monde où la production de « richesses » (produits transformés) n’est plus l’objectif. Quel sens a une existence privé de ce but ? Cette réflexion doit être menée collectivement. Des réponses satisfaisantes doivent être apportées. Un système économique tel que je le décris est-il une régression ? Qu’il puisse être ressenti comme tel en première approche n’est pas étonnant. Mais si on l’aborde sous un angle plus « spirituel » ?
Cioran le nécromante
Je saupoudre du Cioran à droite à gauche sur le poch' :
"[...] n'en sommes-nous pas à désirer la destruction de cette société-ci tout en connaissant les mécomptes que nous réserve celle qui la remplacera?"
ou bien à propos de l'Utopie :
"Hostile à l'anomalie, au difforme, à l'irrégulier, elle tend à l'affermissement de l'homogène, du type, de la répétition et de l'orthodoxie. Mais la vie est rupture, hérésie, dérogation aux normes de la matière."
encore :
"Nous n'agissons que sous la fascination de l'impossible : autant dire qu'une société incapable d'enfanter un utopie et de s'y vouer est menacée de sclérose et de ruine."
Histoire et Utopie
Cioran c'est un grand nécromante ce type.
les gens n'y croient plus...
[ ... ] Selon un sondage de l'institut Obéa-Infraforces [16] pour France Info et 20 minutes, 76 % des Français ne croient plus aux paroles des femmes et des hommes politiques, à droite comme à gauche. Ce qu'ils reprochent le plus aux élus, à 86 %, c'est de faire passer leurs intérêts personnels avant l'intérêt général. Par ailleurs, deux tiers des personnes interrogées les pensent "déconnectés de la vraie vie". Un chiffre qui varie selon le degré de proximité : si les députés, européens et nationaux, n'apparaissent pas assez proches des réalités quotidiennes, les conseillers régionaux et généraux sont en majorité plutôt bien perçus, mais seuls les maires bénéficient d'un haut niveau d'estime : 64 % des Français leur font confiance. [...] Source : Le monde du 06 avril 2010 [17]
Il aurait été intéressant d'aller jusqu'au niveau des maires, même s'ils n'ont plus grand chose à voir avec la politique politicienne...Bref plus on se rapproche du local de la base, plus il y a contrôle, ou contre-pouvoir de manière horizontale, et naturellement plus les hommes sont proches de la "vraie vie". Touyt celà semble logique : quand on est en haut de la pyramide, on est déconnecté de tout, sauf de la pyramide même et de ses luttes de pouvoir intrinsèques
Quelle serait la limite au delà de laquelle (90% ?) ils seraient si peu nombreux à toujours y croire, pour que le système et ses appareils du microcosme politique parisien ne s'écroule de lui-même ? En lieu et place d'un modèle pyarmidale, je verrais bien plutôt cathédrale du bazar (modèle de communautés distantes horizontales mais organisées) qui a un tout autre rapport avec le local et le global. En attendant, je regarde ces chiffres monter, monter...
-- Topette
Revers de la Démocratie
Je ne pense pas qu'un taux d'assentiment puisse déboulonner "le système et ses appareils du microcosme parisien". Triste à dire mais il semble que même avec un taux de participation aux élections quasi nul ( ce qui n'est pas encore tout à fait le cas mais ce vers quoi on tend ), ceux qui sortiraient vainqueurs de telles élections n'autoriserait pas que leur "légitimité" -qui statistiquement n'en est plus une- soit remise en cause. Une petite fraction du peuple les a élus, tant pis pour les autres qui n'avaient qu'à s'exprimer. Pour faire valoir leur "droit" ils iraient probablement jusqu'à utiliser la force que leur donne le pouvoir ( police, armée, justice, ... ) afin de protéger la "démocratie", le vote et surtout son résultat qui les a placés là où ils sont aujourd'hui.
La défiance envers le politique est une constante dans les temps politique. Quelle soit particulièrement marquée aujourd'hui mais avec aussi peu de conséquences est amblématique des temps que nous vivons. L'individu fondu dans la globalité de la masse n'est plus à même de se rassembler ni de réagir à ce qui lui apparait comme une injustice somme toute relative puisque ne le privant pas d'un certain confort matériel dont il est avide.
Finalement l'un des revers de la Démocratie, c'est bien cela : le peuple finit par ne plus élire ces représentants, le pouvoir est assuré pour un petit groupe d'individus intéressés à s'y maintenir et ayant ses propres visées qui peuvent être bien éloignées de ce qu'on entend par bien public.
Mais le peuple n'existe pas...n'existe plus. Cette notion est désuète. Nous ne sommes plus qu'une constellation d'individus interconnectés de façon plus ou moins dense suivant les points de contacts de nos "volontés de puissance" : lobbies, centres d'intérêts, arrière plan religieux et/ou ethnique, sentiment d'appartenance à une classe sociale, sexe,etc... et donc la Démocratie n'a plus lieu d'être. Qu'elle déperrisse -perte de la Foi en la Politique, en ceux qui la représente- n'est que le symptôme de cette évolution.
Mais d'alternative il n'y en a point : il faut accepter sans doute cette dégénérescence(*) du système démocratique car il peut d'un coup se revivifier dans le soudain ambrasement d'une ferveur collective ( voir Mondial Foot 1998 ... mauvais exemple ). C'est cette opportunité latente qui doit nous faire espérer en ce système.
Ceci dit doit-on attendre la renaissance du peuple et son expression démocratique ? Il faut modestement accepter que des millions d'individus rassemblés sur le territoire, peu se hissent au-delà de la médiocrité. ( Se pose bien sûr la question de l'échelle de valeurs et de son histoire -généalogie- permettant un tel jugement...). L'Homme moderne n'est plus qu'un agent économique, enfermé dans sa fonction parcellaire. Certe ces conditions d'existence sont meilleures que ce qu'elles furent ( le taux de mortalité infantile est un bon indicateur de ce progrès ) mais son esprit n'a plus rien à se mettre sous la dent ( nihilisme Dei post mortem ), livré en pature à toutes les avanies du Marché,le Politique de demain si ce n'est d'aujourdh'ui.
(*) qu'on empêche un individu de voter ou qu'il ne vote pas, qu'elle différence?
manière de voir
Manière de voir n°112 / Août - septembre 2010
Le temps des utopies [18]
Stupéfiant paradoxe ! Le néolibéralisme étale tous les jours sa faillite : la suraccumulation des richesses s'accompagne d'un nombre croissant de pauvres et de chômeurs ; la spéculation provoque la crise la plus grave depuis 1929 ; la logique du profit menace jusqu'à la survie de l'espèce. Et pourtant le système tient bon.
Espoirs d'en bas
Longtemps ancrée au coeur de la sphère sociale, la notion même d'utopie a glissé, à partir du XIXe siècle, dans le seul univers technologique, au risque de perdre son caractère subversif en renonçant à tout changement, surtout radical, du système.
Elle a pourtant toujours été enracinée, au long de l'histoire de l'humanité, dans les rêves et les combats de millions d'hommes et de femmes. Il n'en va pas autrement aujourd'hui. A la contre-utopie que représente le néolibéralisme dominant répondent néanmoins des alternatives positives, comme celle de la décroissance, qui fait son chemin depuis quelques années.
Et les espoirs d'avancées s'incarnent, en bas, dans des luttes quotidiennes et novatrices : pour les droits des travailleurs à travers le monde, pour les logiciels libres, pour la gestion publique de l'eau...
De la socio-utopie à la techno-utopie.
Pierre Musso
L'essence du néolibéralisme.
Pierre Bourdieu
Enquête sur la décroissance, une idée qui chemine.
Eric Dupin
Quand résistance rime avec rébellion.
Christian de Brie
La preuve par les logiciels libres.
Philippe Rivière
Remunicipaliser l'eau.
Marc Laimé
Rêves de savants
Chaque progrès scientifique débouche en général sur une modification des conditions de vie et de travail, mais sans suffire à résoudre les problèmes posés aux sociétés contemporaines.
Ainsi la crise de l'énergie n'a pas de solution purement technologique. Le déploiement de moustiques génétiquement modifiés ne suffira pas à vaincre le paludisme. Les nanotechnologies peuvent impliquer une manipulation des atomes. Quant à l'enregistrement de l'activité cérébrale, il risque de devenir un instrument de surveillance. Même la colonisation de Mars appelle un « terraformage » très contesté.
En revanche, les tours honnies peuvent devenir écologiques. Mais les organismes génétiquement modifiés menacent la santé humaine...
La crise de l'énergie n'a pas de solution technique.
Benjamin Dessus
Moustiques transgéniques contre le paludisme ?
Christophe Boëte
Nanothechnologies, l'infiniment petit est déjà parmi nous.
Dorothée Benoit-Brovaeys
Montre-moi ton cerveau, je te dirai qui tu es.
Olivier Oullier
Demain, des colonies sur Mars...
Roland Lehoucq
Gratte-ciels verts made in Germany.
Philippe Bovet
Professeurs Tournesol des OGM et PGM.
Arnaud Apoteker et Jacques Testart
Horizons philosophiques
D'un bout à l'autre de la planète, l'absence d'alternative handicape les mouvements populaires. Mais ce qui leur manque, ce ne sont pas seulement un cadre structuré, des forces organisées, des programmes détaillés. Ce qui leur fait le plus défaut, ce sont les utopies philosophiques sans lesquelles il n'est pas d'horizon politique véritable.
Si la pensée de Karl Marx semble ressusciter, si Pierre-Joseph Proudhon est un des précurseurs toujours actuels de l'anarchisme, si l'« Ostalgie » des Allemands de l'Est rappelle que même le « socialisme réel » avait ses acquis, ce sont des perspectives pour aujourd'hui dont nous avons besoin : le rêve d'un monde fini, où l'homme doit devenir autonome et maîtriser la Terre. Il est temps d'avoir le courage d'être utopique...
Infréquentable Pierre-Joseph Proudhon.
Edward Castleton
Karl Marx ressuscité.
Lucien Sève
(N)ostalgie est-allemande du communisme.
Peter Linden, Dominique Vidal et Benjamin Wuttke
Dangereuse quête de l'enfant parfait.
Emilie Guyonnet
Patrimoine de l'humanité.
Albert Jacquard
A société autonome, individus autonomes.
Cornelius Castoriadis
Rendre à l'homme sa maîtrise de la Terre.
Jacques Decornoy
Le courage d'être utopique.
Serge Halimi
Extraits
Platon, Thomas More, Etienne de La Boétie, François Rabelais, Francis Bacon, Thomas Hobbes, Baruch Spinoza, Jonathan Swift, Jean-Jacques Rousseau, Emmanuel Joseph Sieyès, Maximilien de Robespierre, Thomas Paine, Olympe de Gouges, Nicolas de Condorcet, Gracchus Babeuf, Claude Henri de Saint-Simon, Pierre-Joseph Proudhon, Michel Bakounine, Jean-Baptiste Godin, Paul Lafargue, Friedrich Nietzsche, William Morris, Theodor Hertzka, Rosa Luxemburg, George Orwell, Martin Luther King, Aldous Huxley, Ernesto « Che » Guevara, Bertrand Russell.
Textes choisis par Mireille Azzoug et Bernard Cassen.-- Topette