O temps suspend ton vol

L'autre jour, je lisais la presse déchainée dans une gare d'une grande ville de France (j'arrête le suspens, la ville c'était Tours). Encore une heure d'attente et pour tuer le temps (en fait c'était lui qui me tuait mais j'aime à croire le contraire) je lisais La Croix, oui La Croix, le quotidien, N° 39926, un des rares où c'est surprises sur surprises. On ne peut pas dire que ce journal écrit ce que les autres écrivent. En l'occurence, suis tombé sur l'article "Les clochards célestes, résidents des églises".Un tel titre attire mon attention d'ancien lecteur de Kerouac qui était d'ailleurs cité comme étant l'inspirateur du titre de l'article. De quoi ça parle? De ces gens qui décrochent et finissent mystiques, à plat ventre dans les églises, en communion direct avec le divin. Un tel article m'hérite qu'on s'y arrête parceque son thème me semble complétement hors norme. Mais qui se fout de ces pauvres gens à demi fous? Celui qui a approché certains rivages, est sensible à ceux qui s'y sont échoués. La Croix, certe chrétien, est un bon journal. Je recommande.

Quoi d'autre? Le  hors série du Point spécial Michel Foucault, le philosophe de la Gauche, le dandy homosexuel, le copain de Deleuze Gilles. En ai beaucoup entendu parlé, n'en ai rien lu. Son style semble des plus vivifiant. Tant qu'à dire des choses très dures à comprendre autant les dire avec un stryle qui vous fait passer la pilule, une sorte de vaseline. J'ai appris que l'association Aides a été créées après sa mort du sida, que Kouchner l'utilisait comme caution intellectuelle et des tas d'autres détails du même genre. Quant à sa pensée... Je passe. Si:l'homme n'est pas au centre de tout, la pensée est historique (le fruit d'une époque)...

Merci la sncf de suspendre dans tes gares le temps. Grâce à toi je lis. J'arrivais à destination sans m'en rendre compte.

J'évoque aussi la nouvelle dévastatrice "La tombe des lucioles" de Nosaka. A chialer. Le dessin animé est fidèle à la nouvelle. Seul souci, la nouvelle est concentrée au possible. Moralité:on s'éteint à petit feu avec la pauvre gamine pouilleuse et on finit par ce chier dessus affalé, le dos reposant contre la colonne d'une gare. J'en parle avec légéreté mais je dois admettre que ça m'a retourné.